Google avait prévenu que le mois d’avril 2016 serait marqué par l’arrêt sur Chrome du support de plusieurs anciens systèmes d’exploitation. C’est notamment le cas de Windows XP et d’OS X Snow Leopard, deux produits qui ne peuvent pas toujours être facilement remplacés.
Initialement, Google avait prévu d’arrêter le support de certains systèmes pour Chrome à compter d’avril 2015. À cette date, les utilisateurs n’étaient manifestement pas encore prêts d’après les propres chiffres de l’éditeur. Il avait donc été décidé que la date butoir serait repoussée d’un an. Après tout, la fin de support pour Windows XP chez Microsoft n’était alors intervenue qu’à peine un an plus tôt. Quand on sait que certains marchés – à commencer par la Chine – ont encore un tiers de machines sur le vieux système, ce type de décision invite à la réflexion.
La date avait glissé d’un an pour laisser aux utilisateurs le temps de se préparer. Un an plus tard, Windows 10 est évidemment entré en piste et les parts de marché des vieux systèmes ont continué à descendre. La situation n’est pas radicalement différente, mais il faudra s’y faire : cette fois, le support de Chrome s’arrête pour de bon sur Windows XP, Vista, OS X Snow Leopard (10.6), Lion (10.7) et Mountain Lion (10.8).
Deux Windows, trois OS X et de nombreux Linux
Même si ce sont bien entendu d’anciennes versions de Windows et d’OS X qui ne sont plus mises à jour par leurs éditeurs respectifs, il existe encore un grand nombre de machines cumulant ces cinq systèmes. Sur les Mac par exemple, Snow Leopard est le dernier système exploitable par nombre de machines embarquant les premières séries de processeurs Intel basés sur l’architecture Core. De même, Windows XP convenait à d’anciens PC qui aujourd’hui manqueraient de puissance pour un Windows plus récent.
Et si beaucoup pensent sans doute que ces vieilles machines feraient tout aussi bien de basculer sur Linux, Google avait aussi une mauvaise nouvelle, et pas des moindres : non seulement Ubuntu 12.04 et Debian 7 ne sont plus supportés, mais Google se débarrasse du même coup de toutes les distributions 32 bits. Là, il y aura des décisions à prendre, même si les utilisateurs de ces systèmes peuvent toujours se tourner vers la base libre Chromium. Cependant, puisque l’on parle de Chrome, ce sont potentiellement les services de Google qui les ont décidés à installer ce navigateur.
Le choix se réduit comme peau de chagrin
Techniquement, qu’est-ce que cela signifie pour les utilisateurs ? Que Chrome ne sera plus mis à jour. Tous ceux qui suivent un tant soit peu l’actualité informatique savent que tous les logiciels ont des failles de sécurité. Les correctifs doivent être appliqués aussi rapidement que possible, la révélation des brèches conduisant souvent à leur exploitation par des pirates. Sans support et donc sans correctifs, les utilisateurs se retrouvent avec un navigateur ouvert aux quatre vents. En outre, ce dernier est en première ligne et ses brèches pourraient être exploitées directement par des sites web malveillants.
Si Chrome n’est plus mis à jour et que vous ne pouvez pas changer de système d’exploitation dans l’immédiat (opération trop lourde, frais matériels, etc.), il est impératif de basculer sur un autre navigateur. Si vous appréciez Chrome mais n’utilisez pas les services de Google, Chromium est une bonne solution. Si vous préférez trouver des équivalents, notamment pour tout ce qui touche à la synchronisation entre appareils, vous pourrez vous tourner vers Firefox, Mozilla gardant encore la politique la plus souple dans ce domaine. Idem pour Opera, qui prend toujours en charge Windows XP, mais qui fait par contre l'impasse sur Snow Leopard.
Une simple question de coûts
Enfin, si certains se demandent la raison qui pousse Google à arrêter ces supports, rappelons que l’éditeur avait simplement argué que leurs éditeurs respectifs avaient eux aussi arrêté de les supporter. Ce qui en fait n’est pas tout à fait vrai : Vista dispose encore d’un support étendu, qui court jusqu’en avril 2017, comme indiqué sur le site officiel de Microsoft. Outre ce cas spécifique, on peut estimer que Google est dans son bon droit. D’autant que stopper cet entretien soulage forcément les ingénieurs qui étaient affectés à cette tâche, pour les réorienter sur des plateformes plus modernes.