Microsoft a récemment publié ses résultats pour le troisième trimestre de son exercice fiscal 2016. Les revenus de l'éditeur sont en baisse, tout comme sa rentabilité, mais la situation reste tout de même loin d'être alarmante.
Lentement mais surement, Microsoft poursuit sa transformation. L'entreprise qui reposait jadis seulement sur Windows et Office pour faire son beurre se mue en géant des services en ligne, grâce à Azure, dont la croissance à trois chiffres se poursuit, trimestre après trimestre.
Une baisse en trompe-l'œil
Microsoft a réalisé au troisième trimestre de son exercice fiscal en cours, un chiffre d'affaires de 20,5 milliards de dollars, en recul de 6 % sur un an. Une baisse que l'éditeur met sur le compte d'un « report de revenus » à hauteur de 1,5 milliard de dollars, « principalement lié à Windows 10 », sans plus de précisions à ce sujet. Sans cet élément comptable, on observerait plutôt une hausse de 2 %.
Le bénéfice opérationnel chute quant à lui de 20 % pour les mêmes raisons, à 5,283 milliards de dollars, et le bénéfice net, en recul de 25 % sur un an, s'établit à 3,756 milliards de dollars. Hors éléments exceptionnels (restructurations, dépréciations d'actifs...), il faut remonter à début 2010 pour retrouver un chiffre aussi bas.
Office 365 et Azure assurent toujours les arrières
Avec un chiffre d'affaires de 6,52 milliards de dollars, la branche Productivity and Business Processes, regroupant notamment les gammes Office et Dynamics, affiche une progression de 1 % de ses revenus sur un an. Seul bémol, le bénéfice opérationnel est en recul de 7 % et passe tout juste sous la barre des 3 milliards de dollars.
Du côté d'Office, la variante par abonnement (Office 365) tire toujours son épingle du jeu avec une croissance de 57 % sur un an. L'offre compte désormais 22,2 millions de particuliers abonnés, contre 12,4 millions un an plus tôt et 20,6 millions au début de l'année. Les revenus tirés de cette offre ont quant à eux progressé de 63 % en un an, à taux de change constants. La déclinaison classique, basée sur l'achat de licences, voit par contre ses revenus chuter de 11 % sur la même période.
La branche Intelligent Cloud du géant de Redmond poursuit elle aussi sa progression, avec des revenus en hausse de 3 % sur un an, à 6,10 milliards de dollars sur ce trimestre. Si Microsoft reste muet sur les revenus directement tirés de sa plateforme Azure, il explique que les services premium de la plateforme ont affiché une croissance « à trois chiffres pour le septième trimestre consécutif ».
Les revenus globaux de ces offres ont quant à eux augmenté de 120 % en un an, pendant que les produits serveur classiques n'ont pas progressé. L'utilisation en termes de puissance de calcul d'Azure a, selon Microsoft, également plus que doublé sur 12 mois. Les ventes de services aux entreprises ont pendant ce temps grimpé de 15 %.
Windows en dents de scie, la téléphonie aux abonnés absents
Du côté de la branche More Personal Computing, qui regroupe tout le reste des activités de Microsoft (Bing, Surface, Windows, Xbox...), le chiffre d'affaires n'a augmenté que d'un petit pourcent, pour atteindre 9,46 milliards de dollars. Par contre le bénéfice opérationnel de ces activités a bondi de 57 %, à 1,65 milliard de dollars.
Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour comprendre cette stagnation. Les ventes de Windows aux entreprises ont chuté de 11 %, dans le sillage du marché du PC qui a selon Gartner et IDC reculé de 9,6 à 11,5 %. Étonnamment, les ventes de licences OEM Windows, hors pro, ont quant à elles grimpé de 15 %.
Concernant les terminaux, les revenus sont en baisse de 9 % sur un an, principalement à cause des smartphones, dont les ventes, déjà pas vraiment faramineuses, ont chuté de 46 % en un an. La seule bonne nouvelle dans ce domaine est à mettre à l'actif de la gamme Surface, qui grâce à la Surface Pro 4 et au Surface Book, voit ses ventes progresser de 61 % pour atteindre 1,1 milliard de dollars.
Comme à son habitude Microsoft ne pipe le moindre mot au sujet des ventes de Xbox One, que l'on devine peu glorieuses. Le géant de Redmond se contente de mettre en avant la hausse du nombre d'utilisateurs actifs sur le Xbox Live (+26 % en un an, à 46 millions) et la baisse non chiffrée des revenus tirés de la vente de consoles « principalement en raison de volumes inférieurs sur la Xbox 360 et d'un prix de vente en baisse pour la Xbox One ». Cette dernière s'affiche en effet depuis quelques mois sous la barre des 300 euros, quand elle ne flirte pas avec celle des 250 euros chez certains revendeurs.
Au lendemain de l'annonce de ces résultats, l'action Microsoft a perdu plus de 7 % de sa valeur en bourse et n'a pas connu le moindre rebond ensuite. Le géant américain reste néanmoins valorisé à plus de 400 milliards de dollars, ce qui lui laisse encore largement de quoi voir venir.