BlackBerry doit lancer cette année deux smartphones Android de milieu de gamme. Une confirmation donc que le constructeur canadien élargira son catalogue avec le système de Google. Quant au Priv, le PDG John Chen reconnaît qu’il n’aurait pas dû être le premier.
On le répète assez souvent depuis quelques années : BlackBerry a des problèmes. La firme canadienne entrevoit un espoir avec non seulement l’utilisation d’Android, mais également une volonté de se concentrer sur la sécurité. Le Priv, premier smartphone Android de l’entreprise, est clairement tourné vers le haut de gamme, avec un tarif officiel qui n’a bougé qu’à peine récemment de 779 à 729 euros.
Commencer par le haut de gamme manquait de « sagesse »
Or, comme nous l’avons indiqué à plusieurs reprises, le Priv était certes une belle démonstration, mais il représentait une vraie contrainte. Cher, il était hors des bourses de bien des clients, y compris en entreprise alors qu’il s’agissait de son orientation première. Dans un contexte économique particulièrement difficile, la firme aurait pu s’orienter vers modèles beaucoup moins onéreux, qui auraient eu alors deux bénéfices : de meilleures ventes et une plus grande démonstration de ce que BlackBerry était en train de devenir.
Aujourd’hui, c’est d’ailleurs le regret de John Chen. Le PDG de l’entreprise a ainsi indiqué à The National : « Le fait que nous soyons apparus avec un téléphone haut de gamme en tant que premier appareil Android n’était probablement aussi sage que ce qu’il nous avait semblé. De nombreux clients professionnels nous ont dit : je veux acheter votre téléphone, mais 700 dollars c’est trop pour moi. Je suis plus intéressé par un appareil à 400 dollars ».
Du milieu de gamme et de la sécurité
Il en a profité pour confirmer que deux appareils Android de milieu de gamme étaient bien prévus pour cette année. Il n’a pas donné la moindre indication sur leurs dates d’arrivée, mais on sait que l’un sera équipé d’un clavier physique, tandis que l’autre aura un grand écran tactile. Pour rappel, le Priv propose les deux : un grand écran, mais avec un clavier physique qui peut coulisser depuis le bas de l’appareil.
Il est certain en tout cas que l’orientation donnée à ces développeurs par BlackBerry ne changera pas. La sécurité restera au centre des préoccupations, ce qui n’étonnera pas ceux qui suivent l’actualité, l’entreprise ayant multiplié les annonces dans ce domaine. En plus des améliorations spécifiques apportées à Android pour le Priv, on citera ainsi la gratuité pour les fonctions Premium de Messenger ainsi que la réactivité à colmater les brèches dans Android signalées par Google. John Chen l’affirme d’ailleurs : « Nous sommes les seuls à réellement sécuriser Android, portant les fonctionnalités de BlackBerry qui ont fait notre réputation et les rendant plus accessibles au marché ».
BlackBerry 10, c'est presque fini
Si BlackBerry parvient à produire des smartphones à un coût raisonnable et proposant les mêmes mesures de sécurité que le Priv, la donne pourrait éventuellement changer. La firme évolue dans un contact favorable, mettant en avant la sécurité renforcée comme argument commercial. Mais le constructeur doit se dépêcher, et ce d’autant plus que Chen a confirmé que s’il y aurait bien des mises à jour pour le système BlackBerry 10, il n’y aurait en revanche aucun nouveau smartphone l’utilisant.