Cela faisait bien longtemps que Google n'avait pas montré les crocs sur la question des liens sponsorisés. La société vient ainsi de publier un rappel de ses règles en la matière. Avant une série de sanctions ?
En 2013, Google publiait un rappel à l'ordre en direction de la presse : le contenu sponsorisé n'a pas sa place dans Google News. Presque trois ans jour pour jour, le géant du Net fait de même mais de manière plus large, et rappelle quelles sont ses règles en matière de tests de produits et de liens ajoutés sur demande.
Tests ou liens sponsorisés : une pratique industrialisée, qui perdure
En effet, il est de plus en plus courant de voir des marques contacter des médias ou des blogueurs afin de leur proposer des produits contre un test, un lien vers leur site, ou même un avis positif laissé sur Amazon. Parfois, ce sont même des sociétés qui proposent directement le contenu et les liens, de manière pré-rédigées.
Certains ne se gênent d'ailleurs plus et des marques nous ont confié que des éditeurs les avaient déjà contacté afin de leur faire payer la rédaction d'un test qui leur apportait de la visibilité. Le contenu n'était pour autant pas prévu pour être indiqué comme « sponsorisé » puisque cela est souvent rattaché à une campagne publicitaire tierce qui est officiellement la raison de la rémunération.
Dès lors, on s'aperçoit que la frontière entre le contenu de marque, le contenu sponsorisé et la publicité classique est assez mince, et que le mélange des genres peut avoir des conséquences assez néfastes sur ce qui pousse un site ou un média à publier ou non tel ou tel article, sur tel ou tel sujet, avec tel ou tel angle.
Google reprécise ses règles dans le cas des produits « gratuits »
De son côté, Google a toujours eu des règles assez claires en la matière, mais semble avoir jugé nécessaire de les rappeler. Une manière de prévenir qu'une intervention contre ceux qui dépassent les bornes est prévue ?
Quoi qu'il en soit, même si un produit est envoyé gratuitement pour un test ou en retour d'une mention dans un billet de blog, sans échange financier, il y a des éléments à mettre en œuvre afin d'éviter une sanction. La première est de placer des liens avec le tag « nofollow » puisque le fait de placer des liens contre une rémunération est contraire aux règles.
Il faut aussi respecter la loi, ainsi que le lecteur en mentionnant clairement l'existence d'un tel partenariat. En effet, lorsqu'une demande d'un annonceur est ce qui pousse à publier un article ou un lien, cela doit être clairement indiqué. C'est notamment ce qui est à l'origine des enquêtes de la DGCCRF sur le sujet pour ce qui est des YouTubeurs, par exemple.
Enfin, il ne faut pas reproduire de contenu distribué par un annonceur. Google ne le dit pas aussi directement, mais indique qu'un blogueur a plus de chances de faire revenir son lectorat s'il créé du contenu unique et de qualité. CQFD.
De la difficulté d'identifier ceux qui trichent
Reste une problématique pour la société : comment s'assurer du respect de ces règles ? Quand un test est publié, comment savoir si un lien vers le site de la marque est placé afin de permettre au lecteur de retrouver une information rapidement ou s'il y a eu une rémunération ?
Certes, la quantité de liens de ce genre par rapport à la masse de contenus publiés peut être un indicateur, mais cela est moins simple lorsque le blogueur ou l'éditeur est plus « discret ». Google a déjà sanctionné des sociétés qui pratiquaient la vente de liens par le passé. Reste maintenant à voir si ce rappel à l'ordre sera suivi d'effets.