La Cloud Team Alliance menée par Numergy est depuis novembre l'un des fournisseurs officiels de services « cloud » pour la Commission européenne. En tout, 56 entités de l'Union pourront faire appel aux infrastructures « souveraines », dont la situation n'est pas toujours rose.
La Cloud Team Alliance (CTA) entre en action. Loin d'un club de super héros du « cloud », il s'agit d'un consortium d'opérateurs européens, initié par le français Numergy, filiale de SFR. En novembre, elle a remporté un appel d'offres de la Commission européenne pour la fourniture de service à 56 entités de l'Union, avec cinq autres candidats. « Les premiers services ont déjà été commandés » affirme-t-elle, sans plus de précisions.
Un consortium de quatre entreprises européennes
« Le but pour le consortium européen CTA, avec Numergy, est de proposer une offre cloud en IaaS (Infrastructure as a Service) dont bénéficiera la Commission, ainsi que d'autres institutions de l'Union européenne, afin de sécuriser ses données qui seront hébergées sur le territoire européen et permettre une interopérabilité entre les pays pour les utilisateurs de la solution » vante le consortium « souverain » dans son communiqué.
Comme nous l'expliquait Numergy fin 2014, la CTA vise les entreprises internationales, qui ont des besoins étendus sur plusieurs pays. Elle est composée d'Enter (Italie), Gigas (Espagne), Numergy (France) et Portugal Telecom (Portugal). Pour mémoire, ce dernier appartient également au groupe Altice, propriétaire de Numericable-SFR.
La commande publique à la rescousse de Numergy
Cet accord sur la commande publique européenne devrait donc aider Numergy à justifier les importants investissements dont il a fait l'objet. Pour rappel, Numergy est l'un des deux projets de « cloud souverain » français lancés en 2012, avec Cloudwatt. Comme ce dernier, qui a été entièrement racheté par Orange au début de l'année, SFR est devenu l'actionnaire unique de Numergy à la fin du mois de janvier.
Pour rappel, les deux entreprises avaient bénéficié d'une enveloppe théorique de 150 millions d'euros de la part de l'État, dont moins de la moitié aurait été dépensée. Cela pour à peine quelques millions d'euros de chiffre d'affaires en quelques années. Les deux rachats successifs par Orange et SFR ont sonné le glas du projet de cloud souverain, même si les entités perdurent au sein des deux opérateurs. De son côté, Cloudwatt gère lui le cloud public de l'État français.