Microsoft a commencé la distribution de Windows 10 à travers Windows Update dans Windows 7 et 8.1. Le système y apparait désormais comme une mise à jour recommandée. Les utilisateurs concernés gardent cependant le contrôle sur le choix final.
Depuis plusieurs mois, Microsoft ne ménage pas ses efforts pour pousser Windows 10 dans les foyers. Pas tant via les nouvelles offres de PC, dont les ventes continuent de reculer, mais à travers la mise à jour de leurs machines existantes.
C’est ainsi que la firme propose l’obtention gratuite d’une licence pour ceux étant sous Windows 7 et 8.1, cette promotion se poursuivant jusqu’au 30 juillet prochain. Au-delà, ceux qui auront raté le créneau devront ouvrir leur portefeuille, la firme jouant évidemment sur cette opportunité à ne pas rater.
L'intensification des efforts autour de Windows 10
Mais puisque le message a forcément raté une partie de la population, l’éditeur est passé sur un autre angle d’attaque : manifester la mise à jour de manière plus agressive. C’est ainsi qu’est apparue une petite application de promotion venue s’installer via Windows Update.
Elle se signale par un logo Windows blanc en bas à droite de la barre des tâches et informe l’utilisateur qu’il peut passer « très facilement » à Windows 10, ses applications et ses informations. On en oublierait presque que changer de système d’exploitation n’a rien d’une manipulation anodine.
En décembre, l’effort pour pousser le système s’est encore intensifié avec une mise à jour de cette application. L’interface en a été modifiée pour que les utilisateurs pensent que la migration devait se faire dans l’instant ou le soir même. Nous avions souligné cette méthode qui consistait à induire l’utilisateur en erreur et nous regrettions que Microsoft en soit réduit à ce genre d’extrémité. On savait pourtant que le mouvement allait encore se renforcer, et c’est désormais chose faite.
La migration devient une mise à jour recommandée
Depuis deux jours environ, le module de migration vers Windows 10 est disponible dans Windows Update sous la forme d’une mise à jour recommandée. Les utilisateurs de Windows 7 et 8.1 dont Windows Update est configuré par défaut vont donc recevoir le nouveau système, tout du moins son module d’installation. L’ensemble a été fait de manière à ce que la procédure soit transparente, mais il n’en reste pas moins que l’installation est proposée au milieu des mises à jour classiques.
Comme on peut le voir sur les captures ci-dessus, une fois que le modèle propose l’installation, il n’existe a priori pas de moyen d’y couper. C’est pourtant le cas, mais il faut réellement ruser. On peut ainsi se rendre dans la liste des mises à jour disponibles, décocher celle concernant Windows 10 et cocher les autres.
Si on clique sur « Prise en main » par contre, le téléchargement démarre, et on saura gré à Microsoft de ne pas l’avoir débuté avant, l’application de promotion s’en chargeant déjà – sans demander l’avis de l’utilisateur – chez ceux qui ne l’ont pas supprimée.
Un processus anodin ?
Dans l’absolu, l’utilisateur peut donc garder le contrôle de sa machine, mais la méthode employée est une nouvelle fois tendancieuse. Une grande majorité des utilisateurs, se servant de leur PC comme d’un simple appareil, n’auront pas le réflexe d’aller fouiller dans les options et se laisseront guider dans un processus fortement simplifié. Pourtant, le résultat sera bien une migration de leur machine et la perte potentielle des repères.
Il s’agit d’un point que Microsoft prend sans doute un peu à la légère, l’éditeur souhaitant plus que tout augmenter les parts de marché de son nouveau système et se débarrasser aussi vite que possible des anciens. Mais, encore une fois, Windows 10 – malgré toutes ses qualités – est entouré d’une volonté de fer de l’imposer et devient parfois synonyme de perte de contrôle de la machine.
Un sentiment accentué par les choix faits par défaut lors de l’installation, si l’utilisateur ne prend pas garde lors de l’assistant initial de configuration. Car Microsoft a beau avoir travaillé de nombreux aspects de cette migration, les problèmes peuvent survenir, notamment au niveau d’éventuels matériels dont les pilotes ne seraient pas présents, ou fonctionneraient mal.
Bloquer la mise à jour
Pour ceux qui sont actuellement sous Windows 7 et 8.1, il existe cependant une barrière simple pour bloquer l’arrivée de Windows 10 dans Windows Update. Il s’agit en effet d’une mise à jour recommandée, et il existe un paramètre spécifique pour empêcher son installation automatique.
Dans les paramètres de Windows Update, il suffit alors de décocher l’option « Recevoir les mises à jour recommandées de la même manière que vous recevez les mises à jour importantes ». L’installation ne sera alors plus proposée, à moins que Microsoft choisisse un jour d’en faire une mise à jour importante. Mais l’éditeur devrait prendre garde à ne pas briser la confiance que les utilisateurs accordent à cet outil particulier.
La marche forcée pour une grande part de marché
Il est clair dans tous les cas que cette nouvelle étape dans l’intensification de l’effort va provoquer toute une vague supplémentaire d’installations de Windows 10. Pour Microsoft, il y aura un bénéfice évident : la part de marché de son système. Or, en plus d’atténuer les problèmes de fragmentation et de support technique, cette mise à jour fait avancer l’entreprise vers l’objectif du milliard de machines sous Windows 10 dans les deux premières années de sa commercialisation.
Ce point est crucial : plus le parc sera imposant, plus les éditeurs seront motivés pour proposer des applications utilisant la plateforme Windows universelle (UWP, Universal Windows Platform). Elles ont pour rappel la capacité de fonctionner indifféremment sur l’ensemble des appareils possédant Windows 10 : ordinateurs, tablettes, smartphones et Xbox One.
Or, Microsoft a un très sérieux problème avec sa boutique, dont le nombre d’applications n’augmente que beaucoup trop lentement. La diversité étant un point essentiel au succès d’une plateforme, surtout sur les smartphones (la part de marché des Windows Phone s’écroule littéralement), Microsoft ne ménage pas ses efforts pour que Windows 10 soit installé partout.