Après quatre faux départs, le satellite SES 9 est désormais en orbite autour de la Terre. Un nouveau succès pour SpaceX, mais teinté d'un nouvel échec puisque le premier étage s'est encore écrasé sur la barge. Ce n'est pas vraiment une surprise, mais cela montre tout de même certaines limites du programme.
SpaceX a finalement fait décoller sa fusée Falcon 9 samedi dernier. Elle devait larguer un satellite de communication pour le compte de la société SES, ce qui a été fait sans encombre.
Météo, bateau, remplir le réservoir : les aléas d'un lancement spatial
Cette mission baptisée SES-9 aura été chaotique puisque le premier lancement avait été programmé pour le 24 février. Au total, il y a eu quatre reports dont les causes sont diverses et variées : une météo capricieuse, la présence d'un bateau dans une zone interdite et des difficultés à remplir le réservoir d'oxygène liquide.
Quoi qu'il en soit, l'objectif principal de la mission est un succès et le satellite SES 9 est désormais en route pour rejoindre sa position géostationnaire à près de 40 000 kilomètres d'altitude. L'objectif secondaire était toujours le même : récupérer le premier étage de la fusée afin de le réutiliser. C'est de nouveau un échec : le premier étage a « atterri lourdement » sur la barge dans l'océan selon les termes d'Elon Musk. On peut aussi dire qu'elle s'est écrasée.
Rocket landed hard on the droneship. Didn't expect this one to work (v hot reentry), but next flight has a good chance.
— Elon Musk (@elonmusk) 5 mars 2016
Le premier étage s'écrase de nouveau
Mais le PDG de la société avait déjà fait part de son scepticisme quant au succès de cette partie de la mission. Il faut dire que les paramètres de vol ne sont pas du tout les mêmes que pour le lancement de Jason-3, dont la récupération a échoué de peu (un des pieds a cédé).
Tout d'abord, SES 9 pèse 5 300 kg, contre 533 kg pour Jason-3 (soit quasiment un rapport de 1 à 10), et la vitesse de libération était bien plus importante pour la mission de ce week-end, ce qui entraine évidemment une consommation de carburant plus importante. Du coup, le premier étage avait une marge de manœuvre bien plus réduite pour gérer son retour sur Terre.
Cela soulève néanmoins une question. En effet, si SpaceX ne peut contrôler correctement le retour de son premier étage que pour certains types de missions, la rentabilité de cette opération risque d'être encore plus compliquée. Il faudra donc voir ce qu'il en est pour les prochaines missions et si la société parviendra à récupérer son lanceur dans tous les cas, ou bien si cela sera réservé à certaines missions uniquement.
La prochaine sera-t-elle la bonne ?
Dans tous les cas, Elon Musk pense que la récupération du premier étage a « de bonnes chances » de se passer comme prévu pour la prochaine mission. Il s'agit pour le moment de CRS-8, une capsule Dragon sur une fusée Falcon 9 à destination de la Station Spatiale Internationale (ISS). Elle fera suite à la mission de ravitaillement CRS-7 qui avait explosé en plein vol, causant l'annulation des départs de SpaceX pour plusieurs mois. Décollage prévu pour le 1er avril pour le moment, mais avec une probabilité de 44 % pour le moment.