Sony a dévoilé vendredi dernier ses résultats consolidés pour le troisième trimestre de son exercice fiscal en cours. Le géant de l'électronique s'en sort plus que bien, notamment grâce aux bonnes performances de la PlayStation 4, mais aussi à celles du plus célèbre des agents secrets : James Bond.
Sony a terminé l'année de manière fort convaincante aux yeux des marchés boursiers. En hausse de 17,64 % lors de la dernière séance à Wall Street, le géant japonais de l'électronique, désormais valorisé à 26,8 milliards de dollars a fait belle impression. Il reste encore à comprendre exactement pourquoi.
Un chiffre d'affaires stable et des bénéfices en hausse d'un tiers
La première bonne nouvelle, c'est que les revenus de Sony sont restés stables sur un an, à hauteur de 2 580 milliards de yens, soit 19,6 milliards d'euros. Pendant ce temps, les bénéfices nets du constructeur sont passés de 90 milliards de yens (684 millions d'euros) à 120,1 milliards de yens (913 millions d'euros), soit une hausse d'un tiers. En sachant que le troisième trimestre avait déjà été particulièrement favorable au fabricant l'an dernier, les chiffres ont de quoi donner le sourire aux investisseurs.
L'autre bonne nouvelle, c'est qu'à l'exception de la branche « Devices » (regroupant les ventes de semi-conducteurs et de batteries), qui a dû enregistrer une dévaluation de 255 millions de dollars en raison de la baisse de ses activités dans le domaine des capteurs photo, tous les autres secteurs n'affichent que des résultats positifs et en progression.
La locomotive PlayStation
C'est une fois de plus la branche Game & Network Services qui a affiché au dernier trimestre les meilleurs résultats. Elle est la numéro 1 en termes de chiffre d'affaires, avec 587 milliards de yens (4.46 milliards d'euros), en hausse de 10 % sur un an, et deuxième, derrière les services financiers de Sony en termes de bénéfice opérationnel, avec 40,2 milliards de yens (305 millions d'euros), en hausse de 45 % sur un an.
Motif principal de ces bons résultats : la progression des ventes de PlayStation 4. L'an dernier, il s'en était vendu 6,4 millions au troisième trimestre. Cette année, Sony en a vendu 8,4 millions sur les trois derniers mois. Au total, selon le fabricant plus de 36 millions de PS4 sont actuellement en circulation, contre environ 19 millions de Xbox One d'après les estimations d'Electronic Arts.
Le constructeur prévoit d'écouler au moins 2,1 millions de PlayStation 4 au prochain trimestre, afin de tenir son objectif de 17,5 millions d'unités cette année. Une prévision plutôt conservatrice, l'an dernier 2,4 millions de machines avaient trouvé preneur à cette période, et Sony a enregistré une croissance significative des ventes sur un an lors des trois derniers trimestres.
Pour la première fois, Sony a également ventilé ses résultats entre ceux issus des ventes de matériel et ceux issus du PlayStation Network. On y apprend que globalement, les ventes de matériel sont stables (à cause du recul des ventes de la PS3), mais que les revenus tirés du PlayStation Network sont en augmentation constante et comptent désormais pour 27 % du total de la division. On comprend mieux pourquoi Sony a voulu tout regrouper sous un seul et même toit, à partir du 1er avril prochain.
Casino Royale
Une autre branche s'en sort plutôt bien, avec un bénéfice opérationnel multiplié par un peu plus de trois en un an : il s'agit de Sony Pictures. Son chiffre d'affaires est passé de 206,6 milliards de yens à 262,1 milliards de yens, soit une augmentation de 27 % en un an.
Le moteur de cette croissance s'appelle Bond, James Bond. En effet, au dernier trimestre, Sony a lancé 007 Spectre au cinéma, et le film a rempli ses objectifs. Avec un budget de 300 millions de dollars, il a réalisé 851 millions de dollars de recettes au box office, de quoi mettre un peu de beurre dans les épinards de Sony. Il n'a toutefois pas battu le record de rentabilité établi par Skyfall, qui avec un budget de 200 millions de dollars avait récolté 1,1 milliard.
La branche mobile sort lentement de son agonie
Enfin, on notera que la branche mobile de Sony, qui nous avait habituée ces derniers temps à des pertes chroniques se porte un peu mieux. Lors de l'exercice précédent, sur les neuf premiers mois elle était à l'origine de 161,8 milliards de yens de pertes opérationnelles, soit 1,23 milliard d'euros. Sur l'exercice en cours, ses pertes se sont réduites à 19,4 milliards de yens, soit seulement 147 millions d'euros.
Sur le dernier trimestre, elle est même parvenue à dégager 24,1 milliards de yens (183,2 millions d'euros) de bénéfice opérationnel, deux fois et demi plus que l'an passé. Par contre, Sony a revu à la baisse ses prévisions de ventes sur l'ensemble de l'année, les passant de 27 à 25 millions de terminaux, contre 39 millions lors des deux exercices précédents. Espérons que la convalescence ne sera pas trop longue.