Une annonce était attendue aujourd'hui concernant l'avancée des préparatifs pour le mariage entre Bouygues Telecom et Orange. Les deux protagonistes ont bien publié un bref communiqué pour expliquer que les négociations continuent. Une « position définitive » est attendue avant la fin du week-end.
L'affaire agite les acteurs du marché des télécoms depuis plusieurs mois maintenant. Après une tentative de rachat de Bouygues Telecom par SFR, rejetée à l'unanimité par le conseil d'administration du groupe de BTP, un mariage avec Orange était officiellement évoqué au début de l'année.
Une annonce a bien eu lieu... pour jouer les prolongations
Une annonce de Bouygues/Orange était attendue pour ce jeudi 31 mars dernier délai, c'est du moins ce que laissaient entendre les deux groupes. Et c'est effectivement le cas, même si sur le fond on pouvait espérer autre chose. En effet, les conseils d'administration des deux groupes se sont réunis hier soir, mais sans prendre de décision pour le moment.
Via un communiqué de presse, Bouygues confirme en effet que son « conseil d’administration réuni le 30 mars 2016, a constaté que les négociations entre Orange et Bouygues n’étaient pas suffisamment avancées. Il se réunira donc avant la fin du week-end prochain afin de prendre une position définitive sur la poursuite de ce projet de rapprochement ». Même son de cloche chez Orange.
Les négociations vont donc continuer, notamment avec une rencontre entre Stéphane Richard et Martin Bouygues qui se déroule ce matin. Pour le moment, rien ne semble joué, dans un sens comme dans l'autre. Il faut dire que les obstacles sont multiples dans cette histoire, car il s'agit du premier opérateur français qui souhaite engloutir un de ses concurrents.
Les problématiques sont nombreuses
L'un des premiers points de friction serait la valorisation de Bouygues Telecom. Les négociations seraient parties sur la base de 10 milliards d'euros (ce qui correspond à l'offre déposée par Patrick Drahi), alors que les actifs de l'opérateur ne représenteraient que de 6 milliards dans les comptes de Bouygues. Dans cette situation, certains représentants de l'État auraient peur d'un retour de flamme avec un relent d'affaire Adidas, selon nos confrères des Échos.
Au-delà de cette problématique, il faut également trouver une « bonne » répartition entre les différents opérateurs des boutiques, des clients, des fréquences, des antennes, des salariés, etc. C'est d'ailleurs pour cela que Numericable-SFR et Iliad (Free) sont invités à la fête afin de prendre leur part du gâteau. Il faut que le mariage soit parfaitement orchestré pour séduire et apporter des garanties suffisantes, notamment sur l'emploi, à l'État (actionnaire d'Orange) ainsi qu'aux autorités compétentes, sous peine de voir un éventuel accord retoqué.