La chanteuse Juliette Noureddine, plus connue sous le nom de scène de Juliette, vient d'être nommée par le CNC au poste de présidente de la commission du Fonds d'aide au jeu vidéo (FAJV). Une personnalité atypique, mais surtout éloignée de tout lien avec l'industrie française du jeu vidéo, et c'est peut-être mieux ainsi.
Les studios de développement ne le savent que trop bien, diverses aides sont proposées par l'État afin de faciliter le financement d'un projet vidéoludique. Outre le fameux CIJV (crédit d'impôt jeu vidéo), dont la réforme s'est fait longuement attendre par l'industrie, le FAJV (Fonds d'aide au jeu vidéo) est une autre mamelle, cofinancée par le ministère du Redressement productif et le CNC, soutenant « la création et l'innovation dans le secteur du jeu vidéo ». Tout un programme.
L'an dernier, ce fonds a soutenu 49 projets divers, allant de la création de nouvelles franchises à des « opérations d'intérêts collectives » (comme le Stunfest) pour un montant total de 3,84 millions d'euros, avec un maximum de 200 000 euros par projet. Une large majorité de ces aides a été dirigée vers de petites structures, avec quelques exceptions dans le cas d'Ankama notamment.
Une commission composée majoritairement d'acteurs de l'industrie
L'un des reproches faits à cette commission, vue de l'extérieur, est qu'elle est principalement composée de personnes directement impliquées dans l'industrie vidéoludique française. On y retrouve ainsi surtout des directeurs d'agences de communication, des éditeurs, des responsables de studios indépendants, au milieu de profils parfois surprenants. Ainsi, l'éditeur de bande-dessinées Delcourt y est représenté, tout comme la chaîne Arte (qui s'appuie parfois sur le jeu vidéo pour ses Thema) et l'IFCIC.
Le poste de président de la commission du FAJV était quant à lui occupé par Jean-Jacques Launier, président du musée de l'Art Ludique situé à Paris. La présence d'une majorité de personnes impliquées dans l'industrie n'est en soi pas une mauvaise chose, celles-ci étant bien placées pour parler de leur métier, mais il est vrai que l'ensemble manquait un peu de diversité.
Juliette, une chanteuse, mais aussi une joueuse
En choisissant de nommer la chanteuse Juliette Noureddine à la présidence de la commission, le CNC a probablement cherché à répondre à ces critiques. Elle n'est rattachée directement à aucun studio ou éditeur (même si les plus taquins remarqueront que son label appartient à Vivendi, actionnaire de Gameloft et d'Ubisoft) et n'a globalement aucun lien avec l'industrie.
Pourquoi la choisir elle alors ? Sans doute pour sa position marquée en faveur du média qu'est le jeu vidéo. Elle s'est notamment illustrée sur France Inter dans des chroniques où elle manifestait sa passion pour cet univers, taclant au passage certains a priori véhiculés par les médias de masse, tout en se revendiquant comme une joueuse assidue. Un pari osé, dont on pourra voir les premiers résultats lors de la prochaine session de la commission, le 27 juin prochain.