Microsoft a fourni récemment des statistiques intéressantes au sujet du Windows Store présent dans Windows 10. La boutique a passé le cap des trois milliards de visites, mais les chiffres importants concernent surtout ceux de l’utilisation réelle.
Microsoft a de vastes ambitions pour son Windows Store. La boutique devrait idéalement présenter des applications universelles, capables de s’exécuter sur tous les appareils où se trouve Windows 10 : ordinateurs, tablettes, smartphones et Xbox One. C’est très probablement l’explication principale de cette volonté chez l'éditeur de pousser coûte que coûte le système chez les utilisateurs. La firme visant le milliard de machines dans les deux ans suivant la commercialisation, la boutique serait d’autant plus motivante pour les développeurs tiers.
Le Store de Windows 8/8.1 fait davantage de visites que celui de Windows 10
En attendant, les performances du Windows Store sont correctes, mais sans plus. La boutique a cumulé plus de 3 milliards de visites depuis son ouverture officielle le 29 juillet dernier. Comme pour la barre des 200 millions d’appareils sous Windows 10 annoncés le mois dernier, il s’agit de chiffres touchant tous les types de supports, smartphones y compris.
La boutique de Windows 10 est cependant toujours concurrencée par celle de Windows 8/8.1, dont une partie des applications est d’ailleurs commune. Les accès depuis l’ancien système sont toujours plus nombreux que depuis Windows 10, mais Microsoft précise que les téléchargements « réels » sont en augmentation beaucoup plus rapide sur la nouvelle plateforme.
Les utilisateurs de cette dernière dépensent également davantage, générant un chiffre 4,5 fois supérieur à celui sous Windows 8. La période des fêtes de fin d’année avait par ailleurs été fructueuse pour Microsoft, avec un doublement des transactions payantes, uniquement sur PC et tablettes. Le terme transactions est un peu flou, mais il recouvre en fait tout ce que le Store peut vendre actuellement, à savoir des applications, des achats in-app, des jeux, de la musique, des films et des séries TV. Une hausse qui suit sans doute les traditionnels achats d’ordinateurs durant cette période.
Les jeux vidéo règnent en maîtres
Tous ces chiffres, enregistrés durant les trois derniers mois de 2015, montrent également quelles catégories sont surtout sollicitées par les utilisateurs. Les jeux vidéo comptent ainsi pour pratiquement un tiers des téléchargements, cette rubrique étant suivie par les Utilitaires & Outils, qui comptent pour 15 %. Viennent ensuite Photo & Vidéo et Musique, deux catégories représentant 9 % environ chacune. Les applications « Sociales » viennent ensuite avec 8 % des téléchargements, et devant d’un point celles de la rubrique « Loisirs ». Toutes les autres, comme Actualités, Météo, Navigation, Éducation, Sport et ainsi de suite ont chacune 1 ou 2 %.
Les jeux se taillent donc clairement la part du lion, ce qui n’a rien d’étonnant. De nombreux utilisateurs aiment avoir sous la main un ou deux titres qui permettent de se détendre rapidement ou pour patienter. Environ 29 % des titres sont ainsi de type « Action & Aventure », tandis que les 15 % suivants concernent les « Puzzles & Divers » (c’est ici qu’il faut chercher Candy Crush).
États-Unis, Allemagne, France et Royaume-Uni : 61 % des achats
Ces informations doivent essentiellement servir aux développeurs. Microsoft fournit ainsi diverses statistiques qui doivent leur permettre de mieux cerner les marchés qu’ils souhaitent attaquer. Par exemple, les États-Unis représentent 36 % des achats effectués, mais l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni comptent à eux trois pour 25 % des paiements.
Autre information intéressante : la source des revenus finissant dans les poches des développeurs. Sans aucune surprise, 49 % des gains proviennent des achats in-app, un modèle qui règne en maître dans les jeux vidéo mobiles depuis plusieurs années maintenant. 37 % des revenus sont issus de la publicité et concernent donc les applications « gratuites ». 14 % seulement des gains proviennent d’applications payantes. Attention cependant car ces chiffres ne sont pas exclusifs : une application peut être payante tout en proposant des achats in-app.
Des soucis quantitatifs tout autant que qualitatifs
Microsoft encourage actuellement les développeurs dont les applications seraient encore prévues pour Windows 8.1 uniquement à transiter vers la dernière révision de la plateforme Universal Windows. Ils pourraient alors tenir compte des nouveautés présentes dans le dernier système, tout en proposant une version compatible avec l’ancien. Cela étant, la firme a surtout besoin de motiver les grosses entreprises à investir dans de telles applications, car beaucoup en sont encore absentes.
Le client Twitter pour Windows 10 se contente ainsi du minimum tout en disposant d’une ergonomie limitée, la nouvelle application Facebook n’est pas encore prête, celle pour Instagram n’est pas là non plus et ainsi de suite. Microsoft a donc tout intérêt à faire venir ces grands noms, car le nombre seul d’applications et de jeux n’est pas un argument suffisant. Doucement, mais sûrement, certains revoient toutefois les leurs pour en faire des solutions presque autonomes, à l'instar des versions récentes de Dropbox et Dailymotion.