Californium : Arte raconte Philip K. Dick dans un jeu vidéo

Californium : Arte raconte Philip K. Dick dans un jeu vidéo

Entre paranoïa et mauvais trip

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Kevin Hottot

Publié dans

Société numérique

03/03/2016 5 minutes
44

Californium : Arte raconte Philip K. Dick dans un jeu vidéo

Arte consacre en ce moment une programmation spéciale dédiée à un auteur pas comme les autres : Philip K. Dick. Pour accompagner son documentaire, la chaîne s'est essayée à plusieurs formats, dont le jeu vidéo.

Philip K. Dick est l'un des pères de la science-fiction. Son œuvre d'anticipation est d'abord restée très confidentielle avant d'exploser au grand jour, donnant naissance à de grands films tels que Blade Runner (tiré de la nouvelle Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) ou Total Recall, une adaptation d'une autre nouvelle : Souvenirs à vendre.

Un homme et des mondes à part

Mais l'auteur étant au moins aussi intéressant que ses œuvres, la chaîne franco-allemande Arte a décidé de lui consacrer une programmation spéciale, tournant autour de ses écrits, mais aussi autour de sa personnalité. Philip K. Dick a en effet eu une vie personnelle très mouvementée, marquée par des dépressions causées par la prise de substances pas toujours licites et des crises de paranoïa.

Outre un documentaire au format très classique baptisé Les mondes de Philip K. Dick, diffusé mercredi soir, la chaîne a également misé sur un court-métrage de fiction filmé à 360 degrés nommé I, Philip, suivant un jeune chercheur qui dévoile son premier androïde à forme humaine, inspiré par le célèbre auteur. Mais surtout, Arte a accompagné cette programmation avec un jeu vidéo découpé en quatre épisodes.

Elvin ou Philip ?

Baptisé Californium, il glisse le joueur dans la peau d'Elvin Green, un romancier partageant de très nombreux points communs avec Philip K. Dick. L'aventure débute dans un appartement, devant une machine à écrire, on y apprend que notre « héros » est sans le sou, que sa femme Anne vient de le quitter car elle ne supporte plus sa paranoïa, et qu'elle a emmené leur fille avec elle. Sur son répondeur, les messages de son éditeur s'entassent et passent de l'avertissement gentillet à des menaces sans équivoque.

Californium Philip K. Dick ArteCalifornium Philip K. Dick Arte

Immédiatement, le jeu nous plonge dans un univers aux couleurs criardes, dignes d'un mauvais trip sous acide et l'on comprend rapidement pourquoi. L'appartement d'Elvin Green est rempli de pilules de toutes sorte et l'on devine que notre personnage est plus que perché au moment où on en prend enfin le contrôle. 

Elvin Green entend finalement sa télévision lui parler, lui sous-entendre l'existence de mondes parallèles. Il n'en faut pas plus pour que notre alter-ego camé de Philip K. Dick se lance dans une séance d'exploration afin de chercher des portes vers ces univers.

En termes de gameplay cela se résumé à un point and click en trois dimensions, répétitif mais pas vraiment instinctif. Il faut en effet parfois se trouver sur un point très précis de la pièce afin d'apercevoir les symboles signalant l'existence d'une réalité alternative. Un symbole caché sur une étagère, par exemple, ne se découvrira que si vous vous trouvez à une distance suffisante. Un comportement étrange dont on ne sait toujours pas s'il s'agit d'un choix délibéré ou d'un bug.

Un univers très spécial

Sur le plan artistique, le studio parisien Darjeeling (qui n'en est pas à sa première collaboration avec Arte) a su montrer clairement les différences entre les deux mondes qu'Elvin Green cherche à distinguer. D'un côté on retrouve l'insouciance presque utopique des États-Unis des années 60, psychédéliques et colorées, et de l'autre une alternative grise et dystopique.

Californium Philip K. Dick Arte

L'expérience est malheureusement entachée par quelques soucis d'ordre technique. Les bugs d'affichage sont assez fréquents et nuisent à la lisibilité du jeu. Le studio a également fait le choix d'un fondu du décor lorsque l'on se rapproche trop des bordures de la (toute petite) zone de jeu, qui a une fâcheuse tendance à donner la nausée quand on flirte trop souvent avec lui. Enfin, on s'étonnera de la configuration requise pour faire fonctionner le titre, qui ne réclame pas moins qu'une GeForce GTX 650, alors qu'il ne brille pas par ses graphismes.

Malgré ses défauts, Californium brille sur un aspect : la narration. L'univers « dickien » est fidèlement retranscrit et les nombreux clins d'œil faits autour de la vie de l'auteur (le numéro de téléphone d'Elvin est en fait la date de naissance de Philip K. Dick) occuperont les fans de l'auteur pendant un bon moment. 

