Sony a publié ses résultats pour le quatrième trimestre de son exercice fiscal 2015, terminé le 31 mars dernier. Les chiffres annoncés par le géant nippon sont dans la lignée de ceux dévoilés lors du troisième quart, un signe encourageant.
Après avoir connu une période très mouvementée, Sony semble être retombé sur ses pattes. Affaibli par la dévaluation de sa branche mobile, la dépréciation de ses stocks de PS Vita, les attaques portées contre sa filiale Sony Pictures, d'importants licenciements, et une douloureuse séparation avec sa branche Vaio, le géant nippon a repris des couleurs cette année.
Sur la bonne pente
Sony a réalisé sur l'ensemble de son exercice 2015 un chiffre d'affaires de 8 105 milliards de yens, soit 64,3 milliards d'euros, en léger recul de 1,3 % sur un an. Cette petite baisse, le groupe la justifie principalement par une chute significative de ses ventes de smartphones, un point sur lequel nous reviendrons.
La bonne nouvelle se trouve surtout du côté du résultat net. Les pertes de 126 milliards de yens (1 milliard d'euros) enregistrées l'année dernière sont entièrement compensées par un bénéfice de 147,8 milliards de yens, soit 1,17 milliard d'euros. De quoi remettre un peu de beurre dans les épinards après quelques années de disette, où le géant avait même été contraint de vendre son siège américain pour générer un peu de trésorerie.
Le succès de la PlayStation 4 aide à remplir les caisses
La branche de Sony ayant signé la plus forte croissance cette année n'est autre que Game & Network Services (GN&S), celle regroupant les ventes de consoles, de jeux et des services en ligne qui leur sont liés. Avec un chiffre d'affaires de 1 552 milliards de yens (9,15 milliards d'euros), elle signe une progression de près de 12 % en un an. Son bénéfice opérationnel est quant à lui en hausse de 84 %, à 88,7 milliards de yens, soit 704 millions d'euros.
Ce score, la branche le doit principalement à la PlayStation 4. 17,7 millions d'exemplaires de la console ont trouvé preneur cette année (+20 % en un an), dont 2,3 millions au dernier trimestre, un chiffre légèrement supérieur à l'objectif de 17,5 millions fixé l'an dernier. Le constructeur signale aussi que la réduction des coûts de production de sa console phare a favorisé ses marges.
On notera un dernier chiffre relativement intéressant. Sur l'ensemble de l'exercice, la partie Network Services chargée du Playstation Network et de la distribution de jeux dématérialisés, a réalisé un chiffre d'affaires de 529 milliards de yens. C'est 25 milliards de plus que Nintendo pour l'ensemble de ses activités sur la même période.
Le mobile reste en retrait
Le bilan le moins glorieux se trouve du côté de la branche Mobile Communications du géant de l'électronique. Cette division focalisée sur la production de smartphones s'est distinguée par une chute de 20 % de son chiffre d'affaires sur un an. Il s'établit désormais à 1 127 milliards de yens sur l'année, soit 8,95 milliards d'euros.
Le résultat opérationnel de cette division s'améliore toutefois... sur le papier. Sony vante des pertes nettes de 61,4 milliards de yens (488 millions d'euros) contre 217,6 milliards de yens (1,7 milliard d'euros) soit une amélioration de 156,1 milliards de yens. Ce rebond apparent n'est toutefois dû qu'a l'absence d'une dévaluation ponctuelle de 176 milliards de yens opérée l'année passée.
En pratique, le fabricant a surtout enregistré une forte baisse de ses ventes de smartphones, passées de 39,1 millions d'unités à 24,9 millions. Cela représente une part de marché inférieure à 2% si l'on se base sur les estimations de Gartner pour l'année 2015.
Des prévisions encore floues
Habituellement, Sony profite de cette occasion pour annoncer ses prévisions pour l'année à venir. Mais des évènements inattendus chamboulent l'organisation du groupe : d'importants tremblements de terre frappent la région du Kumamoto au Japon depuis le 14 avril, où se trouve l'une des principales usines de semi-conducteurs et d'assemblage de l'entreprise.
Les locaux ont été physiquement endommagés, tout comme plusieurs salles blanches, avec un impact encore non déterminé sur la production de composants électroniques, notamment de capteurs photo. Sony signale également que des fournisseurs situés dans la région ont eux aussi été touchés par le séisme et vu leurs capacités de production réduites.
À cause de cette catastrophe naturelle, le géant nippon de l'électronique se déclare incapable de fournir des estimations précises pour ses branches MC (smartphones) G&NS (PlayStation) et HE&S (télévision et home-cinéma).
Après une brève hausse en début de séance, l'action de Sony a plongé de 5 % en bourse, valorisant l'entreprise nipponne a 30 milliards de dollars. Depuis le 1er janvier elle affiche un profil relativement stable, avec une petite baisse de 1,4 %.
