Après 15 ans d'absence, la suite de Fear Effect sera développée en Bretagne

Après 15 ans d’absence, la suite de Fear Effect sera développée en Bretagne

Ou dans le Grand Ouest, c'est selon

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Kevin Hottot

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Société numérique

11/04/2016 7 minutes
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Après 15 ans d'absence, la suite de Fear Effect sera développée en Bretagne

Square Enix lançait en 2014 sa plateforme Collective avec la promesse de permettre à de petits studios indépendants de réutiliser certaines des anciennes franchises de l'éditeur. Sushee, un petit studio breton, a saisi cette occasion pour ramener Fear Effect à la vie.

La plateforme Collective de Square Enix aura certainement mis plus de temps que prévu à monter en régime mais les premiers résultats commencent à prendre forme. Lancée publiquement il y a tout juste deux ans, elle doit aider des studios indépendants à résoudre plusieurs problématiques importantes pour faciliter le lancement de leurs jeux. 

Collective, du financement participatif, et plus si affinités

Le principe est simple. Les studios y viennent présenter leurs projets au public, en amont du lancement de toute campagne de financement participatif. Les joueurs viennent voter pour les idées qui leur plaisent et celles obtenant les meilleurs résultats peuvent profiter d'une mise en avant de la part de Square-Enix au moment de leur passage sur Indiegogo, et dans certains cas l'éditeur peut même apporter son soutien financier, dans la limite de 250 000 dollars.

L'autre avantage de cette plateforme est que les studios peuvent y présenter des titres s'appuyant sur certaines des franchises mises en jachère par le géant nippon. Pour l'heure, le catalogue disponible ne se compose que d'Anachronox, Fear Effect et Gex, mais il a vocation à s'étendre davantage dans les années à venir.

En échange de l'utilisation de ses franchises, Square Enix met la main sur 5 % de tous les revenus issus des campagnes de financement participatif, puis 20 % du total des ventes, répartis en 10 % de frais de distribution et 10 % de royalties sur l'utilisation de la licence. Cela laisse 80 % des revenus générés dans la poche du studio, ce qui en cas de succès peut être un très bon deal, surtout pour de petites structures. 

Sushee se lance dans le grand bain

Le premier studio sélectionné pour participer à ce genre de projets ne nous est pas totalement inconnu puisqu'il s'agit de Sushee, dont le point and click Goetia nous avait tapé dans l'œil lors de la Paris Games Week. Il doit justement être lancé officiellement dans quelques jours, le 14 avril pour être exact. 

Goetia Square Enix
Goetia

Le studio basé à Lannion dans les Côtes d'Armor n'aura guère le temps de se reposer après ce lancement, puisque son prochain projet est déjà connu, et il ne s'agit ni plus ni moins que d'un nouveau volet de la saga Fear Effect. Un grand pas en avant pour une structure qui se consacrait il y a encore peu aux advergames.

Le premier opus de la série est sorti début 2000 sur PlayStation et se présentait comme un jeu d'action-aventure (limite survival-horror) avec une vue subjective un peu à la façon d'un Resident Evil (avec un poil moins de zombies). Il s'en démarquait grâce à quelques bonnes idées du point de vue technique, comme l'utilisation de vidéos pour générer les animations des décors alors généralement fixes dans ce type de jeu à l'époque.

Si le premier volet avait reçu un accueil très favorable de la part de la presse, sa suite sortie un an plus tard a fait l'objet de critiques plus nombreuses. Le mélange 3D précalculée et pixel shading prenait toujours, mais les plans rapprochés sur la plastique avantageuse des deux héroïnes, sans aucune justification d'un point de vue scénaristique, lassaient déjà une bonne partie du public, 15 ans avant le GamerGate. 

Un troisième jeu avait également été évoqué pendant un temps sur PlayStation 2. Annoncé par Eidos lors de l'E3 2002, le projet a finalement été annulé en 2004.

Une nouvelle recette

Cela faisait donc 12 ans que nous n'avions plus entendu parler de Fear Effect et depuis l'industrie du jeu vidéo n'a pas connu de repos. Les plateformes se sont succédées et les attentes du public ne sont plus les mêmes. Sushee doit donc repartir d'une copie presque blanche pour réaliser son Fear Effect : Sedna ce qui est loin d'être simple.

« Les joueurs n'attendent forcément pas la même chose aujourd'hui qu'en 2001 », nous assure Benjamin Anseaume lors d'un entretien. « Certaines mécaniques de l'époque n'étaient pas adaptées à ce que nous voulons faire : mettre en avant le travail d'équipe entre les différents protagonistes ». La vue subjective reste au menu mais le studio compte adapter la recette avec une gestion des déplacements de toute l'équipe en temps réel, en laissant des pauses au joueur au moment de donner ses ordres au quatuor. 

