Vidéo de « happy slapping » : deux mois de prison ferme

La vérité si je Mans
Droit 2 min
Vidéo de « happy slapping » : deux mois de prison ferme
Crédits : Joegend/iStock/Thinkstock

L’auteur d’une vidéo de « happy slapping » réalisée en septembre 2014 au Mans a été condamné la semaine dernière à une peine de deux mois de prison ferme. L’adolescente qui en frappait une autre sur les images a quant à elle écopé d’un an d'emprisonnement, dont dix mois avec sursis.

Les images s’étaient répandues sur la Toile comme une trainée de poudre, suite à leur diffusion sur Facebook. On y voyait une jeune femme, alors âgée de 16 ans, tabasser sauvagement une adolescente de 15 ans en pleine rue, à grand renfort d’insultes. Le tout sous le regard de trois garçons amusés, et d’un quatrième qui filmait la scène...

Les internautes avaient très rapidement signalé cette vidéo aux forces de l’ordre, certains allant jusqu’à jeter en pâture l'identité, l'adresse et le numéro de téléphone de l’agresseur. La police était ainsi parvenue à identifier les deux protagonistes en quelques heures – même si les autorités avaient lancé dans le même temps un appel au calme suite aux nombreux messages de haine envers l’auteur des coups.

Jeudi 17 mars, le tribunal pour enfants du Mans a condamné les cinq personnes mises en cause dans cette affaire – toutes mineures au moment des faits – comme le rapporte Ouest-France. L’agresseur a écopé d’un an de prison, dont deux mois ferme. Celui qui a filmé la scène, présenté par nos confrères comme « défavorablement connu de la justice », devra purger une peine de deux mois ferme. Les trois individus n’ayant pas porté assistance à la victime se sont quant à eux vu infliger trois mois d’emprisonnement avec sursis.

Les magistrats en charge du dossier ont très vraisemblablement dû utiliser l’article 222-33-3 du Code pénal, introduit en 2007 par le législateur afin de lutter contre les vidéos dites de « happy slapping » (« Joyeuses baffes » ou vidéolynchage). Avec ces dispositions, celui qui enregistre sciemment des images d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne risque autant que l’agresseur : il est considéré comme son complice, donc passible des mêmes peines. Celui qui diffuse les images encourt jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende.

Autrement dit, celui qui filme et partage ensuite sur la Toile une vidéo de « happy slapping » risque – en théorie – davantage que l'agresseur. Les précédentes condamnations pour « happy slapping », assez rares jusqu’ici, tendent toutefois à démontrer que l’auteur des coups est plus sévèrement puni (voir par exemple ce jugement du tribunal correctionnel de Narbonne, rendu en 2013).

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