On saluera également son modèle économique. Les plus pressés pourront acheter immédiatement l'ensemble des quatre chapitres du jeu pour 10 euros (via Steam, GOG ou le Humble Store), un tarif somme toute raisonnable. Pour les autres, Arte publie gratuitement un nouveau chapitre chaque semaine sur son site, dans un format dénué de tout DRM. 

Écrit par Kevin Hottot

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Un homme et des mondes à part

Elvin ou Philip ?

Un univers très spécial

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Commentaires (44)


quand j’étais plus jeune j’avais vu un film sur son frère Moby.


Parmi, entre autres, Asimov et Herbert (père), P.K.Dick est un de mes auteurs favoris … Bravo à Arte pour son initiative de le mettre en lumière de façon un peu plus riche qu’un simple documentaire à côté duquel nombre seraient passés.



Merci Kevin de relayer cette info à côté de laquelle j’étais passé et que j’aurai regretté avoir ratée ;-)


on a pas tous les mêmes références … <img data-src=" />&nbsp;








SrBelial a écrit :



on a pas tous les mêmes références … <img data-src=" />&nbsp;





Toi tu as du voir un film sur les “monsters … ” &nbsp;<img data-src=" />



C’est une très bonne idée de parler de ce théma dans une new.


Le personnage est tout aussi intéressant que son œuvre.



Le monsieur était passablement drogué en effet. Et parmi le plus intéressant dans son oeuvre à ce sujet, c’est la trilogie divine, qui comporte énormément d’allusions à sa propre vie (il est d’ailleurs le perso principal de SIVA).



Pour finir, je dirai que malgré son anti-communisme primaire, Dick &gt; Asimov <img data-src=" />


J’ai passé de bons moments avec K.Dick du temps où on lisait des livres, avant Internet et toutes ces conneries looool !

&nbsp;


J’ai fini il y a peu Ubik et ai pris une bonne claque !

Depuis je me suis pas mal intéressé à cet auteur et je suis tombé sur ce reportage d’arte !



Très bonne initiative !



Il faudrait que je me plonge dans d’autres de ses œuvres. &nbsp;





ActionFighter a écrit :



Pour finir, je dirai que malgré son anti-communisme primaire, Dick &gt; Asimov <img data-src=" />





Je me suis lancé les robots il y a pas longtemps. J’avais déjà lu le cycle fondation étant plus jeune et après avoir avalé le premier des robots je trouve Asimov toujours aussi bon quoi que plus “classique”, que K.Dick.









ActionFighter a écrit :



Pour finir, je dirai que malgré son anti-communisme primaire, Dick &gt; Asimov <img data-src=" />





Je plussoie sans hésitation.









Azax a écrit :



Il faudrait que je me plonge dans d’autres de ses œuvres.  

Je me suis lancé les robots il y a pas longtemps. J’avais déjà lu le cycle fondation étant plus jeune et après avoir avalé le premier des robots je trouve Asimov toujours aussi bon quoi que plus “classique”, que K.Dick.





J’aime beaucoup Asimov également, mais à mon goût, Dick a un style moins académique et des problématiques plus variées et plus “humaines” (je suis pas sûr de bien me faire comprendre), ce qui fait que je prend bien plus de plaisir à le lire.



Une interview du directeur artistique de ce jeu et du compositeur est disponible sur le podcast #36 de ZQSD, disponible ici :&nbsphttp://zqsd.fr/&nbsp;



On y apprend notamment que OUI, ce n’est absolument pas un bug ces symboles qui apparaissent qu’a certains endroits…et pour en faire apparaître d’autres, il faut carrément répéter et répéter les mêmes gestes. C’est, selon le directeur artistique, une façon de rendre le joueur parano lui aussi, de le faire sans cesse se demander si il n’a pas vu ce symbole… alors qu’en fait parfois non. (Bref, je vous conseille vraiment ce podcast en général !)



Un très bon jeu (enfin pour le premier episode :) ), qui est disponible périodiquement sur arte gratuitement…mais également en version complète sans attendre (mais payante) sur steam !&nbsp;



&nbsp;








ActionFighter a écrit :



J’aime beaucoup Asimov également, mais à mon goût, Dick a un style moins académique et des problématiques plus variées et plus “humaines” (je suis pas sûr de bien me faire comprendre), ce qui fait que je prend bien plus de plaisir à le lire.





Je te comprend parfaitement&nbsp;<img data-src=" />

Tu me conseillerais lequel de Dick ? &nbsp;



Ne pas oublier A.E. van Vogt, tres bon lui aussi, meme si moins connu.








Azax a écrit :



Je te comprend parfaitement <img data-src=" />

Tu me conseillerais lequel de Dick ?





