Une étude pointe les motivations altruistes des uploadeurs de fichiers piratés

Débits

Une étude franco-américaine vient de proposer une évaluation des gains réalisés par les personnes rétribuées par les hébergeurs de fichiers du fait du trafic engendré par leurs contributions. Résultat : la plupart des uploadeurs ne gagne presque rien.

De nombreux hébergeurs de fichiers proposent à leurs utilisateurs des programmes de récompenses. Le principe est souvent le même : en fonction du nombre de téléchargements engendrés par le fichier qu’ils ont uploadé, ces internautes peuvent se voir offrir une certaine somme d’argent. Seulement, ce type de dispositif incite plutôt au partage de liens d’une copie pirate d’un DVD récent que de ses derniers films de vacances...

 

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Les associations d’ayants droit ne se sont d’ailleurs pas privées de pointer du doigt ces pratiques, qui permettraient selon elles à certains d’engranger des sommes considérables. Une note de la MPAA datant de l’année dernière et intitulée « Tout est une question d’argent : le modèle économique des sites escrocs d’hébergement de fichiers », dressait en effet le portrait d’un phénomène qualifié de « menace sérieuse et grandissante », permettant aux utilisateurs « de gagner de l’argent en téléchargeant des films volés », et aux sites en question de « gagner de l’argent en incitant les utilisateurs à souscrire un abonnement payant ».

 

Mais combien gagnent exactement les personnes qui uploadent ces fichiers piratés pour les partager ensuite sur des sites de liens de téléchargement direct ou de streaming? Et combien de temps cela leur prend-t-il ? Ce sont les deux questions que se sont posées trois chercheurs, deux Américains et un Français. Les conclusions de leur étude (PDF) sont d’ailleurs parues début septembre, comme le pointe TorrentFreak. Et contrairement à l’idée répandue par certaines associations d’ayants droit, il s’avère que « la plupart des uploadeurs ne gagne presque rien ».

Une forte concentration des revenus sur un faible nombre d'uploadeurs

En se basant plus particulièrement sur la section streaming du site Dpstream, les auteurs de cette étude ont observé que 30 % des revenus des uploadeurs de ce site étaient captés par les quatre plus importants d’entre eux. Ce taux passe même à 80 % si l’on regarde la situation des 50 premiers uploadeurs. Au regard des 585 uploadeurs dénombrés par les chercheurs, force est de constater une forte concentration des revenus.

 

« Les gains potentiels de chaque uploadeur sont étonnamment bas », notent en outre les chercheurs : « 60 % des contenus postés par ces utilisateurs rapporte moins d’un centime [de dollar] par jour ». Pour les meilleurs uploadeurs, les gains peuvent atteindre 5,26 dollars.

Le temps, c'est de l'argent

En s’intéressant au site belge Redlist Ultimate, les scientifiques ont remarqué que ses plus importants uploadeurs étaient aussi ceux qui consacraient le plus de temps à cette activité. « Le revenu médian des 50 uploadeurs qui gagnent le plus d’argent est de 11,74 $ pour 1,6 heure de connexion et 10 fichiers postés chaque jour », écrivent les auteurs de l’étude. Les « meilleurs » uploadeurs passent quant à eux 8 heures par jour pour partager 200 fichiers et gagner 113,17 $ en moyenne.

 

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Provenance des 50 uploadeurs les plus importants du site Redlist.

Dans leur conclusion, les chercheurs affirment ainsi que l’upload de fichiers piratés à des fins pécunières ne concerne en réalité qu’une « petite minorité » d’utilisateurs. Ces personnes sont en outre décrites comme « non-essentielles à la survie de l’écosystème », en ce que les fichiers continueraient d’être partagés si ces uploadeurs disparaissaient.

Quand la RIAA milite pour un filtrage proactif

La RIAA, le bras armé de l’industrie musicale américaine, ne baisse pas pour autant les bras face aux hébergeurs de fichiers. En remettant récemment sa « liste noire » des sites pirates aux autorités américaines, l'organisation a dessiné ses souhaits pour l'avenir : que les hébergeurs ne se contentent plus de retirer les contenus illicites signalés par les ayants droit, mais qu’ils prennent plutôt des « mesures proactives ». La RIAA suggère ainsi que l’hébergeur notifié doive non seulement retirer, mais également éviter la remise en ligne d'un contenu, ce qui implique une surveillance générale des flux.

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