Fear Effect Sedna
Fear Effect : Sedna

Pour ce qui touche à l'univers du jeu, Sushee a pu débaucher le scénariste du premier volet, sans intervention de la part de Square Enix nous précise le studio, ce qui promet une certaine continuité de ce point de vue-là. On nous promet ainsi que le thème du paranormal restera très présent dans le jeu, ainsi qu'une trame narrative mature et très complète. 

Square Enix et Suhee, une « simple relation d'éditeur à studio »

Pour lancer son jeu, Sushee compte s'appuyer sur une campagne de financement sur Kickstarter, grâce à laquelle le studio espère récolter 100 000 euros. « Il ne s'agit pas de la totalité du budget du jeu » nous précise Benjamin Anseaume, « nous avons aussi d'autres sources de financement, dont les ventes de Goetia que nous nous apprêtons à lancer ainsi que des projets annexes ». La somme attendue via la campagne de financement participatif n'aurait de toute façon pas suffi à faire vivre les 10 personnes travaillant à temps plein pour ce projet jusqu'à mi 2017, la fenêtre de tir prévue pour le lancement du jeu.

Si Square Enix se réserve le droit de financer directement les jeux issus de sa plateforme à hauteur de 250 000 dollars maximum, pour Fear Effect : Sedna, Sushee n'a pas reçu le moindre centime de l'éditeur dans ce cadre. « Nous avons une simple relation d'éditeur à studio », assure le responsable. Le géant nippon apporte son soutien pour la distribution, le marketing, les procédures de qualité et la localisation du titre, l'équipe bretonne s'occupe du reste.

Cela lui laisse par ailleurs une certaine liberté quant au ton qu'il peut employer dans le jeu. S'il n'est pas question de tomber dans les travers de Fear Effect 2, il n'est pas non plus prévu de tout édulcorer : « On ne va certainement pas faire comme il y a quinze ans et faire poser les héroïnes en petite tenue pour faire la publicité du jeu ni jouer sur la violence à outrance. Fear Effect est un jeu qui aborde des thèmes matures et si pour faire avancer l'histoire il y a besoin de violence, on le fera. Mais il n'est de toute façon pas question de montrer des choses dans le seul but de faire vendre », explique Benjamin Anseaume. Quant à l'homosexualité des deux héroïnes, elle restera parfaitement assumée dans ce nouvel épisode, mais Sushee ne compte pas en faire un argument de vente.

En attendant le lancement de la campagne de Fear Effect : Sedna sur Kickstarter la semaine prochaine qui devrait nous en apprendre davantage sur les mécaniques du jeu et sa direction artistique, il faudra se contenter d'une courte bande-annonce pour se maintenir en haleine.

Écrit par Kevin Hottot

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Collective, du financement participatif, et plus si affinités

Sushee se lance dans le grand bain

Une nouvelle recette

Square Enix et Suhee, une « simple relation d'éditeur à studio »

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Commentaires (11)


Le terme “vue subjective” me parait bien étonnant pour un gameplay proche des premiers Resident Evil.


J’ai fait que le premier et je devais avoir 13ans à l’epoque, et je me sentais super badass en jouant à ça (meme qu’a un moment y’a des seins et des prostituées… et plein de gens qui meurent tout le temps avec du sang).



 Du coup j’ai peur d’y rejouer maintenant…


“Advergames” ? C’est quoi exactement ?


Pour information le gameplay sera comme lara croft et le temple d’osiris rien à voir avec l’ancien gameplay.








vloz a écrit :



meme qu’a un moment y’a des seins et des prostituées… et plein de gens qui meurent tout le temps avec du sang





Bon, je vais aller me chercher l’iso et vérifier ça. Pour la Science, bien sur.



Des jeux pour faire de la pub (pour simplifier). Il me semble qu’ils avaient un jeu style Street fighter avec les fruits humanoïdes de la marque Oasis.








SamHCadman a écrit :



Des jeux pour faire de la pub (pour simplifier). Il me semble qu’ils avaient un jeu style Street fighter avec les fruits humanoïdes de la marque Oasis.





de mon temps, c’était McDo et Cool Spot (7up) <img data-src=" /> ) sur NES/snes <img data-src=" /> :nostalgie:



Ah oui ok, j’avais pas fait pensé au mot-valise. Thanks <img data-src=" />


j’ai lu : “les fruits hémorroïdes” <img data-src=" />








djludo61 a écrit :



j’ai lu : “les fruits hémorroïdes” <img data-src=" />





la fatalité sur l’orange sanguine y fait effectivement penser <img data-src=" />



Je me rappele du clip de Game one sur PS1 , ça donnait bien envie comme license = )