: la robotique « made in France »

iRobot, c'est pour bientôt

Dans notre précédent édito sur le montage et la fabrication de produits high-tech en France, certains d'entre vous ont judicieusement remarqué l'oubli de la robotique. Corrigeons rapidement cette erreur avec cet édito qui lui est entièrement consacré.

 

De nombreux étudiants et des concours

Très souvent rattaché au Japon, le monde des robots a depuis bien longtemps dépassé les frontières nipponnes. De nombreuses compétitions le prouvent, à l'instar de la RoboCup, l'Eurobot, la Coupe de France de Robotique, ou dans une autre catégorie, le DARPA Grand Challenge. En France, la petite ville de Ferté-Bernard, qui ne compte qu'une dizaine de milliers d'habitants, est ainsi un lieu bien connu des amateurs de compétitions robotiques, dès lors que la Coupe de France et l'Eurobot y sont régulièrement organisés.

 

Parmi les participants des compétitions citées ci-dessus, dont certaines existent tout de même depuis près de 20 ans, quelques équipes et écoles françaises se sont illustrées récemment : l'IUT Ville d'Avray et Robot Concept Ville d'Avray, Space Crakers (Toulouse), BH Team (Belfort-Montbéliard), Club Elek (Lyon), Télécom Robotics (ParisTech), etc.

 

À ces compétitions, fort utiles et intéressantes pour les étudiants ou ex-étudiants proches du domaine de la robotique, il faut bien entendu citer les programmes du CNRS en la matière, que ce soit Automatique et Recherche Avancée (ARA) dans les années 80, ou, plus récemment, Robea, pour Robotique et entités artificielles. Le LAAS-CNRS dispose d'ailleurs d'un pôle Robotique et Intelligence Artificielle (RIA) afin de développer « un champ de recherche pluri-thématique portant sur des fonctions de perception, de décision, de mouvement, d'action, de communication et d'interaction entre le robot en son environnement : les autres robots, les hommes et les systèmes d'intelligence ambiante ».

 

 

Afin de mettre en avant le fruit des recherches gouvernementales ou privées, divers salons sont organisés autour de la robotique. En France, Innorobo semble devenir un incontournable. Organisé à Lyon, ce salon, n°1 en Europe, rassemble chaque année de plus en plus de monde : plus de 10 000 personnes en 2011, 12 000 cette année, et certainement plus encore les 19, 20 et 21 mars prochains.

L'incontournable Aldebaran Robotics

Et du côté des compagnies françaises, qui trouve-t-on ? Il est bien entendu impossible de passer à côté d'Aldebaran Robotics. Connue depuis des années pour son fameux robot Nao, que nous citions dans notre précédent édito, cette société parisienne est aussi l'un des partenaires principaux de la RoboCup, en compagnie de l'Allemand Festo.

 

 

Aldebaran, c'est aussi le projet Romeo, un robot à taille humaine d'accompagnement destiné aux personnes qui ne sont pas à 100 % autonomes. Un prototype de 1,40 m a été développé en mars 2011. Un prototype fonctionnel doit voir le jour sous peu, et le but est de proposer une véritable machine pour le grand public d'ici trois ans. Notez qu'Aldebaran Robotics n'est pas seul dans cette aventure au potentiel gigantesque, loin de là, dès lors qu'il est accompagné du LAAS-CNRS, de l'INRIA, de Télécom ParisTech, de l'Institut de la vision, etc.

 

N'oublions pas non plus Karotz, le successeur du fameux Nabaztag de Violet. Aldebaran développe et commercialise depuis l'an passé le fameux lapin connecté à Internet, certainement le produit high-tech « made in France » grand public le plus connu dans le monde.

 

Romeo Aldebaran Robotics 

Robopolis, le pari de Bruno Bonnell

Mais les robots en France, ce n'est pas qu'Aldebaran. Nous pouvons aussi citer la société Robopolis, créée par Bruno Bonnell, personnalité que vous connaissez certainement, dès lors qu'il s'agit du cofondateur du célèbre éditeur de jeux vidéo Infogrames.

 

Fondée en 2007, Robopolis est basée à Villeurbanne, dans la région lyonnaise. Elle est précisément spécialisée dans les robots personnels et grand public. Des jouets aux robots nettoyeur, les produits de Robopolis ont clairement pour ambition d'envahir les foyers du monde entier.

 

 

Les produits les plus représentatifs de la société sont pour l'instant les iRobot Roomba et Scooba, robots ménagers vendus entre 300 et 900 euros selon les gammes. On trouve aussi dans la boutique de Robopolis les Pleo Reborn, un dinosaure robotique vendu à 200 euros, et Genibo, un chien robotique disponible à 2 000 euros.

 

L'entreprise du Rhône-Alpes vend aussi des robots plus haut de gamme, comme le Jazz Connect. Ce robot vous permet d'en contrôler un autre à distance, et de voir, entendre et parler à travers lui, le tout via internet. Un outil qui vous coûtera tout de même 9 499 euros au minimum, la version haut de gamme est quant à elle à 16 699 euros. Notez que Jazz a été conçu par le Français Gostai, société rachetée récemment par... Aldebaran Robotics.

 

 

 

Enfin, sans nous étaler aussi profondément, la France possède d'autres acteurs intéressants, tels Wany Robotics, BA SystemesEOS Innovation, Robopec, Robosoft, etc. Bien entendu, des géants comme EADS, Dassault, Safran Group (Sagem) et Bertin Technologies sont aussi incontournables, toutefois, leurs travaux visent en particulier les professionnels (industrie) ainsi que le secteur de la défense.

La robotique en France manque de support industriel 

Une étude très complète de près de 200 pages a été publiée il y a quelques mois par le gouvernement sur « Le développement industriel futur de la robotique personnelle et de service en France ». Si le sujet vous intéresse, ce document vous apportera de nombreuses lumières sur le marché des robots en général, que ce soit en France ou à l'étranger, et peu importe les domaines : industriel (où la France est quasi absente), médical, éducatif, domestique, d'assistance, de surveillance, de sécurité, etc. Les différentes conclusions de cette étude méritent particulièrement le coup d'œil. En voici d'ailleurs un extrait :

Rapprocher les filières de la robotique, afin d’optimiser les coûts de développement. Contrairement à ce qui se passe en Allemagne où la robotique de service se développe sur le terreau de la robotique industrielle, l’écosystème de la robotique de service français se construit sur la base de technologies issues de la recherche, sans le support industriel d’un écosystème existant. Il apparaît donc important que des rapprochements se fassent entre acteurs sur des technologies connexes, afin d’une part de capitaliser sur l’expérience de l’industrialisation d’acteurs établis, d’autre part de mutualiser les coûts de développement et de fabrication sur des briques technologiques (logicielles, matérielles, intégration) communes à des secteurs d’application différents, y compris avec des niveaux de performances requis différents également.

 

Les potentiels pour la France sont immenses, d'autant qu'elle dispose de nombreux pôles de recherche et d'étudiants. Le bât blesse toutefois du côté des entreprises et de la commercialisation. Les sociétés allemandes, japonaises, coréennes et américaines sont d'ailleurs très importantes et en avance selon les catégories de robots.

 

Et nous ne pouvions pas terminer cet édito sans citer quelques sites d'informations sur le sujet, comme Robot BlogIA-Robots, et Shyrobotics. Ces sites ne proposent pas encore d'actualités quotidiennes sur la robotique, mais cela devrait s'arranger avec le temps.

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