Google et Microsoft vont retirer les réclamations respectives portées à l'encontre de l'autre devant les régulateurs. Cette nouvelle arrive en pleine enquête européenne sur Android et quelques mois après que Microsoft a quitté un lobby anti-Google.
Google et Microsoft cessent leurs attaques devant les régulateurs. Dans une déclaration adressée à Re/code le 22 avril, Microsoft affirme avoir accepté de retirer l'ensemble des plaintes portées contre Google devant les régulateurs, « en accord avec nos nouvelles priorités légales ». Même son de cloche chez Google : « Nos sociétés se concurrencent avec énergie, mais nous voulons que ce soit via les mérites de nos produits, pas par des procédures légales ».
Une enquête sur les pratiques de Google
Cette annonce intervient alors que la Commission européenne vient d'accuser Google d'abus de position dominante avec Android. Pour la direction de la concurrence de Bruxelles, la domination du système de Google, couplée à l'obligation d'installer de nombreux services pour accéder au Play Store, barre la route aux concurrents du groupe de Mountain View. Google encouragerait même financièrement les constructeurs à n'intégrer que son moteur de recherche. La Commission a donc adressé ses griefs à la société, qui a 12 semaines pour répondre.
L'affaire rappelle celle qui a opposé la Commission à Microsoft voilà dix ans. Le groupe a été condamné à plusieurs centaines de millions d'euros d'amende pour la vente liée de Windows Media Player avec Windows et l'absence de documentation pour rendre interopérables des outils tiers avec ses protocoles de serveurs pour groupes de travail. Un abus de position dominante épinglé par l'Europe qui a coûté cher à Redmond.
Des plaintes retirées ces derniers mois
Malgré la proximité avec la communication des griefs à Google, la décision des deux groupes aurait pourtant anticipé l'avancée européenne. Ces derniers mois, Microsoft a déjà commencé à retirer ses pions dans sa lutte contre Google. Fin janvier, Microsoft avait quitté l'association Fairsearch, constituée pour dénoncer les pratiques de Google en matière de concurrence en Europe.
Dans le même temps, le géant de Redmond a aussi coupé les ponts avec ICOMP, qui attaque également Google dans nos contrées. Reste donc essentiellement l'Open Internet Project (voir notre analyse), porté par des services européens et très actif devant la Commission.
Comme le rappelle Re/code, les deux sociétés avaient déjà mis fin en septembre à la vingtaine de procédures pour violation de brevets qui les opposaient en Allemagne et aux États-Unis. Cela alors que Microsoft propose de plus en plus de services sur Android, après avoir utilisé les recours légaux comme un moyen de faire pression sur le système de Google. Les demandes de royalties du groupe de Redmond aux constructeurs Android, elles, semblent tout de même rester d'actualité.