La police suisse vient d’arrêter un motard qui avait diffusé des vidéos de ses « exploits » sur YouTube, dont des pointes à plus de 220 km/h. Il devrait désormais faire l’objet de poursuites pour « diverses infractions graves aux règles de la circulation routière ».
Les autorités n’auront pas traîné pour mettre la main sur cet internaute. Les trois vidéos litigieuses, publiées à partir d’un compte YouTube intitulé « Ghost Rider » – très vraisemblablement en référence au célèbre motard suédois – ont été diffusées les 10, 12 et 13 février dernier avec pour commentaire « Suck my dick Police ». Tournées à partir d’une caméra embarquée installée au niveau du réservoir de la moto, on y voit essentiellement défiler des routes de campagne, mais aussi quelques agglomérations.
Plus que la beauté des paysages de montagne, ce sont les chiffres affichés sur le compteur de la moto qui attirent l’œil – outre divers dépassements sur des lignes continues... L’engin file facilement au-delà des 150 km/h sur les routes escarpées du Haut-Valais, et atteint même les 220 km/h en ligne droite.
Identifié à la suite d’ « investigations minutieuses », l’homme de 20 ans a été interpelé jeudi 18 février par la police cantonale, qui l’a fait savoir hier par voie de communiqué. Il est possible que les forces de l’ordre soient remontées jusqu’à lui en utilisant l’adresse IP de sa connexion Internet. « Différents supports de stockage ont été séquestrés » précisent les autorités suisses, tout en ajoutant que « ce jeune Valaisan sera dénoncé auprès du Ministère public et du Service Cantonal de la Circulation et de la Navigation (SCN) pour diverses infractions graves aux règles de la circulation routière ».
Des faits divers qui interpellent les associations de lutte contre l'insécurité routière
En 2013, un motard avait été condamné par la justice helvétique à dix-huit mois de prison ferme pour des faits similaires. En France, différents chauffards ont eux aussi écopé de peines semblables, avec ou sans sursis (comme cet automobiliste qui avait dépassé les 300 km/h sur une départementale, ou ce motard du Pas de Calais).
La publication régulière de telles vidéos inquiète néanmoins certaines associations de victimes d’accidents de la route. En 2013, la présidente de la Ligue contre la violence routière nous expliquait ainsi qu’elle souhaitait que les hébergeurs (YouTube, Dailymotion, etc.) censurent les vidéos de chauffards mettant en avant leurs excès de vitesse : « De la même façon que tout le monde comprend qu’il y ait une censure qui concerne par exemple la pédophilie ou le terrorisme, et bien à partir du moment où vous avez des vidéos qui risquent d’influencer le comportement des jeunes, c’est un risque que nous ne voulons pas voir pris par nos jeunes. »