Compliqué comme question <img data-src=" />



Alors, je n’ai pas tout lu, mais de ce que j’ai lu, je dirai Ubik, et la trilogie divine.



Mais j’ai encore du taf, il a été très prolifique le Philip…









picatrix a écrit :



quand j’étais plus jeune j’avais vu un film sur son frère Moby.







…et son cousin Seukmaye.



Pour moi Philip K Dick, c’est resté Ubik, avec ces descriptions hallucinantes du temps qui passe à toute vitesse décrit, entre autres, par une machine à café qui vous rend un café moisi sitôt sorti de la machine.


euh, Blade Runner n’est pas une nouvelle, mais un roman.

Juste au moment où je lis Substance Mort (A scanner darkly) marrant ça. A croire que Arte m’espionne… <img data-src=" />


La version gratuite sans DRM dispo gratuitement en plusieurs épisodes sur le site d’Arte a aussi quelques limitations, notamment l’impossibilité de sauvegarder.

Donc essayez de vous réserver au moins 1h par épisode avant de commencer.


Dans l’article, à propos des films vous avez oublié de citer minority report et i robot.

&nbsp;


Philip K Dick Mon auteur préféré Il a écrit la trilogie divine vers la fin de sa vie.&nbsp;

Ubik est superbe, mais il y a aussi le Dieu venu du centaure: savez vous si vous êtes encore dans votre présent ou le présent d’un autre; Il y a les clans de la lune alphane: où comment des malades psychiatriques que leurs maladies opposent arrivent à s’unir pour défendre leur monde!

Et d’autres encore! K-Dick était en effet très prolifique ,et je pense essayait toujours de nous faire passer un message dans chacun de ses romans.


Arte continuera donc d’occuper mes nuits d’insomnies, belle initiative de leur part.








picatrix a écrit :



Toi tu as du voir un film sur les “monsters … ” &nbsp;<img data-src=" />





Non je pensais plutôt à son cousin Big Black <img data-src=" />









dualboot a écrit :



euh, Blade Runner n’est pas une nouvelle, mais un roman.





Non, comme indiqué dans la news, c’est un film <img data-src=" />









SrBelial a écrit :



Parmi, entre autres, Asimov et Herbert (père), P.K.Dick est un de mes auteurs favoris …



+42!



Par contre, ne pas citer dans les “grands films” A Scanner Darkly (substance mort), est un crime, surtout quand on parle de paranoïa, de drogue et d’hallucinations!









iksarfighter a écrit :



J’ai passé de bons moments avec K.Dick du temps où on lisait des livres, avant Internet et toutes ces conneries looool !



Marrant, c’est grâce à Internet que j’ai plus lire ses œuvres :dumer:









kifran1 a écrit :



Dans l’article, à propos des films vous avez oublié de citer minority report et i robot.



Et une paire de baffes ça t’intéresse? humour, mais tu confonds avec Asimov là…









Azax a écrit :



Tu me conseillerais lequel de Dick ?



Si tu veux voir via ses personnages comment il était dans sa tête, Substance Mort.

Dans les autre bouquins, c’est soit SF, soit quasi-fantastique, mais toujours très noir, dystopique.







ActionFighter a écrit :



Dick &gt; Asimov <img data-src=" />



C’est en cela que je rejette la comparaison avec Asimov. Ils n’ont pas du tout la même vision, le même objectif quand ils écrivent. Je découvre les premières nouvelles de Matheson, et je le trouve pile entre les deux: que de la SF, mais ça finit rarement bien.

C’est comme comparer Herbert et King, aucun rapport. et tous ces écrivains sont mes favoris.









MuadJC a écrit :



C’est en cela que je rejette la comparaison avec Asimov. Ils n’ont pas du tout la même vision, le même objectif quand ils écrivent. Je découvre les premières nouvelles de Matheson, et je le trouve pile entre les deux: que de la SF, mais ça finit rarement bien.

C’est comme comparer Herbert et King, aucun rapport. et tous ces écrivains sont mes favoris.





Dick &gt; all



Et argumenter, c’est expliquer, donc excuser, alors très peu pour moi <img data-src=" />



Oui mais Herbert -&gt; Usul…





&nbsp;hop, HS: Usul était en live sur twitch hier soir, la chaine twitch.tv/krayn_live (twitter en a parlé)








ActionFighter a écrit :



Compliqué comme question <img data-src=" />



Alors, je n’ai pas tout lu, mais de ce que j’ai lu, je dirai Ubik, et la trilogie divine.



