La consommation des « pirates » britanniques sous l'oeil d'une étude

La consommation des « pirates » britanniques sous l’oeil d’une étude

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Xavier Berne

Publié dans

Droit

23/11/2012 3 minutes
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La consommation des « pirates » britanniques sous l'oeil d'une étude

Les internautes ayant régulièrement recours au téléchargement ou au streaming illégal sont-ils également ceux qui consomment le plus de produits culturels ? Si l’Hadopi elle-même allait en ce sens dès 2011, une nouvelle étude britannique vient de pointer des signaux similaires.

L’OFCOM, l’autorité de régulation des télécoms du Royaume-Uni, a publié cette semaine une étude (PDF), menée auprès de 4 400 britanniques âgés de plus de 12 ans par le cabinet Kantar Media. Ces travaux, soutenus financièrement par le Bureau de la propriété intellectuelle, visaient notamment à analyser les comportements des personnes ayant régulièrement des activités illicites de type téléchargement illégal.

56 % reconnaissent préferer l’illégal pour sa gratuité

L’une des premières conclusions de ces recherches est que près d’un britannique sur six (16 %) a reconnu avoir téléchargé ou accédé illégalement à une œuvre protégée en streaming entre mai et juillet 2012. La musique arrive en tête des fichiers les plus piratés, suivi des films, puis des jeux vidéo et autres logiciels. Majoritairement, ce sont plutôt les hommes qui admettent avoir commis des infractions au copyright (58 %) ainsi que les personnes âgées de 16 à 34 ans (64 %).

 

S’intéressant plus particulièrement aux motivations des personnes ayant ce type de comportement, les auteurs de l’étude ont ensuite observé que 54 % disaient par exemple le faire parce que c’était gratuit, 48 % reconnaissant aussi un certain côté pratique. Seul un quart des britanniques environ (26 %) a expliqué que cela leur permettait d’avoir un avis sur le produit avant un éventuel achat (voir ci-dessous).

 

ofcom étude

Les hybrides en tête des dépenses

À partir de données glanées au fil des 93 pages de cette étude, nos confrères de TorrentFreak ont établi trois catégories d’internautes : ceux qui ont uniquement eu recours à des moyens illégaux pour profiter d’œuvres protégées, ceux n’ayant opté au contraire que pour des solutions légales, et une troisième population, qualifiée d’hybride car regroupant les internautes ayant pratiqué les deux. Ils ont ensuite transposé les sommes qu’ont déclaré avoir dépensé ces individus en biens culturels (cinéma, musique, télévision).

 

Résultat : les personnes préférant uniquement des moyens illégaux (en orange) dépensent certes le moins d’argent, mais ceux qui cumulent activités légales et illégales (en bleu) dépassent largement les internautes n’ayant choisi que du légal (en vert). La tendance se confirme d’ailleurs quel que soit le type de bien. Autrement dit, cette comparaison tend à signifier que le piratage n’est pas forcément négatif, du moins dans une certaine limite.

 

étude ofcom torrentfreak

Crédits : TorrentFreak.

Hadopi, aussi

Notons enfin que ces conclusions se rapprochent de celles d’une étude publiée par la Hadopi en janvier 2011. En effet, la Rue du Texel reconnaissait à l'époque que « Les internautes déclarant un usage illicite ont une dépense moyenne supérieure » de produits ou services culturels sur Internet, comme l'illustre le tableau ci-dessous.

 

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Extrait de « Hadopi, biens culturels et usages d’internet : pratiques et perceptions des internautes français » (PDF).

Écrit par Xavier Berne

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Sommaire de l'article

Introduction

56 % reconnaissent préferer l’illégal pour sa gratuité

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Commentaires (12)


C’est un bon signe s’ils commencent à se poser les vraies questions.



Certains artistes avaient déjà compris l’intéret de proposer une partie de leur contenu en téléchargement/streaming gratuit, ce qui leur faisait de la publicité donc de plus importants revenus.



A une époque, certains acteurs du milieu avaient aussi reconnu que les contenus les plus “piratés” sont justement ceux qui se vendent le mieux.

(par contre c’est le problème de la poule et de l’oeuf: est-ce que les contenus sont plus piratés que les ventes sont plus importantes ou bien justement que les contenus sont bcp diffusés légalement qu’ils sont piratés)



Conclusion:

==> D’un le piratage n’empeche pas de vendre

==> De deux le piratage fait de la pub et donc augemente les volumes de ventes (du moins sur une partie de clients “hybrides”)



Ce que j’en pense c’est qu’au lieu de combattre le piratage par du bridage qui est pénalisant pour tous, ils devraient proposer du contenu gratuit pour inciter à acheter.





comment les 100% pirates peuvent avoir dépensés de l’argent pour des biens culturels ?


