« Si le hackathon #CodeImpot n'est pas une blague, ce bug l'est ! ». Le ministère des finances a complètement spoilé notre poisson d'avril ! Mais cela a sans doute rassuré Axelle Lemaire qui a aussi joué le jeu de cette journée de la blagounette ;)
Suite à la divulgation par Bercy du code source de son calculateur d’impôts sur le revenu, un bug a été trouvé ce matin par un informaticien. Le ministère des Finances pourrait avoir à rembourser un euro à plusieurs millions de contribuables imposés au titre de l’année 2014.
Le hackathon #CodeImpot, prévu pour durer jusqu’à demain, risque d’être sérieusement émaillé par cette découverte. Une bête erreur de programmation s’est en effet glissée dans le code source de la « calculette d’impôts sur le revenu » de la Direction générale des finances publiques, rendu public aujourd’hui suite à un long bras de fer entre un citoyen et l’administration fiscale. L'origine ? Un problème d'arrondi. Le montant des impôts a systématiquement été porté à l’euro supérieur alors qu'il aurait dû être réduit à celui inférieur dès lors que le nombre de centimes ne dépassait pas 50.
« L'analyse du code source a révélé qu'un certain nombre de fonctions en "m" sont mappées sur des fonctions existantes en Python. En effet, nous explique Noah Cœur, l’informaticien qui a déniché ce bug, si le code est écrit dans un langage propriétaire, l’interpréteur est lui écrit en Python et c'est donc ce langage qui se charge effectivement des calculs. Là où le bât blesse, c'est que la fonction "arr()" utilisée à plusieurs centaines d'endroits dans le code n'est pas mappée sur "round()" comme on pourrait s'y attendre, mais sur "math.ceil()", qui arrondit à l'entier supérieur. » Autrement dit, pour un impôt estimé à 135,3 euros, le calculateur a arrondi à 136 euros, alors qu’il aurait dû rabaisser à 135.
La différence, certes minime pour chaque foyer fiscal, n'est pas neutre côté Bercy... Rapportée aux millions de contribuables vraisemblablement impactés, la douloureuse pourrait se chiffrer en dizaines de millions d’euros. Contacté par nos soins, le ministère des Finances fait des ronds dans l’eau, se refusant à tout commentaire dans l’immédiat. Et on peut le comprendre : si le code source de l’impôt sur le revenu a servi de tronc commun à d’autres prélèvements (taxe d’habitation, impôts foncier, taxe sur les ordures ménagères, etc.), l'addition pourrait s’emballer bien au-delà. On imagine déjà Michel Sapin pilonné de questions lors de la prochaine séance parlementaire afin d’évaluer l’ampleur du scandale.