Le conseil d'administration de Gameloft s'est réuni suite au lancement de l'OPA hostile de Vivendi sur l'entreprise. Les dirigeants de l'éditeur français ont rejeté l'offre du géant des médias, estimant qu'elle était contraire aux intérêts de la société.
Le 18 février dernier, Vivendi profitait de la publication de ses résultats annuels pour accélérer son offensive contre Gameloft. Le géant français des médias franchissait alors la barre des 30 % du capital de l'éditeur, seuil à partir duquel il est légalement contraint de lancer une Offre Publique d'Achat (OPA).
Vivendi avait formulé une offre relativement basse : 6 euros par action, ce qui représentait alors une prime de 9,5 % par rapport au cours de clôture du jour, ou de 50 % vis-à-vis de celui en vigueur avant le début des hostilités. Gameloft était ainsi valorisé à 513 millions d'euros. Mais au lendemain de l'émission de cette proposition, le cours de l'action de l'éditeur a gonflé jusqu'à dépasser la barre des 7 euros, avant de se stabiliser autour de 6,80 euros, rendant ainsi les avances de Vivendi beaucoup moins séduisantes.
Le conseil d'administration de Gameloft s'est également réuni et a rendu son verdict concernant l'OPA. Il la juge tout simplement « contraire à l’intérêt de Gameloft, de ses actionnaires, de ses salariés et de ses clients ». Les dirigeants pointent aussi du doigt « l'absence de rationnel industriel de ce projet de rapprochement » ou encore « l'insuffisance des termes financiers de l'offre » et « les modalités de la montée au capital de Gameloft par Vivendi depuis le 22 septembre 2015, qui ont trompé et lésé les actionnaires minoritaires ayant cédé leurs titres à Vivendi ».
Concrètement, si la firme de Vincent Bolloré veut mettre la main sur Gameloft en obtenant l'accord de son conseil d'administration, il lui faudra revoir son offre à la hausse et trouver de nouvelles synergies entre Vivendi et l'éditeur de jeux vidéo. Si le premier point semble plutôt aisé au regard de la trésorerie dont dispose la maison mère de Canal+ (plus de 6 milliards d'euros), le second est quant à lui un peu plus problématique. Mais qu'importe, avant de séduire les dirigeants de Gameloft, ce sont surtout ses actionnaires qu'il faut appâter.
En bourse, la nouvelle n'a pas eu grand effet sur le cours de l'éditeur. Au moment où nous rédigeons cette actualité, il reste stable à 6,80 euros, ce qui valorise l'entreprise à 581 millions d'euros. De son côté, Vivendi recule de 0,7 % dans le sillage du CAC 40.