Avec sa plateforme Drive PX2, NVIDIA veut que Pascal conduise les voitures de demain

Certains se contenteraient de l'avoir dans leur PC
TechCES 6 min
Avec sa plateforme Drive PX2, NVIDIA veut que Pascal conduise les voitures de demain

Si NVIDIA a un temps cherché à se faire une place dans les voitures, sans forcément y parvenir, le constructeur ne baisse pas les bras. Ainsi, c'est à travers les modèles autonomes qu'il tente un retour, avec une nouvelle plateforme et des outils pensés pour les constructeurs automobiles.

Si NVIDIA a une fois de plus ouvert le bal des conférences du CES de Las Vegas hier soir, ce n'était pas pour parler de ses cartes graphiques ou de ses puces mobiles. Ou plus exactement, pas pour évoquer le marché des produits grand public puisqu'il était question... d'automobile.

NVIDIA veut faire sa place sur le marché de la voiture autonome

Et si les SoC Tegra, la prochaine architecture Pascal et la finesse de gravure en 16 nm FinFET étaient de la partie, c'était au service d'une vision portée par le PDG de NVIDIA, Jen Hsun Huang : le futur est à la voiture autonome, qu'elle assiste le chauffeur ou qu'elle prenne entièrement sa place. « Cela va révolutionner notre société » nous a-t-il été annoncé, rien de moins.

Cette révolution en marche est en effet omniprésente dans cette édition 2016 du CES de Las Vegas. L'automobile occupe une part grandissante du salon, et chaque constructeur y va de ses annonces, de ses partenariats et de ses nouvelles technologies. L'objectif est de ne pas disparaître lorsque le marché aura été envahi par les évolutions technologiques qui ne font pour le moment que montrer le bout de leur nez.

Et dans cette vague, comme dans bien d'autres, NVIDIA pense avoir toute sa place. Ainsi, la société avait annoncé sa plateforme Drive Px il y a quelques temps, ainsi que de nombreuses initiatives pour constituer un écosystème complet et clef en main pour les constructeurs (Cx, Digits, etc.).

Car la société se présente comme un partenaire bienveillant qui ne veut pas prendre leur place mais plutôt leur mettre à disposition ses solutions afin que chacun y trouve son compte. Une manière, sans doute, de critiquer l'approche plus directe des géants du numérique que l'on soupçonne de chercher à prendre pied dans le monde physique en mettant sur le marché leurs propres véhicules, à la manière d'un Tesla.

La mise en place d'un écosystème complet

Aujourd'hui, ce sont deux nouveaux éléments qui sont dévoilés : la plateforme PX2 et l'ensemble d'outils logiciels DriveWork. Ce dernier sera proposé pendant l'été 2016 et reprend le principe de ce que l'on connait déjà avec GameWorks, VRWorks ou encore DesignWorks.

Les développeurs retrouveront donc un ensemble de solutions pour exploiter au mieux et de manière simple les solutions de NVIDIA dans un but précis. Ici, gérer les capteurs et autres caméras embarqués dans une voiture afin de les intégrer à un dispositif de gestion complète de la conduite et du calcul de l'itinéraire, tout en reconstituant l'environnement de la voiture en temps réel.

NVIDIA DriveWorksNVIDIA DriveWorks

Jen Hsun Huang a longuement insisté sur la difficulté de la mise en place d'une plateforme capable de gérer un véhicule autonome dans des conditions réelles. Car les éléments à prendre en compte sont multiples, et vont bien au-delà de la simple reconnaissance d'objets avec une gestion de la cartographie. « Lorsqu'il neige, faut-il suivre les traces au sol ou le véhicule devant ? [...] un camion croisé peut aussi être une ambulance à laquelle il faut laisser la place [...] ce que nous voulons c'est arriver à prendre en compte les circonstances » a-t-il indiqué.

Et pour cela, pas de surprise : une puissance de calcul importante est nécessaire, ainsi que des solutions logicielles capables de traiter une montagne de données afin d'effectuer de la reconnaissance et des calculs en temps réel. Car lorsque vous êtes sur la route, vous ne pouvez pas attendre quelques secondes qu'un traitement soit effectué. Il doit être instantané. 

Le deep learning et les GPU au service de la conduite automatisée

Pour cela, NVIDIA vante le deep learning et les réseaux de neurones artificiels. Plus aptes à gérer la reconnaissance d'objets et autres panneaux, parfois même mieux qu'un être humain, ils sont plus simples à mettre en place selon la société.

Mais ils demandent un traitement de base important pour leur apprentissage, où la puissance de calcul des GPU est nécessaire. « Cela permet de réduire par 30 à 40 le temps nécessaire, ce qui prenait un mois ne demande plus qu'un jour » assène le patron de NVIDIA qui, on ne peut pas le lui reprocher, fait force de conviction. 

NVIDIA DriveWorksNVIDIA DriveWorks

NVIDIA a fait la démonstration de l'ensemble de ses outils sur scène, et évoqué ses propres tests au sein de ses laboratoires, avec un réseau maison faisant office de modèle de référence : DriveNet. Mais un an après une série d'annonces sur le sujet, la société veut passer la seconde et dévoile une nouvelle solution technique basée sur sa prochaine génération de GPU, Pascal.

Drive PX 2 : Pascal se dévoile d'abord pour le marché automobile

PX 2 se veut un monstre de puissance de calcul, capable d'être intégré dans une voiture dans des conditions qui peuvent aller jusqu'à une température de 80°C. L'ensemble est refroidi par eau, mais NVIDIA précise que ceux qui veulent pourront disposer d'une solution de refroidissement plus classique pour une intégration rapide dans un véhicule, notamment à des fins de test.

8 cœurs A57 sont intégrées, ainsi que 4 cœurs Denver à travers deux CPU, alors que la puce graphique est de génération Pascal, mais sans qu'aucune précision ne soit donnée sur ce sujet. Pour rappel, il s'agit de la prochaine solution graphique de la marque qui doit être dévoilée cette année en remplacement de Maxwell. Elle avait été annoncée en mars dernier comme dix fois plus performante que sa petite sœur.

NVIDIA Drive PX 2NVIDIA Drive PX 2

Ici, c'est à une GeForce GTX Titan X que PX 2 est opposé. Sa puissance de calcul est annoncée à 8 TFLOPS et 24 trillions d'opérations par seconde pour les applications d'intelligence artificielle, avec une capacité à traiter 2500 images par seconde à travers AlexNet, soit 16,67 fois mieux que la carte haut de gamme de la marque.

De la théorie, à la pratique

Reste maintenant à convaincre les constructeurs. Dans un billet sur son blog, NVIDIA a tenu à rappeler que ZMP, Preferred Networks (avec Toyota) et AdasWorks utilisent déjà sa solution PX. Mais c'est Volvo qui sera le premier à mettre la main sur PX2 pour le programme DriveMe avec 100 SUV XC90 de la marque sur les routes suédoises, avec de vrais clients, menée en partenariat avec AdasWorks.

L'objectif est donc ici de viser à long terme, puisque même si les expérimentations avancent, il faudra encore de nombreuses années avant de voir des véhicules avec de tels équipements être vendus en masse. Mais ici, comme sur d'autres marchés, NVIDIA cherche à façonner son destin et à investir dans ce qui fera peut-être son succès demain.

Car c'est bien lorsque de grandes révolutions sont en marche que les plus audacieux arrivent à tirer leur épingle du jeu et à ressortir renforcés. Reste à voir si le pari s'avèrera payant pour NVIDIA d'ici quelques années.

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