L’application SAIP, système d'alerte et d'information des populations, dévoilée cette semaine par le ministère de l’Intérieur, avait visiblement eu un estomac un peu trop grand.
La toute dernière version disponible sur Android et iOS s’offrait en effet différents droits d’accès au matériel de l’utilisateur. Outre les données de localisation, elle permettait au ministère de l’Intérieur d’avoir accès à vos unités stockages (« Lire le contenu de la mémoire de stockage USB ») et même de « modifier ou supprimer le contenu » présent sur cette unité.
Questionné sur ce passe-droit, pour le moins étrange pour une application dédiée à l’alerte des personnes en cas de risque attentat, notamment, les services du ministère de l’Intérieur ont reconnu une « anomalie » : « ces autorisations ne sont pas nécessaires et la mise à jour sur les stores d'une version corrigeant notamment cette anomalie est faite pour Android et en cours pour iOS ».
Bernard Cazeneuve n’aura donc en principe plus accès à vos photos et autres fichiers stockés sur un quelconque stockage USB accessible depuis votre téléphone.
On notera au passage que selon Europe 1, « Ni les noms ni les numéros ni les localisations des utilisateurs ne seront connus de la société ou des autorités, assure Deveryware (le prestataire du ministère, NDLR), qui précise avoir déposé un brevet pour cette innovation technologique ».
Toutefois, la version 1.6.9-ccd0b69 disponible sur le Play Store de Google autorise l'accès aux données de localisation (« position précise (GPS et réseau) »). Quand bien même ces informations seraient nécessaires pour le fonctionnement même de SAIP, n'oublions pas que les agents du renseignement peuvent désormais prendre connaissance des données notamment de connexion, abritées dans le creux de tous les services en ligne en France.