Dépôt légal des ebooks : les députés écologistes reviennent à la charge

Dépôt légal des ebooks : les députés écologistes reviennent à la charge

Qui va payer le dépôt cassé ?

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Xavier Berne

Publié dans

Droit

21/03/2016 4 minutes
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Dépôt légal des ebooks : les députés écologistes reviennent à la charge

Absolument pas convaincus de l’argumentaire déployé la semaine dernière par la ministre de la Culture, les députés écologistes ont déposé un amendement visant à instaurer un véritable dépôt légal des livres numériques.

L’Assemblée nationale va-t-elle contraindre les éditeurs d’ebooks à transmettre à la Bibliothèque nationale de France un fichier de copie des nouveaux ouvrages qu’ils publient, au titre du dépôt légal ? Le Sénat est pour, estimant que le dispositif actuel s’avère incomplet, mais pas le gouvernement... En commission des affaires culturelles, Audrey Azoulay a ainsi réussi la semaine dernière à faire supprimer les dispositions introduites en février par la Haute assemblée, avançant des arguments pour le moins discutables.

La ministre de la Culture a notamment soutenu que l'instauration de ce dépôt légal était « déjà prévue en réalité » par le droit actuel, ce qui rendrait le dispositif « redondant » : « On réécrit quelque chose qui existe déjà en faisant perdre la maîtrise par ceux qui reçoivent le dépôt légal. » Des arguments ayant fait bondir la députée Isabelle Attard, qui a de ce fait préparé deux amendements en vue des débats en séance publique – qui débuteront aujourd’hui.

Une mesure complémentaire, non une réécriture

Prenant le contre-pied de la locataire de la Rue de Valois, l’élue écologiste, soutenue par l’ensemble de son groupe, souligne à juste titre que les dispositions adoptées par le Sénat ne viennent absolument pas réécrire le droit existant : celles-ci sont « au contraire complémentaire[s] en rendant obligatoire le dépôt légal des seuls livres numériques ».

« À l’heure actuelle, les livres numériques sont pris en compte de manière incomplète par le dispositif de dépôt légal obligatoire, rappelle la députée. Une partie des écrits diffusés par voie électronique est en effet captée par le biais du dépôt légal du web effectué par la Bibliothèque nationale de France (BNF), mais ces collectes ne sont pas en mesure d’assurer un archivage complet de la production des livres numériques du fait des limites techniques rencontrées [ndlr : DRM, paywalls, etc.] »

En obligeant les éditeurs à transmettre un fichier, l’établissement public pourrait archiver très rapidement l’ensemble des ebooks, et non quelques-uns seulement. « Sans une telle évolution, le dépôt légal perdrait le caractère systématique qu’il présente depuis 1537, sous François Ier, qui lui a donné son intérêt, plaide Isabelle Attard. Par ailleurs, une telle obligation serait relativement légère pour les éditeurs, dans la mesure où, contrairement aux exemplaires papier, la transmission des fichiers numériques n’implique aucun coût. »

attard
Isabelle Attard - Crédits : Assemblée nationale

Pour mieux prendre à rebours la ministre de la Culture, qui craignait qu’un « dépôt légal des livres numériques laissé à la seule initiative des déposants » fasse perdre à la BNF la maîtrise des formats d’ebooks collectés, les écologistes ont déposé un second amendement – identique au premier, si ce n'est qu'il précise que les fichiers devront être transmis par les éditeurs dans un « standard ouvert ». Cela « permettra ainsi de garantir que le patrimoine sauvegardé par la BNF restera accessible durant les siècles à venir », anticipent Isabelle Attard et ses collègues.

Restera maintenant à voir quel sera l’accueil réservé à ces dispositions par les députés, sachant que les débats en commission n’avaient pas suscité de grandes discussions, en dépit de l’appel lancé par le collectif SavoirsCom1...

Écrit par Xavier Berne

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Une mesure complémentaire, non une réécriture

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Commentaires (9)


Elle a bien raison de revenir à la charge. Les arguments du MiniCul ne sont guère satisfaisants, il botte juste en touche.





Par ailleurs, une telle obligation serait relativement légère pour

les éditeurs, dans la mesure où, contrairement aux exemplaires papier,

la transmission des fichiers numériques n’implique aucun coût





Tout a un coût, même minime. Le dépôt pourrait être automatisé, mais le serveur ne fonctionne pas à l’éolienne, l’envoi doit bien être programmé/développé par quelqu’un, etc.. Et même si c’est un envoi par e-mail, ce n’est pas gratuit.

 Mais c’est vrai que ça doit être moins coûteux par rapport au dépôt des livres physiques, raison de plus pour le faire !


c’est moins couteux et plus sur les livres déposés s’abime avec le temps c’est du à la qualité du papier .Un pdf ou autre lui pèse une 100 de mo .

&nbsphttp://www.numerama.com/sciences/146396-des-chercheurs-ont-cree-un-disque-capabl…

 

 


Donc pour l’instant (taxe image, dépôt légal) on en est à



bon sens 2 : 0 Audrey Azoulay



Ca va être comme cela jusqu’à la fin de son ministère ?

Enfin cela ne changera pas de la précédente et la précédente et le précédent et la précédente…. 


A croire que le critère pour être nommé(e) à ce poste de Ministre de la Culture, c’est d’être hermétique au bon sens !

 


Même pour les questions les plus “insignifiantes”, il faut de la compétence… Sinon, on se noie même dans un verre d’eau.


Députés écologistes ?

 élus avec les voix du PS sinon moins de 2% ….








v1nce a écrit :



Donc pour l’instant (taxe image, dépôt légal) on en est à



bon sens 2 : 0 Audrey Azoulay



Ca va être comme cela jusqu’à la fin de son ministère ?

Enfin cela ne changera pas de la précédente et la précédente et le précédent et la précédente…. 





surtout que pour la virer c’est facile : il suffit de prononcer la formule magique “allez zou, azoulay !”









picatrix a écrit :



surtout que pour la virer c’est facile : il suffit de prononcer la formule magique “allez zou, azoulay ! Tu m’as saoulé”<img data-src=" />




L’amendement était d’un parfait bon sens. En revanche, il aurait fallu ajouter un “cadre” plus précis pour définir un “livre” numérique quand il ne s’agit pas de la version ou adaptation d’un livre “papier”. si je fais un PDF (par exemple) de 80 pages expliquant l’installation et la gestion fine d’un serveur MySQL, est-ce un livre ? Les non-professionnels sont-ils soumis à l’obligation de dépôt d’une ouvrage numérique ? Etc.



Seulement, au lieu de faire ce qu’il faut (définir un livre numérique au sens de l’obligation de dépôt), on préfère être complètement stupide et refuser une disposition qui est une évidence.