Altice et SFR ont présenté simultanément leurs résultats financiers pour le premier trimestre 2016. L'opérateur au carré rouge signe de faibles pertes nettes tandis que sa maison mère a vu son chiffre d'affaires légèrement reculer par rapport à l'an passé.
C'est désormais au tour de SFR et d'Altice de présenter leurs résultats pour le premier trimestre. Commençons par SFR pour qui les trois premiers mois de l'année ont été certainement un peu plus difficiles que prévu, l'opérateur invoquant « l'impact d'agressives promotions » sur le marché, dont il est un des instigateurs.
Revenus et rentabilité en recul chez SFR
Si la marque au carré rouge tient tout de même à se féliciter de sa « dynamique commerciale » tout n'est pas rose pour autant. Au premier trimestre, SFR a enregistré un chiffre d'affaires de 2,57 milliards d'euros, en recul de 6,1 % par rapport à la même période en 2015. « Nous sommes contents que le marché soit revenu à un fonctionnement plus rationnel au deuxième trimestre après avoir favorisé les volumes sur la rentabilité », précise toutefois Michel Combes, le directeur général d'Altice, laissant planer la possibilité d'un retour à la croissance dans les prochains mois.
Son EBITDA, est lui aussi en baisse, à 851 millions d'euros au lieu de 935 millions un an plus tôt. Un point très épineux pour l'opérateur qui s'est engagé auprès de l'État à maintenir un ratio d'endettement (calculé en fonction de l'EBITDA) de 4 maximum, or il se situe aujourd'hui à 3,8 contre 3,3 un an plus tôt. Autre mauvaise nouvelle, les 743 millions d'euros de bénéfices nets engrangés lors du premier quart de 2015 laissent place aujourd'hui à une perte nette de 41 millions d'euros. La situation n'est pas encore préoccupante, mais il ne faudrait pas non plus qu'elle perdure trop longtemps.
Toujours plus de clients « fibre », mais moins d'abonnés mobiles
Sur le dernier trimestre, SFR met surtout en avant la hausse de son parc d'abonnés à ses offres « Fibre » mêlant câble (FTTLA) et fibre jusqu'au domicile (FTTH). L'opérateur compte 1,881 million de clients sur ce réseau, soit 67 000 de plus que fin 2015 et 287 000 de plus qu'il y a un an. Dans le même temps, il a par contre perdu 127 000 abonnés sur ses offres ADSL, soit une perte nette, toutes technologies confondues, de 61 000 abonnés.
Côté mobile, après avoir connu une embellie au dernier trimestre, SFR est retourné à ses vieux démons et a vu son parc d'abonnés mobiles se réduire encore un peu. 28 000 particuliers sont partis, alors que l'opérateur en avait récupéré un peu plus de 54 000 il y a trois mois. L'entreprise a également précisé avoir perdu 51 000 clients supplémentaires sur le marché mobile à destination des professionnels.
SFR investit dans son réseau
SFR communique également sur l'extension et la modernisation de son réseau fixe. L'opérateur assure que désormais, 8,1 millions de foyers sont éligibles à ses offres « fibre », avec un débit d'au moins 100 Mb/s, contre 7,71 millions trois mois plus tôt. Un rythme suffisamment soutenu pour tenir l'objectif de 12 millions de foyers raccordés d'ici fin 2017 fixé par le groupe et significativement supérieur à celui observé ces derniers trimestres. Pas un mot par contre sur les lignes câbles à 30 Mb/s seulement.
Du côté du mobile, SFR met également en avant la vitesse de déploiement de son réseau 4G. L'opérateur au carré rouge était encore bon dernier fin mars avec seulement 5 572 supports déployées contre au moins 6 100 supports pour ses concurrents, selon les données de l'ANFR. Un constat qui restait valable avec les chiffres de fin avril.
Il assure cependant déployer son réseau plus rapidement que ses concurrents, ce qui lui permettrait de finalement rattraper son retard. Sur le premier trimestre, SFR aurait ainsi activé 985 sites, contre 430 en moyenne pour ses concurrents. Un effort un peu tardif qui permettra peut-être à l'entreprise de reconquérir une partie de son ancienne clientèle.
Altice ça glisse
Sur l'ensemble du groupe Altice, le bilan est assez mitigé dans l'ensemble. D'un côté les revenus du groupe ont reculé de 2,7 % sur un an à 4,26 milliards d'euros, principalement à cause de SFR puisque sur le reste des territoires le chiffre d'affaires est en hausse.
La bonne nouvelle se trouve du côté de l'EBITDA qui lui progresse de 0,9 % sur un an, ce malgré le net ralentissement observé en France. Ce sont en effet MEO au Portugal et Suddenlink aux États-Unis qui sauvent les meubles avec des hausses de 21 % dans les deux cas.
Le groupe n'a pas remis à jour depuis fin mars 2015 le détail des dettes souscrites par ses filiales, ce malgré la récente restructuration opérée par SFR de ce point de vue-là. Aux dernières nouvelles donc, la dette brute d'Altice s'élève à 36,78 milliards d'euros, soit 5,5 fois son EBITDA annuel.
En bourse, les investisseurs ont soufflé le chaud et le froid. L'action Numericable SFR perdait ainsi 5 à 6 % de sa valeur en séance avant de remonter pour limiter la perte à 1 % à l'issue de la conférence réservée aux investisseurs et analystes organisée par Altice. La maison mère voit quant à elle son cours rebondir de 2 % au moment où nous rédigeons cette actualité.