Le groupe japonais Softbank a annoncé son intention de vendre 4,2 % du capital du colosse chinois Alibaba. L'opération rapporterait près de 8 milliards de dollars à l'entreprise qui restera malgré tout un des principaux actionnaires de ce géant du commerce en ligne.
SoftBank est un acteur majeur dans le monde des télécoms. L'entreprise japonaise est un des principaux opérateurs sur l'archipel nippon ainsi que propriétaire de l'opérateur Sprint aux États-Unis. Le rachat de ce dernier en 2013 n'a fait que gonfler une dette déjà colossale qui atteint aujourd'hui plus de 108 milliards de dollars. Heureusement, le groupe peut compter sur quelques actifs de poids pour garder la tête hors de l'eau.
Alibaba sauve la mise
Comme Yahoo, SoftBank a investi très tôt dans Alibaba et dispose donc d'une large part du capital du géant chinois du commerce en ligne : 32,2 % pour être précis. Cette participation est valorisée aujourd'hui à près de 67 milliards de dollars et représente un épais matelas dans lequel SoftBank peut aller piocher facilement en cas de coup dur.
Justement, l'opérateur a annoncé son intention de venir piocher dans ce copieux bas-de-laine. L'entreprise prévoit de revendre 4,2 % du capital d'Alibaba en échange d'un minimum de 7,9 milliards de dollars. À l'issue de l'opération, SoftBank restera l'actionnaire de référence du géant chinois, avec 28 % de son capital.
Alibaba prévoit de racheter pour l'équivalent de 2 milliards de dollars de ses propres actions, ce qui aura pour effet de mécaniquement augmenter la participation de l'ensemble de ses actionnaires. Parmi eux, on retrouve un certain Yahoo qui a déjà toutes les peines du monde à se défaire de sa participation dans le concurrent d'Amazon.
Objectif : réduire la dette
SoftBank n'a qu'une seule idée en tête : éponger aussi rapidement que possible son énorme dette. En excluant du périmètre les dettes propres à l'opérateur Sprint, l'entreprise espère ainsi faire passer son effet de levier de 3,8x à 3,3x son EBITDA, un taux un peu plus confortable.
En bourse, SoftBank n'a connu qu'une variation marginale de son cours suite à ces annonces. L'entreprise a terminé la dernière séance à Tokyo en hausse de 0,4 %, la valorisant ainsi à 68,5 milliards de dollars, soit à peu près autant que sa participation actuelle dans Alibaba. Un syndrome dont souffre aussi Yahoo depuis quelque temps.