Le tribunal de Meaux a condamné hier les trois individus qui s’étaient amusés il y a quelques jours à simuler un meurtre sur Periscope (lire ci-dessous). Le premier d’entre eux, dont le casier judiciaire mentionnait déjà douze condamnations, explique Le Parisien, a écopé de dix mois de prison – dont deux ferme. Une peine de six mois de prison avec sursis a été infligée à ses deux compères. Le préjudice financier de leur canular a été évalué à 32 000 euros.
Trois « plaisantins » seront jugés demain pour avoir fait croire, en direct via l’application Periscope, à la mise à mort d’un pédophile par des justiciers. Un canular qui a mobilisé hier d’importants moyens de sécurité à Meaux.
La fameuse vidéo a été diffusée dans la nuit de dimanche à lundi, comme le rapporte le journal La Marne : « Une habitante du XXe arrondissement de Paris alerte la police : elle affirme avoir assisté en direct à un meurtre sur l’appli, vers 3 heures. Les policiers visionnent la vidéo. Un homme est attaché à une chaise, les mains dans le dos et le visage couvert de scotch gris. Un ou deux individus, d’après une source policière, lui mettent des claques et menacent de le brûler sur des plaques de cuisson. On comprend dans leur propos que leur victime serait un pédophile et qu’ils auraient décidé de rendre la justice eux-mêmes. On les retrouve un peu plus tard au bord d’un canal. Ils sortent la victime du coffre d’une voiture, en caleçon, et la jettent à l’eau. »
La géolocalisation du téléphone portable ayant servi à diffuser la vidéo amène rapidement les forces de l’ordre à Meaux, près du canal de l’Ourcq. De gros moyens sont alors déployés pour retrouver le corps : de six heures à midi, une trentaine de pompiers (dont 18 plongeurs) ratissent la zone aux côtés de policiers, appuyés par plusieurs bateaux et un hélicoptère équipé d’une caméra thermique. Sauf que les secours n’ont jamais rien retrouvé...
Meurtre en direct d'un pédophile sur Périscope hier soir . Choquant pic.twitter.com/1IdkI6LOd4
— Femme De Caractère (@meuf2_caractere) 21 mars 2016
Se rendant compte qu’il s’agissait en fait d’une « fausse exécution », les autorités redirigent leurs efforts vers les auteurs de la vidéo. Trois individus, âgés d’une vingtaine d’années, sont ainsi interpellés dans l’après-midi. Celui qui aurait joué le rôle de la victime, défavorablement connu de la justice selon Le Parisien, n’a pas hésité à aller dans une eau à moins de 5°C, en caleçon, pour rendre le tout plus crédible...
Jusqu'à 3 ans de prison et 75 000 euros d'amende
Résultat, les trois protagonistes comparaîtront demain devant le tribunal correctionnel de Meaux pour « fabrication et diffusion d’un message à caractère violent de nature à porter atteinte à la dignité humaine ». Un délit passible de 3 ans de prison et 75 000 euros d’amende. À cela pourraient s’ajouter d’éventuelles indemnités liées aux frais de recherche, le Service départemental de secours et d’incendie de Seine-et-Marne ayant annoncé qu’il porterait plainte.
Si ce genre de faits divers sont – heureusement – assez rares, rappelons qu’un Strasbourgeois a écopé en décembre dernier de 105 heures de travaux d'intérêt général pour avoir anonymement publié sur Internet, alors qu’il était mineur, un message dans lequel il laissait entendre qu’il allait tuer plusieurs personnes dans un lycée. Cela avait conduit les autorités à mettre en place un important dispositif de sécurité autour de différents établissements alsaciens.