C’est durant la conférence DLD qui se tient actuellement à Munich que WhatsApp a annoncé la fin de son abonnement annuel de 99 centimes. L’éditeur, qui reste relativement indépendant au sein de Facebook, indique cependant qu’il ne renonce pas à gagner de l’argent.
WhatsApp est censé être payant pour les utilisateurs au-delà de la première année. Un modèle que l’éditeur a mis en place tardivement, repoussant sans cesse la date d’entrée en vigueur, et qui n’est censé être visible que pour ceux qui ont rejoint le réseau de messagerie sur le tard. Beaucoup n’ont donc jamais vu la couleur de cet abonnement au tarif très raisonnable, mais qui dénotait quand même avec une concurrence gratuite, tout du moins sur son activité principale.
« Cette approche n’a pas bien fonctionné »
Jan Koum, fondateur de WhatsApp, a profité de la conférence DLD, qui se tient actuellement à Munich, pour annoncer que cet abonnement n’existait désormais plus. L’arrêt sera effectif dans les semaines qui viennent, sans remboursement pour ceux qui viendraient juste de payer. On pourrait penser que ce changement de direction est une conséquence finalement logique du rachat par Facebook, mais ce n’est a priori pas le cas.
L’éditeur vient en effet de publier sur son blog un billet explicatif : « Pendant des années, nous avons demandé aux gens de payer un abonnement pour utiliser WhatsApp après la première année. Maintenant que nous avons grandi, nous estimons que cette approche n’a pas bien fonctionné. Un grand nombre de nos utilisateurs n'a pas de carte bancaire, et ils s'inquiétaient de perdre contact avec leurs amis et leur famille au-delà de la première année. Dans les prochaines semaines, nous retirerons donc l’abonnement de nos différentes versions ».
La mise en relation comme vecteur de croissance ?
Ce n’est pas pour autant que WhatsApp renonce à l’idée même de faire entrer de l’argent dans ses caisses. Comme annoncé lors du rachat par Facebook, la structure reste relativement indépendante, et si beaucoup pensaient qu’il y aurait un rapprochement avec Facebook Messenger, il reste encore à observer. Il est d’ailleurs même possible que WhatsApp ait des ambitions qui entreront en concurrence avec Messenger : « Dès cette année, nous testerons des outils qui permettront d’utiliser WhatsApp pour communiquer avec les entreprises et les organismes dont vous voulez des nouvelles ».
Et WhatsApp de donner des exemples : communiquer avec sa banque sur la possibilité qu’une transaction soit frauduleuse, avec une compagnie aérienne au sujet d’un retard, etc. Une volonté de mise en relation qui ressemble fortement aux ambitions de Messenger, affichées d’ailleurs clairement par Facebook dans son bilan de 2015.
Un combat de géants
Le combat sera de fait d’autant plus intéressant que les deux réseaux jouent dans la même cour, avec une base utilisateurs qui les rend presque ubiquitaires : 800 millions pour Messenger, 900 millions pour WhatsApp. Ce dernier est extrêmement utilisé dans certains pays, notamment le Brésil avec un taux de pénétration de 93 %. Dans tous les cas, le moindre mouvement de l’éditeur peut avoir des conséquences importantes, mais il reste à voir si ces projets se traduiront par des chiffres supplémentaires dans la colonne des crédits.