Le gouvernement lance son appel à candidatures pour la 4G en outre-mer

Avec des morceaux d'obligation de couverture dedans
Mobilité 4 min
Le gouvernement lance son appel à candidatures pour la 4G en outre-mer
Crédits : zodebala/iStock

L'appel à candidatures pour les fréquences 800 Mhz et 2 600 MHz doit apporter le très haut débit mobile et une meilleure couverture dans les territoires ultramarins. Les candidats ont jusqu'à mai pour se signaler, pour une attribution prévue à l'automne. Il faut dire que la situation semble plus qu'urgente.

Enfin du mouvement dans les télécoms en outre-mer. Le gouvernement vient de publier son appel à candidatures (PDF) pour les bandes 800 MHz et 2 600 MHz en outre-mer, en plus des capacités non-utilisées « dans des bandes de fréquences déjà attribuées (900 MHz, 1 800 MHz, 2 100 MHz) ». Avec ces fréquences, les opérateurs doivent amener le très haut débit mobile (4G) dans les territoires ultramarins, avec quelques obligations de couverture bienvenues.

Une attribution à l'automne pour chaque territoire

Les nouvelles fréquences sont attribuées pour la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, la Martinique, à Mayotte, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin. « Ces fréquences vont permettre d’amener, pour la première fois, le très haut débit mobile (4G) outre-mer » affirme le gouvernement, pour lequel cet appel à candidatures doit permettre de moderniser les infrastructures sur ces territoires et lutter contre la vie chère. En tout, cinq appels sont lancés pour couvrir l'ensemble des territoires.

Les candidatures peuvent être déposées jusqu'au 10 mai. L'attribution devra, elle, être effectuée à l'automne. Quatre opérateurs pourront être sélectionnés par zone, où trois à quatre opérateurs sont actifs, indique de son côté l'ARCEP. Pendant la procédure, certains territoires seront groupés. Guadeloupe et Martinique d'un côté, Saint-Barthélémy et Saint-Martin de l'autre. Selon l'exécutif, « une dynamique commune anime désormais ces marchés où sont présents les mêmes opérateurs et où les usagers utilisent indifféremment leurs services mobiles ».

Des obligations de couverture et une demande sur les prix

L'attribution des fréquences s'accompagnera donc d'obligations de couverture. Les opérateurs qui acquerront des fréquences dans les 800 MHz devront couvrir 99 % de la population entre très haut débit mobile. En Guyane, des obligations de couverture spécifiques s'appliqueront, entre autres sur certains axes routiers (RN1 et RN2). Dans l'océan indien, à Mayotte et à la Réunion, l'ouverture des services en très haut débit sera différée au 1er décembre, « afin d’y préserver la dynamique concurrentielle ».

Surtout, les offres qui seront proposées aux clients entreront directement en compte dans l'appel à candidature. Dans ses documents, l'ARCEP dit privilégier les offres « abordables » et « stimulant les usages ». Seront donc jugés les prix, ainsi que les volumes de communication voix, SMS et de données.

L'ARCEP compte aussi évaluer « la contribution du projet au développement de l’activité dans le secteur mobile, et plus largement de la filière télécoms », entre autres en termes d'emploi.

Le mobile entre outre-mer, entre retraits de licences et prix élevés

Il faut dire que la situation est loin d'être rose en outre-mer. Les forfaits sont bien plus chers qu'en métropole, pour des fonctions et une couverture largement en retrait. Pour référence, à la Réunion, l'offre d'Orange avec appels, SMS, MMS illimités et 4 Go de 3G+ (8 Go pendant six mois) est proposée à 89 euros par mois, avec ou sans engagement. En métropole, le même type de forfait coûte désormais une vingtaine d'euros. La couverture 3G de l'opérateur historique sur l'île est aussi loin d'être parfaite.

Reste que l'opérateur est bien présent, avec un réseau fonctionnel. En mai dernier, l'ARCEP a retiré leurs licences 2G et 3G à trois opérateurs mobiles en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique. Selon le gendarme, ils n'avaient effectué aucun des déploiements promis et accusaient de lourds retards dans le paiement des redevances des licences. Une première mise en demeure avait été adressée en 2011 et un an de procédure a été nécessaire pour prononcer le retrait, après une deuxième mise en demeure fin 2014.

En plus des nouvelles fréquences qui devraient dynamiser le marché, celui-ci commence déjà à bouger. Iliad (Free) a ainsi pu rentrer au capital de Télécom Réunion Mayotte en octobre, avec l'accord de l'Autorité de la concurrence. L'opération a été rendue possible après que Numericable s'est séparé de l'opérateur ultramarin, condition pour le rachat de SFR fin 2014.

Les déploiements 3G progressent également. En janvier 2015, 1 217 supports d'antennes étaient signalés par les opérateurs en outre-mer à l'Agence nationale des fréquences, contre 1 837 un an plus tard. En 4G, seules 179 antennes étaient comptées par ceux-ci. Le chemin est donc encore très long pour le très haut débit mobile ultramarin.

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