Driveclub est un jeu qui aura davantage marqué les esprits avec les différents retards dont il a fait l'objet que pour ses qualités intrinsèques. Un an et demi après son lancement, Sony arrête les frais et ferme Evolution Studios, la structure à l'origine du titre.
Dans l'industrie vidéoludique, il n'y a pas vraiment de place pour les échecs, y compris chez les studios dépendant directement d'un fabricant de consoles. Par le passé, Microsoft et Sony n'ont en effet déjà pas hésité à se séparer de certaines de leurs filiales dont les résultats n'étaient pas à la hauteur et cela ne semble pas avoir changé. Encore récemment, le père de la Xbox a fait tomber le couperet sur Lionhead Studios et Press Play.
Adieu Evolution Studios
Chez Sony, c'est Evolution Studios, à qui l'on doit la série Motorstorm, mais surtout Driveclub, qui est victime de ses erreurs et de celles de sa maison-mère. Il avait déjà fait l'objet d'un plan de restructuration lors duquel le constructeur avait annoncé la suppression de 55 postes, soit la moitié des effectifs de la filiale. À l'époque Sony expliquait que le studio allait « se concentrer sur Driveclub en tant que service, et s'occuper tout particulièrement de la version PlayStation Plus qui nous est importante ».
Aujourd'hui, la marque est passée à la vitesse supérieure et a « décidé qu'Evolution Studios doit fermer ». Une décision que la marque semble toutefois prendre poliment à contrecœur. « Il est regrettable que cette décision mènera à des licenciements. Nous acceptions qu'elle signifie que nous risquons de perdre du personnel de haut calibre, mais en nous concentrant sur d'autres studios qui ont déjà d'enthousiasmants projets en développement, nous croyons que nous serons dans une meilleure position pour offrir le meilleur contenu possible à nos clients », peut-on ainsi lire dans un communiqué que se sont procurés nos confrères de Games Industry.
Driveclub, l'erreur de trop
Si Sony loue les travaux du studio sur les dernières années, expliquant qu'Evolution « a été une part importante de SCE Worldwide Studios pour plus de dix ans », ou encore que « cette décision ne doit rien retirer au fabuleux travail fourni par Evolution », le studio fait les frais de ses errements autour de Driveclub.
Le titre devait être une des exclusivités phares au lancement de la PlayStation 4 en novembre 2013. Loin d'être prêt le jour J, son lancement a été repoussé à plusieurs reprises et il n'a débarqué sur le marché qu'en octobre 2014, avec un accueil très mitigé de la part de la presse.
Driveclub souffrait de nombreux problèmes, notamment autour de sa connectivité en multijoueur. Si bien que Sony a dû supprimer temporairement (pendant environ huit mois) la version du titre promise aux abonnés du bouquet PlayStation Plus afin de se donner le temps de mettre son infrastructure à jour. Il reste maintenant à voir ce qu'il adviendra des serveurs permettant les fonctionnalités en ligne du jeu, une fois la fermeture du studio réalisée.