Intel a dévoilé ses résultats pour le dernier trimestre de 2015. Comme on pouvait s'y attendre, le fondeur a réalisé des performances très solides, malgré un chiffre d'affaires et des bénéfices en très léger recul sur l'ensemble de l'année.
Sur le plan strictement financier, les résultats d'Intel sont rarement décevants. Cette année n'échappe pas à la règle, et pendant qu'AMD voit ses revenus fondre comme neige au soleil, son concurrent historique lui, parvient à se maintenir, malgré le recul important enregistré par le marché du PC en 2015.
Pas de record cette année
Ce n'est toutefois pas cette année qu'Intel battra tous ses records. Son chiffre d'affaires sur le quatrième trimestre est en hausse de 1 % par rapport à l'an passé, à 14,9 milliards de dollars, mais sur l'ensemble de l'exercice, il est plutôt question d'un léger recul, de 1 % là aussi, pour atteindre 55,4 milliards de dollars.
Sur cette somme, le géant de Santa Clara a dépensé plus de 20 milliards de dollars en recherche et développement ainsi qu'en fusions-acquisitions, soit 400 millions de dollars de plus que l'an dernier, sans compter le rachat d'Altera pour 16,7 milliards de dollars, comptabilisé au tout début de l'exercice 2016.
Le bénéfice d'Intel reste impressionnant, malgré la légère baisse enregistrée au quatrième trimestre (3,6 milliards de dollars, en recul de 1 %) et sur l'ensemble de l'année (11,4 milliards de dollars, en baisse de 2 %). Pas de quoi s'alarmer pour le moment donc, l'entreprise se porte encore très bien.
Cette stabilité, le fondeur la doit partiellement à une meilleure gestion de sa fiscalité. Son taux d'imposition moyen est en effet passé de 25,9 % à 19,6 %, soit un recul de 6,3 points. En d'autres termes, avec un bénéfice avant impôt en recul de 10 % sur un an, la facture fiscale d'Intel a reculé de 32 %. Une économie de 1,3 milliard de dollars donc.
Les centres de données maintiennent Intel en forme
Sur l'ensemble de l'année, toutes les branches d'Intel n'ont pas affiché les mêmes performances. Le groupe « Client Computing », qui centralise les ventes de puces pour les ordinateurs individuels affiche une baisse de 8 % de chiffre d'affaires sur l'année, avec 32,2 milliards de dollars. La société de Santa Clara note que les volumes de vente de ces produits ont reculé de 11 %, ce qui est en ligne avec la baisse observée du marché du PC, mais avec des prix de vente moyens en hausse de 4 %.
Du côté des centres de données, c'est par contre l'euphorie. Le géant de Santa Clara a observé une progression de 11 % de son chiffre d'affaires dans ce secteur, avec 16 milliards de dollars. Cette hausse, Intel la doit à des volumes qui ont gonflé de 8 % sur un an, pendant que les prix ont enflé de 3 % en moyenne.
L'internet des objets ne pèse par contre pas bien lourd dans les comptes d'Intel, avec seulement 2,3 milliards de dollars de revenus, en hausse de 7 % seulement, alors que le secteur connait en ce moment une croissance bien plus soutenue que cela.
Des prévisions mitigées pour 2016
Avec l'acquisition d'Altera, Intel espère pouvoir faire gonfler son chiffre d'affaires annuel de 5 à 10 %, ce qui correspondrait dans le meilleur des cas à un revenu annuel de 61 milliards de dollars. Ce rachat sera aussi l'occasion pour le fondeur de faire décoller ses dépenses en recherche et développement et en acquisitions à 21,3 milliards de dollars, rachat d'Altera exclu.
La marge brute devrait quant à elle légèrement reculer, passant sur l'année de 62,6 points à environ 61 points, une baisse principalement dû aux coûts qu'implique l'intégration d'Altera dans le reste du groupe. Pour le seul premier trimestre 2016, elle devrait même descendre à 58 points, en raison de coûts liés au démarrage de la production de puces gravées en 10 nm.
Les marchés boursiers n'ont pas apprécié la nouvelle, ceux-ci s'attendant probablement à de meilleures prévisions pour l'année à venir. Dans les heures qui ont suivi la clôture de Wall Street, l'action d'Intel a perdu 4,9 %, après une séance où elle était grimpée de 2,6 points. Cela fait passer la valorisation boursière du groupe sous la barre des 150 milliards de dollars.