Le régulateur des télécoms, l'ARCEP, vient d'annoncer qu'il mettait en demeure de manière anticipée Bouygues Telecom et SFR sur la couverture 4G des zones peu denses. Alors qu'ils doivent couvrir 40 % de la population d'ici janvier 2017, ils n'en seraient respectivement qu'à 12 % et 8 % en 800 MHz.
La sanction pourrait tomber. Alors qu'elle annonce ce soir son premier observatoire sur la couverture mobile des zones peu denses, l'ARCEP met en demeure « par anticipation » deux opérateurs de sur leur couverture 4G. Selon le gendarme des télécoms, Bouygues Telecom et SFR ne seraient pas sur la bonne voie pour tenir leurs engagements. Avec un objectif fixé à 40 % de la population couverte en 4G début 2017, ils en seraient très loin.
12 % pour Bouygues Telecom, 8 % pour SFR et 33 % pour Orange
En janvier, Bouygues Telecom ne couvrait ainsi que 12 % des zones peu denses, contre 8 % pour SFR et... 33 % pour Orange avec les fréquences 800 MHz. Free n'est pas concerné par ces obligations, ne disposant pas de fréquences dans les 800 MHz (il s'est depuis rattrapé dans les 700 MHz). Ces chiffres peu flatteurs proviennent d'ailleurs des opérateurs eux-mêmes. Pour mémoire, les zones peu denses représentent 63 % du territoire, 18 % de la population et pas moins de 22 500 communes.
Pour référence, en octobre dernier, Orange couvrait 25 % de la population en zones peu denses avec sa 4G, contre 2 % pour Bouygues Telecom et 0 % pour SFR. Ces deux derniers devront donc rapidement passer en vitesse de croisière pour respecter leurs engagements. Le secrétaire général de Bouygues Telecom, Didier Casas, se veut tout de même rassurant. Dans un tweet publié ce soir, il estime que l'opérateur est « à l'heure ». « 40%, c'est pour dans un an. Nous y serons » promet-il.
Plus généralement, Bouygues Telecom aime à se vanter de ses chiffres de couverture. La semaine dernière, l'opérateur affichait 75 % de la population couverte en 4G, prévoyant même 82 % d'ici la fin de l'année. C'est à peine moins qu'Orange qui affiche 80 % de couverture, et anticipe 95 % en 2018. Dans l'absolu, les trois opérateurs devront couvrir toute la population en 4G d'ici janvier 2027.

Un accord d'itinérance sous le regard de l'ARCEP
Pour rappel, l'ARCEP a récemment publié ses lignes directrices sur la mutualisation des réseaux, dans laquelle elle estime que l'itinérance a peu d'avenir en dehors des zones prioritaires. De même, elle compte examiner de près l'accord de mutualisation du réseau 4G signé entre Bouygues Telecom et SFR... le régulateur estimant que l'accord d'itinérance de SFR sur le réseau Bouygues (sur 15 % à 20 % du territoire) n'encouragerait pas l'investissement pour les deux opérateurs.
Le gendarme affirmait d'ailleurs qu'une extinction de cette itinérance devrait se dérouler entre fin 2016 et fin 2018. « SFR et Bouygues Telecom sont les opérateurs qui ont déployé la 4G le moins rapidement en 2014-2015 » constatait l'autorité, qui se disait déjà vigilante sur la couverture des zones peu denses.