Le groupe Rakuten a dévoilé ses résultats pour l'ensemble de l'année 2015. Le conglomérat japonais a notamment profité de l'occasion pour annoncer la dévaluation de certains de ses investissements, pour un total de 300 millions d'euros. Sont principalement visés Kobo et PriceMinister.
Rakuten, le géant nippon propriétaire de Kobo et de PriceMinister, a du faire une série d'annonces difficiles en marge de celles de ses derniers résultats financiers. L'entreprise a dû en effet dévaluer une part significative de ses actifs, ce qui a eu des conséquences visibles sur ses chiffres.
PriceMinister souffre de la concurrence
La plus grosse dévaluation se trouve justement du côté de PriceMinister. Le spécialiste français du commerce en ligne avait été racheté par Rakuten en 2010 contre la somme de 200 millions d'euros. Le géant japonais s'est résolu à dévaluer de 17,25 milliards de yens, soit 135 millions d'euros.
Pour justifier ce choix douloureux, l'entreprise évoque un « marché français du e-commerce très compétitif », qui n'a pas permis à la société de dégager autant de cash qu'elle l'aurait souhaité. Au vu de la situation dans laquelle se trouve actuellement Pixmania, l'explication semble plausible. Rakuten reste néanmoins persuadé que PriceMinister « dispose d'un positionnement important sur le marché européen ». Pas question donc de lâcher le bébé tout de suite.
Kobo ne progresse pas assez vite
Rakuten a également enregistré une dévaluation de 7,8 milliards de yens, soit 61,5 millions d'euros de ses actifs au sein de Kobo, sa filiale spécialisée dans les liseuses pour e-books. Cette société, Rakuten l'avait acquise en 2011 pour 315 millions de dollars. L'entreprise évoque un démarrage plus lent que prévu du marché des livres électroniques, ce qui n'a pas permis à Kobo d'atteindre dans les temps les objectifs fixés dans son business plan.
Là encore, le géant nippon n'envisage pas de laisser tomber sa pépite. Ses activités dans le domaine des e-books (ce qui comprend Kobo et la plateforme OverDrive rachetée en 2015) sont tout justes arrivées à l'équilibre en 2015, après de longues années de disette. Dans le cadre de son plan Vision 2020, Rakuten entend générer des profits dès 2016 grâce à ces deux sociétés, avant de multiplier les bénéfices d'ici 2020.
Rakuten tient bon
Rakuten a quoi qu'il en soit les épaules assez solides pour soutenir Kobo et PriceMinister en attendant que leur situation s'améliore. Sur l'ensemble de 2015, le chiffre d'affaires du groupe s'élève à 713,6 milliards de yens, soit 5,76 milliards d'euros, soit 19 % de mieux que l'an passé.
Avec 44,3 milliards de yens de bénéfices annuels, soit 350 millions d'euros, Rakuten peut se permettre quelques erreurs avant de devoir crier au secours. Les investisseurs ne sont quant à eux pas de cet avis et ont sanctionné le groupe avec une baisse de 7,5 % du cours de son action suite à ces annonces. Le recul de 37,7 % du bénéfice sur un an n'étant certainement pas étranger à tout cela.