Mais j’ai encore du taf, il a été très prolifique le Philip…





J’ajouterais le maître du haut château…&nbsp;<img data-src=" />









MuadJC a écrit :



Oui mais Herbert -&gt; Usul…



 hop, HS: Usul était en live sur twitch hier soir, la chaine twitch.tv/krayn_live (twitter en a parlé)





Il ferai mieux de répondre à ses messages sur Tipeee au lieu de faire du twitch <img data-src=" />







PetitPinPin a écrit :



J’ajouterais le maître du haut château… <img data-src=" />





Pas mon préféré, mais très bon aussi <img data-src=" />









PetitPinPin a écrit :



J’ajouterais le maître du haut château…&nbsp;<img data-src=" />





Livre hyper-chiant et pas du tout inspiré, grosse grosse déception pour du K Dick.



Et perso, je préfère le style simple d’Asimov.









ActionFighter a écrit :



Pas mon préféré, mais très bon aussi <img data-src=" />



Promis je le commence ce w-e.



Dick &gt; Toncul



D’un point de vue intellectuel Asimov est loin au dessus,

d’un point de vue imagination déjantée c’est K.Dick








ActionFighter a écrit :



Compliqué comme question&nbsp;<img data-src=" />&nbsp;



Alors, je n’ai pas tout lu, mais de ce que j’ai lu, je dirai Ubik, et la trilogie divine.&nbsp;



Mais j’ai encore du taf, il a été très prolifique le Philip…





Ubik déjà lu ! &nbsp;J’ai adoré.



Bon d’après vos retours je vais me pencher sur le dieu venu du centaure et la trilogie divine ! &nbsp;



Et me matter le film a scanner darlky ! (comment j’ai pu le louper celui-la -_-)



Bon ba j’ai même pas résisté 2 min je viens de commander les 4 livres sur amazon&nbsp;<img data-src=" />&nbsp;








ActionFighter a écrit :



Non, comme indiqué dans la news, c’est un film <img data-src=" />







Et depuis que c’est un film, c’est aussi un roman (réédition, retitrage marketing, toussa).









maxscript a écrit :



Dick &gt; Toncul





Logique.



All &gt; Moncul et Dick &gt; all, donc Dick &gt; MonCul <img data-src=" />







maxscript a écrit :



D’un point de vue intellectuel Asimov est loin au dessus,

d’un point de vue imagination déjantée c’est K.Dick





Non <img data-src=" />







Azax a écrit :



Bon d’après vos retours je vais me pencher sur le dieu venu du centaure et la trilogie divine !





<img data-src=" />



Si tu comptes lire le prologue Radio libre Albemuth, je te conseille de le lire à la fin. Il est assez similaire à SIVA, du coup lire les deux à la suite peur rendre SIVA un peu ennuyeux.







Gundar a écrit :



Et depuis que c’est un film, c’est aussi un roman (réédition, retitrage marketing, toussa).





Faire un roman d’un film basé sur un roman, c’est fort quand même <img data-src=" />









ActionFighter a écrit :



Faire un roman d’un film basé sur un roman, c’est fort quand même <img data-src=" />







C’est juste une réédition retitrée faite du roman original après la sortie du film <img data-src=" /> Comme ça se fait assez souvent d’ailleurs.









ActionFighter a écrit :



Dick &gt; all



Et argumenter, c’est expliquer, donc excuser, alors très peu pour moi <img data-src=" />





C’est vrai qu’une&nbsp; fois qu’on a vire tous les trucs de drogues et autre delires psychiatrique, c’est pas mal et parfois touche le Grand Maitre Asminov. M’enfin il y a pas mal de merdes a etayer d’abord …









ActionFighter a écrit :



Dick &gt; all



Tu as le même avis concernant ses albums?

Un grand rockeur!









ActionFighter a écrit :



Faire un roman d’un film basé sur un roman, c’est fort quand même <img data-src=" />





Ce qui est finalement très dickien <img data-src=" />



avec dean koontz l’un de mes auteurs favoris en sf








dualboot a écrit :



euh, Blade Runner n’est pas une nouvelle, mais un roman.

Juste au moment où je lis Substance Mort (A scanner darkly) marrant ça. A croire que Arte m’espionne… <img data-src=" />





Et peut-être bien que tu travailles pour Arte, d’ailleurs…









Galahad a écrit :



C’est vrai qu’une  fois qu’on a vire tous les trucs de drogues et autre delires psychiatrique, c’est pas mal et parfois touche le Grand Maitre Asminov. M’enfin il y a pas mal de merdes a etayer d’abord …





Et pourquoi pas du sexe sans plaisir, de l’alcool sans ivresse, ou de la nourriture sans goût ? <img data-src=" />







MuadJC a écrit :



Tu as le même avis concernant ses albums?

Un grand rockeur!





Tu as de la chance d’avoir écrit ça un vendredi <img data-src=" />