La Chine dispose désormais de son édition spécifique de Windows 10. C’est le résultat d’un partenariat entre le pays et Microsoft, faisant suite à de fortes tensions liées à l’arrêt du support de Windows XP.
On se souvient que dans les temps précédents l’arrêt du support de l’ancien système, la Chine s’était montrée particulièrement inquiète des conséquences. Des parcs entiers de machines se servaient toujours du vieux système, alors même que les mises à jour de sécurité, pourtant cruciales, s’arrêtaient.
Après l’arrêt complet en avril 2014, la Chine avait indiqué qu’elle ne souhaitait avoir ni Windows 7, ni Windows 8 sur ses machines. Elle avait même affirmé vouloir continuer à utiliser Windows XP, quitte à développer ses propres patchs de sécurité. Une réaction pour le moins étrange tant le pays paraissait reprocher à Microsoft un coup de poignard dans le dos. Mais cet arrêt du support était prévu de longue date et avait été repoussé plusieurs fois. Windows XP cumulait ainsi 13 années de support technique à sa mort, un record.
Windows 10 bienvenu à condition de...
Ce qui n’avait pas empêché la Chine de passer finalement un accord avec Microsoft. On ne connaît pas les détails, mais on peut tabler sur un nombre moins important de services maison dans cette édition spéciale de Windows 10 qui en est sortie, au profit de ceux de Baidu. On savait déjà depuis septembre dernier que l’intégration de Baidu était au cœur des demandes de la Chine.
Ralph Haupter, directeur des opérations de Microsoft en Chine, a indiqué au site Caixin que ce Windows serait nommé « Windows 10 Zhuangongban », le dernier terme renvoyant justement vers le concept d’édition « spéciale ». Le responsable a par ailleurs estimé que ce type de partenariat représentait sans doute le futur des produits de Microsoft en Chine, signe que le géant est prêt à adapter ses logiciels pour ne rien rater du juteux marché asiatique.
Le marché chinois revêt un intérêt stratégique majeur
On rappellera que Microsoft s’est lancé pour objectif d’atteindre un milliard d’appareils sous Windows 10 dans les deux années suivant sa commercialisation. La firme a donc jusqu’à juillet 2017 pour y parvenir, sur un lot mixte d’ordinateurs, de tablettes et de smartphones. Huit mois environ après son lancement, le système a rempli environ 25 % de son objectif, un rythme qui n’est pas assez rapide. Ce qui explique pourquoi l’éditeur insiste tant pour les migrations, et pourquoi évidemment elle préfère adapter son produit que le laisser en dehors du marché chinois.
Dans ce dernier, le travail à accomplir reste en effet immense. Si l’on en croit les statistiques fournies par Net Applications, Windows 7 y est majoritaire avec 51 % de parts de marché. Mais alors que la part de Windows XP dépasse rarement les 5 % désormais dans la plupart des pays, elle atteint encore en Chine 32,9 %, soit près d’un ordinateur sur trois. Considérant les désastreux problèmes de sécurité auxquels s’exposent les utilisateurs – et sans doute par crainte de voir se créer de nouveaux botnets – Microsoft accélère. Reste encore à convaincre les concernés d’acheter un nouvel ordinateur et une licence authentique.