Square Enix voulait se lancer sur le marché du cloud gaming par le biais d'une filiale baptisée Shinra Technologies. Après un peu plus d'un an d'activité, celle-ci doit fermer ses portes, faute de financements extérieurs.
En septembre 2014, Square Enix faisait savoir qu'il ouvrait une nouvelle filiale entièrement consacrée au cloud gaming. Nommée Shinra Technologies, elle devait abriter une plateforme de diffusion pour les titres de l'éditeur, mais également de ses concurrents.
Du cloud gaming dédié aux jeux très gourmands
Il n'était pas question de seulement faire du streaming de jeux classiques, mais d'héberger sur de gros serveurs des titres réclamant une puissance de calcul très intense, plus que celle développée par une console de salon ou un PC haut de gamme. Les calculs étaient alors effectués sur ces serveurs, et les joueurs n'avaient qu'à rapatrier un flux vidéo.
Lors du dernier E3, la société avait fait la démonstration des capacités de sa plateforme avec une plaine de 1000 km² remplie avec un million d'arbres et peuplée de 16 000 dragonnets gérés par autant d'intelligences artificielles. Il était également question d'une gestion en temps réel de la physique des fluides.
À l'époque, le calendrier de lancement des offres commerciales de Shinra Technologies était un peu flou. On évoquait simplement une phase de bêta-test aux États-Unis et au Japon début 2015, phase de test dont on n'aura en réalité jamais entendu parler.
Pas de bras, pas de chocolat
Pour financer l'infrastructure nécessaire à l'accueil de tels titres, de lourds investissements étaient nécessaires. Square Enix en a apporté une partie, mais l'éditeur nippon comptait sur l'arrivée de partenaires extérieurs pour pouvoir mettre la machine en route. Des investisseurs qui ne sont en réalité jamais arrivés.
Dans un communiqué, l'entreprise explique à ses actionnaires que « Shinra Technologies Inc. (STI) a essayé de lever les fonds nécessaires à la poursuite de ses activités auprès d'investisseurs tiers. Cependant, STI n'a trouvé aucun investisseur et doit donc cesser ses activités ». Le message a le mérite d'être très clair.
Par conséquent, Square Enix annonce que cette fermeture prématurée de Shinra Technologies lui impose de déclarer des pertes exceptionnelles sur l'exercice en cours, à hauteur de l'ensemble de ses investissements dans l'entreprise. Fort heureusement ceux-ci étaient encore relativement restreints : 2 milliards de yens, soit environ 15,6 millions d'euros. Sur les six premiers mois de l'année, Square Enix avait déjà enregistré 7,3 milliards de yens de bénéfice net, soit un peu plus de 57 millions d'euros.