Facebook avertit actuellement un nombre croissant d’utilisateurs de la version web du réseau social qu’ils devront bientôt passer par l’application Messenger sur les appareils mobiles pour continuer à discuter. Un mouvement prévisible.
Depuis août 2014, Facebook accentue ses efforts pour que les utilisateurs de son service qui souhaitent discuter le fassent par l’application mobile, quand ils se trouvent bien sûr sur un appareil compatible. Sur les ordinateurs, rien n’a vraiment changé, le site web classique répondant encore à tous les besoins. On peut même utiliser Messenger.com pour n’avoir que les conversations, dans une version qui ressemble très nettement à ce qu’on trouve sur Android, iOS ou encore Windows Phone.
Ces efforts se sont notamment traduits par la suppression au sein de l’application Facebook de toute la partie messagerie, et sa déportation dans Messenger, entièrement dédié à cette fonctionnalité. Un mouvement qui n’a de cesse de faire râler les utilisateurs. Il n’y a d’ailleurs qu’à se rendre sur les fiches des applications sur Android ou iOS pour y voir régulièrement des personnes protester contre ce besoin de recourir à deux applications distinctes.
Un Messenger toujours plus imposé
Pour contourner cette double installation (Facebook ne faisant en plus pas dans la légèreté pour le poids des applications), certains passent par la version web mobile. Même depuis que Messenger existe, cette mouture du site a gardé la fonctionnalité de messagerie intégrée. Conséquence, on peut ouvrir une version beaucoup plus légère du service et continuer à communiquer avec ses contacts.
Bien entendu, cette version « light » n’intègre pas toutes les fonctionnalités, bien loin de là. Elle se contente en fait seulement de la partie texte, sans proposer les appels audio et vidéo, la recherche de gif et tous les bonus ajoutés par Facebook avec le temps. Seulement voilà, tout le monde n’a pas besoin de ces ajouts, beaucoup souhaitant échanger de simples messages, notamment dans les conversations de groupes quand il s’agit d’organiser un évènement.
Court-circuiter la version web mobile
Ces utilisateurs devront malheureusement passer bientôt par l’application mobile, quelle que soit le type d’appareil qu’ils utilisent. Un nombre croissant d’entre eux reçoivent actuellement un message pour les avertir non seulement que cette application existe, mais qu’elle sera prochainement le seul moyen d’accéder aux conversations depuis un smartphone ou une tablette. Facebook ne donne aucun délai précis.
Ce mouvement, confirmé notamment par un porte-parole à The Guardian, est logique. Tous ceux qui suivent l’évolution de Messenger savent que Facebook tâche depuis deux ans d’en faire une plateforme complètement autonome. Il n’est même plus nécessaire depuis l’année dernière d’avoir un compte Facebook pour s’y connecter, le numéro de téléphone pouvant servir d’identifiant, à la manière d’un WhatsApp, d’un Viber ou d’un Telegram.
Facebook veut maîtriser l'accès à son service
Pourquoi couper alors l’accès par la version web mobile ? Parce que l’éditeur veut contrôler la manière dont le service se présente à tous. Facebook a de vastes ambitions pour Messenger et préfère durcir le ton pour exposer des fonctionnalités et services, même à ceux qui connaissent déjà leur existence et n’en veulent pas.
Ce point est capital dans la vision de l’entreprise. Facebook tient à ce que son Messenger devienne une plateforme centrale de communication pour de nombreux services. De nombreuses fonctionnalités ont été implémentées dans ce sens, des transferts d’argent via PayPal à l’arrivée progressive de bots dont l’éditeur espère qu’ils répondront à toute sorte de besoins, comme commander des billets de train et d’avion, en passant par les interactions avec les entreprises qui ont une page Facebook.
L'absence de choix
En attendant, ceux qui utilisaient la version web et s’en contentaient fort bien devront bientôt changer leurs habitudes. De là, on peut estimer effectivement que Facebook aurait pu assurer la promotion de Messenger autrement qu’en en forçant l’usage. L’éditeur aurait pu par exemple laisser le choix aux utilisateurs, mettant en avant son application par ses qualités et un nombre croissant de fonctionnalités, tout en communiquant davantage. Mais quand, version après version, il s’obstine à ne pas fournir le moindre détail dans ses notes de version, il est difficile de se rendre compte à quel point Messenger pourrait rendre service.