Le problème des sociétés de perception des droits d’auteurs, c’est qu’ils ont tendance à projeter leurs bas instincts sur les internautes, ils croient que tout le monde est comme eux, avare, sans scrupule et sans morale, d’ailleurs un certain ministre surnommé pedobear avait bien avoué télécharger, il a pourtant tous les moyens financiers de payer sa consommation culturelle, ça prouve que souvent, plus on a de thune moins on paye(avarice).


Comme l’avait dit un INpactien. Les seules conclusions que l’on peut déduire de ce type d’étude c’est que ce sont ceux qui téléchargent qui sont amateurs de musique/flims/series… Donc ce ceux aussi ceux qui en achètent le plus.<img data-src=" />








numa a écrit :



comment les 100% pirates peuvent avoir dépensés de l’argent pour des biens culturels ?





Abonnement rapidshare / seedbox ?









Higapeon a écrit :



Abonnement rapidshare / seedbox ?







Je me suis posé la même question que numa, s’ils ont depensés, pourquoi ne sont-ils pas comptés en “hybrid pirates” ?



Je pense que l’on parle de dépenses dans le secteur de la culture, on ne peut donc pas compter rapidshare au même titre que la bière du vendredi soir.



Après un tour sur le site de Torrentfreak, ce que j’ai compris c’est : on parle de “100 % pirate” sur le contenu en online (ca veut dire qu’il n’achete rien de dematerialisé) mais il peut leur arriver d’aller au ciné et donc dépenser quand même pour la culture.



Je trouve ce chart un peu pipeau amho : il ne donne pas la repartition entre les 100% legal / 100% pirate / hybrid. Plus comment peut on parler de 100% pirate s’ils depensent qd même dans l’industrie “culturel” ? contradictoire.




Vous savez les chiffres, vous pouvez leur faire dire ce que vous voulez.

L’important n’est pas la correlation mais bien la proposition d’un model complet alternatif au model culturel actuellement en place. Ces études n’apportent pas de réponses au problème initial. Mais bon, il faut bien commencer quelque part.








Sheepux a écrit :



Vous savez les chiffres, vous pouvez leur faire dire ce que vous voulez.

L’important n’est pas la correlation mais bien la proposition d’un model complet alternatif au model culturel actuellement en place. Ces études n’apportent pas de réponses au problème initial. Mais bon, il faut bien commencer quelque part.







Tout à fait. Tout dépend dans quel sens on prend le problème:




  • Un contenu est populaire donc piraté

  • Un contenu piraté se fait de la pub et donne envie d’être acheté



    De toute façon, je pênse que queulqu’un aimant un film/une musique l’achetera de toute façon.

    Par contre quelqu’un ne connaissant pas un film ou une musique, prendra-t-il le risque d’être déçu en l’achetant ? je pense que bcp non en préférant le “tester” avec le piratage avant l’achat





Je note qu’il y a quand même pas mal de motivations déclarées comme étant induites par l’industrie du divertissement, par ordre d’entrée en scène :





  • c’est plus facile et plus pratique : 48 %

  • les fichiers que je veux ne sont pas disponibles sur des services légaux : 11 %

  • je n’ai pas envie d’attendre que les fichiers soient légalement disponibles : 10 %



    Là, il y aurait des clients à récupérer…








zaecken a écrit :



De toute façon, je pênse que queulqu’un aimant un film/une musique l’achetera de toute façon.

Par contre quelqu’un ne connaissant pas un film ou une musique, prendra-t-il le risque d’être déçu en l’achetant ? je pense que bcp non en préférant le “tester” avec le piratage avant l’achat







mouais…

autant ta premiere affirmation est vraie, autant la deuxieme peut laisser place a plein d’interprétations.



pour les jeux videos ca peut etre valide (je teste et si c’est bon j’achete).



au niveau de la musique on est deja plus dans, soit la découverte qui va mener vers un achat potentiel pour plusieurs découvertes illégales, soit dans le refus d’achat.



au niveau film on est alors dans le pur refus d’achat. parceque une personne vraiment interessée par un film prendra la peine d’aller au ciné. et si ca l’interesse pas ou peu elle prend illégalement pour jeter un oeil.



(par contre a noter que cette affirmation pour les films est invalide pour les series tele par exemple etrangeres ou la seule opportunité de découvrir est de passer par le téléchargement illégal, et d’ensuite acheter les coffrets a l’etranger si on est convaincu)




Etude financée parKim Dotcom, ça fait partie de son plan de comm’ <img data-src=" />


Etude encore incomplète !

On nous dit que le “pirates hybrides” dépense plus d’argent que les autres personnes. Mais est ce que ce type de pirate est majoritaire ?

Si seulement 1 quart des pirates achètent des oeuvres et que les 3 autres ne donnent presque rien, il faut pas s’étonner que les ayants droits ne trouve pas ça rentable.



Et je suis très content qu’une étude montre que plus de la moitié d’une communauté de pirates télécharge juste parce que c’est gratuit.