Tatsumi Kimishima, le nouveau président de Nintendo, a profité d'une entrevue avec le magazine nippon Mainichi Shimbun pour dévoiler ses plans pour l'entreprise. Il veut ainsi miser sur les applications mobiles et l'exploitation des franchises phares de la société pour doubler ses bénéfices « d'ici quelques années ».
Depuis septembre 2015, Tatsumi Kimishima occupe le fauteuil de président de Nintendo, et à l'exception d'un long entretien accordé au magazine TIME, il n'a pas vraiment fait étalage de ses ambitions pour le constructeur. Seules certitudes : une nouvelle console - la NX - est bien en cours de développement, tout comme une plateforme dédiée à la santé et au bien-être des joueurs.
Une idée fixe : exploiter les franchises autant que possible
Dans un entretien avec le le magazine nippon Mainichi Shimbun, traduit par Gamekult et Serkan Toto (un analyste japonais spécialisé dans le jeu vidéo), le dirigeant a laissé entrevoir un nouveau pan de sa stratégie. Il compte en effet sur l'emploi des franchises de Nintendo dans de nouveaux marchés afin d'en tirer de nouveaux revenus.
Cela passe notamment par l'arrivée des personnages de Nintendo dans des parcs d'attractions, une possibilité qui avait déjà été évoquée par Satoru Iwata en mai dernier, lors de la signature d'un contrat avec Universal Park & Resorts (une filiale de Comcast sans aucun lien avec Vivendi). Un autre pan concerne bien évidemment les applications sur mobiles, dont la première, Miitomo, doit débarquer en mars.
L'univers de Nintendo devra aussi s'étendre en dehors du jeu vidéo, et pourquoi pas jusqu'à la télévision et le cinéma. Tatsumi Kimishima explique en effet que les revenus progressent sur les licences accordées pour des films et des séries animées exploitant les franchises de l'éditeur, et que cette tendance devra se confirmer.
Des objectifs ambitieux sur le plan financier
Kimishima-san veut surtout amener les résultats financiers de Nintendo « à un autre niveau ». Il souhaite ainsi parvenir « à un bénéfice net annuel de 100 milliards de yens, d'ici quelques années », soit un peu moins de 800 millions d'euros par an. Cela peut sembler plutôt faible au premier abord au regard de ce que certains géants de l'informatique peuvent dégager, mais pour Nintendo, cela serait déjà énorme.
À l'exception de ce que l'on appellera l'apogée de la Wii (exercices fiscaux 2006 à 2010), le résultat net annuel de Nintendo n'a atteint un tel seuil qu'à de rares occasions. Ces quatre dernières années, Nintendo était par ailleurs très loin du compte, avec des pertes cumulées à hauteur de 17,5 milliards de yens, soit environ 137 millions d'euros.
Si l'on se base sur le seul exercice 2015, l'objectif du dirigeant est de multiplier par 2,5 les bénéfices de son entreprise, une tâche qui ne sera pas être des plus simples. Il ne lui reste donc plus qu'à espérer que la NX saura trouver son public, la Wii U et la 3DS étant toutes deux sur le déclin, la clé du succès réside dans cette machine.