Ubisoft a présenté la semaine dernière ses résultats financiers pour son exercice 2015-2016. L'éditeur français a rempli ses objectifs, après les avoir abaissés il y a un peu plus de trois mois, tout en promettant un « dernier trimestre meilleur que jamais ».
Ubisoft avait promis un dernier trimestre en fanfare, le pari aura été tenu. Le lancement de The Division a bien profité à l'éditeur français qui a terminé son année dans le vert. De quoi lui redonner confiance avant de se lancer dans un exercice 2016-2017 où il a planifié le lancement de cinq titres à gros budget, dont deux appartenant à de nouvelles franchises. Comme quoi tout arrive.
Une année sous le signe de la stabilité
Sur l'année, Ubisoft a réalisé un chiffre d'affaires de 1,394 milliard d'euros contre 1,464 milliard un an plus tôt, un léger repli que l'éditeur met sur le compte « d'un lancement moins dynamique qu’attendu d’Assassin’s Creed Syndicate dans un environnement concurrentiel exceptionnellement élevé ». L'éditeur avait en effet revu à la baisse ses objectifs lors de la présentation des trimestriels précédents.
Ubisoft reste néanmoins rentable. La firme d'Yves Guillemot a réalisé un bénéfice net de 93,4 millions d'euros sur l'ensemble de son exercice, un chiffre légèrement supérieur aux 86,8 millions enregistrés un an plus tôt. Un résultat permis par une nette réduction de ses frais de recherche et développement, qui sont passés de 580 millions d'euros à seulement 510 millions, soit un recul de 12 % tout de même. Une différence que l'éditeur explique par un nombre plus restreint de lancements de jeux à gros budget lors de cet exercice.
Le fond de catalogue à la rescousse
Ubisoft souligne que ses bonnes performances sont notamment dues à la robustesse de son fond de catalogue. On y retrouve des titres comme Assassin's Creed Unity ou Black Flag, Far Cry 4, The Crew ou encore Watch_Dogs. Ces titres (accompagné d'autres) ont compté pour 25 % du chiffre d'affaires de l'éditeur, soit 355 millions d'euros.
Cette donnée légitimise le souhait de l'éditeur de vouloir se lancer dans la production de titres dont la durée de vie commerciale serait rallongée, en s'assurant que les joueurs disposent de contenus frais, longtemps après leur lancement. L'objectif est de gonfler les ventes du fond de catalogue, mais également de drainer des revenus supplémentaires grâce aux micro-transactions. Des titres comme Rainbow Six : Siege ou The Division s'inscrivent dans cet objectif, il sera donc très intéressant de surveiller la tenue de leurs ventes.
Ubisoft prévoit d'ailleurs pour l'exercice 2016-2017 que son fond de catalogue comptera pour 30 % de son chiffre d'affaires global, soit environ 510 millions d'euros, sur un total de 1,7 milliard.
Deux nouvelles franchises d'ici mars 2017
Pour l'an prochain, Ubisoft compte lancer cinq jeux à gros budget (AAA) contre seulement quatre l'an passé. Sont ainsi au programme Ghost Recon : Wildlands, Watch_Dogs 2, South Park : The Fractured But Whole, appartenant à des franchises bien établies et deux autres titres basés sur de nouveaux univers. For Honor, que l'on a déjà vu à l'E3 l'an dernier et une autre licence qui n'a pas encore été dévoilée sont attendus. La prochaine édition de la grand-messe vidéoludique qui se déroulera dans quelques semaines devrait donc réserver son lot de surprises.
Il est à noter qu'Assassin's Creed sera bel et bien aux abonnés absents au moins jusqu'à avril 2017. L'éditeur a en effet souhaité ne pas lancer de nouveau jeu basé sur la franchise cette année, afin de « faire évoluer les mécaniques de jeu et nous assurer que nous respecterons la promesse de livrer un Assassin's Creed offrant une expérience de jeu unique et mémorable faisant de l'histoire un terrain de jeu pour tous ».
Un ravalement dont la franchise a bien besoin, resservir les mêmes mécaniques d'une année sur l'autre en ne changeant que le décor étant une stratégie qui a ses limites. Et cela commence à se voir sur les scores Metacritic des titres de la franchise. Sur PlayStation 4, Assassin's Creed IV : Black Flag profitait d'un score honorable de 83/100, Unity a fait tomber la note à 70/100, tandis que Syndicate fait un peu mieux avec 76/100. Le tout dans un univers ou une note de 70/100 est considérée comme « moyenne », le panel des notes utilisées par les critiques se trouvant généralement entre 5/10 et 10/10.
L'éditeur profitera aussi de cette pause pour laisser le champ libre au film Assassin's Creed, dont le premier rôle sera campé par Michael Fassbender. Les mauvaises langues diront qu'il sera surement composé à 95 % de temps de chargement ou joué par des acteurs sans visage, mais Ubisoft compte sur cette opportunité pour attirer de nouveaux joueurs dans cet univers et espère tout simplement « créer la meilleure adaptation de jeu vidéo au cinéma de l'histoire ». Un pari audacieux dont le résultat sera connu en décembre prochain.
