Chez Twitter, les trimestres se suivent et se ressemblent. Lors du premier quart de l'année, le chiffre d'affaires a progressé de 35 % par rapport à l'an passé. C'est moins que ce que les analystes attendaient. Conséquence : l'oiseau descend en piqué sur les marchés boursiers.
C'est au tour de Twitter de présenter ses résultats pour le premier trimestre de 2016. Le réseau social fondé par Jack Dorsey a terminé les trois premiers mois de l'année avec des revenus et une rentabilité plus basse que ce que les analystes et investisseurs attendaient, ce qui vaut à la société de faire un nouveau plongeon en bourse.
Moins de pertes, plus de revenus
Twitter a en effet réalisé un chiffre d'affaires de 595 millions de dollars, un montant qui se trouve dans le bas de la fourchette de prévisions donnée par l'entreprise trois mois plus tôt. Cela représente néanmoins une progression de 36 % sur un an, ce qui mérite d'être signalé. Sur ces revenus, l'essentiel (531 millions de dollars) proviennent de la publicité, et en très grande majorité (88 %) de celle diffusée sur les versions mobiles du réseau social.
Cette progression ne suffit toutefois pas à faire de Twitter une entreprise rentable. Certes son EBITDA est (très) positif, à 180,4 millions de dollars et en hausse de 73 % sur un an, mais une fois toutes les dépenses prises en compte (dont la rémunération en actions du personnel), le résultat net est dans le rouge de 79,7 millions de dollars. Les plus optimistes noteront que les pertes nettes étaient de 90 millions de dollars trois mois plus tôt et qu'il s'agit donc d'une amélioration. Les autres signaleront que cela porte le cumul des pertes de l'entreprise à environ 1,9 milliard de dollars depuis début 2012.
L'audience remonte un peu
Lors des quatre trimestres précédents, l'audience de Twitter a stagné, voire reculé dans le cas du dernier quart de 2015. Le réseau social a néanmoins réussi à renverser la tendance avec un nombre d'utilisateurs actifs chaque mois de 310 millions, contre 305 millions trois mois plus tôt. La croissance ne provient pas des États-Unis, qui stagnent encore à 65 millions d'utilisateurs, mais du reste du monde, sans plus de précision. Twitter concède seulement que cette progression a été partiellement portée par « quelques lancements de produits importants ».
La situation n'est toutefois pas aussi favorable que par le passé, où l'entreprise parvenait à attirer bien plus de monde à chaque trimestre. Elle ne semble toutefois pas vraiment s'en inquiéter. Dans sa lettre aux investisseurs, Jack Dorsey ne détaille aucune stratégie visant à faire croître la base d'utilisateurs.
Il y est surtout question d'augmenter le retour sur investissement des annonceurs, de leur offrir de nouveaux outils et de faciliter la mise en place de campagnes publicitaires. Au moins, la direction de Twitter semble avoir choisi sa priorité, tenter de parvenir à l'équilibre et cela devrait normalement plaire aux actionnaires.
Pour l'heure, ceux-ci ne sont pas très ravis de voir que l'entreprise n'est pas parvenue à atteindre la fourchette haute de ses estimations. À Wall Street, Twitter prend en effet une grosse claque avec, au moment où nous rédigeons cette actualité, une baisse de plus de 15 % de son cours. L'entreprise est ainsi valorisée à 8,8 milliards de dollars et a perdu 35 % de sa capitalisation depuis le 1er janvier.