Stéphane Richard profite d'une conférence de presse pour revenir sur le projet de rapprochement entre Bouygues Telecom et Orange. Le dirigeant explique que c'est Martin Bouygues qui en est initiateur et que cela n'aura « aucune répercussion pour les consommateurs ».
Le 30 décembre dernier, Bouygues Telecom et Orange annonçaient officiellement « la reprise de discussions » en vue d'un rapprochement entre les deux groupes. Selon certaines sources proches du dossier, Bouygues pourrait ainsi détenir entre 10 et 12 % du capital d'Orange si l'opération arrivait à son terme, mais les détails n'ont pas été dévoilés par les deux groupes.
Martin Bouygues initiateur du rapprochement
Lors de sa traditionnelle conférence de presse de début d'année, Stéphane Richard, revient sur ce dossier, comme l'indiquent nos confrères des Echos et de Reuters. « C’est Martin Bouygues qui est à l’initiative des discussions (...) Il n’y a pas de discussion sur TF1 (...) Bouygues et Orange sont entrés dans un examen approfondi de l’opération » explique ainsi le PDG d'Orange.
Une annonce qui sonne comme une réponse aux déclarations du Canard Enchainé qui expliquait que, malgré des démentis, « les politiques se contrefichent de l'accord sur les télécoms. Tout ce qui les intéresse, c'est TF1 ». De plus, le fait que Martin Bouygues est l'initiateur du projet laisserait penser que le conseil d'administration du groupe n'opposerait pas forcément un non unanime comme cela avait été le cas avec la proposition « non sollicitée » du groupe Altice.
Stéphane Richard revient ensuite sur la question des autorités compétentes qui devraient se prononcer dans le cas où ce projet irait à son terme. Pour le dirigeant, il est pour le moment difficile de trancher entre l'Union Européenne et l'autorité de la concurrence française, mais la balance pencherait plutôt pour la seconde option pour le moment.
« Aucune répercussion pour les consommateurs » selon Stéphane Richard
Dans tous les cas, le PDG d'Orange ajoute qu'un « éventuel rapprochement entre Orange et Bouygues dans les télécoms n’aura aucune répercussion pour les consommateurs », ce qui laisse donc penser qu'aucune hausse de prix ne devrait être de la partie... contrairement à ce que l'on peut voir depuis des mois avec le rachat de SFR par Numericable. Reste maintenant à voir ce qu'il en sera dans la pratique.
Le dirigeant est ensuite revenu sur le cas de Telecom Italia, un opérateur qui attise les convoitises de Vincent Bolloré (Vivendi) et de Xavier Niel (Iliad). Comme il l'avait déjà annoncé à plusieurs reprises, il souhaite qu'Orange devienne un des « champions européens des télécoms », ce qui peut évidemment passer par l'opérateur italien. Il ajoute par contre qu'il ne « discutait pas avec Vincent Bolloré et Xavier Niel ».
Xavier Niel et Iliad en embuscade
Pour autant, selon plusieurs experts du secteur des télécoms, cette partie est plus complexe qu'il n'y parait et l'entrée de Xavier Niel au capital de Telecom Italia « pourrait être une monnaie d'échange intéressante, mais il n'est même pas certain que Xavier Niel en ait vraiment besoin, tant il est en position de force pour faire valider ou capoter un éventuel accord » explique un expert à nos confrères de l'AFP.
En effet, un rapprochement entre Orange et Bouygues Telecom passera par la vente de certains actifs à Free et à Numericable-SFR, notamment au niveau des boutiques, des fréquences et des clients. Xavier Niel et son groupe « Iliad ont clairement le choix du roi, ils décident si le "deal" peut se faire ou non. Qu'ils refusent de racheter certains actifs et c'est l'ensemble de l'accord qui tombe à l'eau » indique l'expert.