Si le monde du livre ne trouve guère le système Hadopi à son goût pour le moment, car jugé trop coûteux, les éditeurs ne comptent cependant pas rester les bras croisés. Outre les attaques contre les sites et forums proposant des ebooks gratuitement, les éditeurs comptent aussi mettre en place des outils anti-piratage pour leurs ebooks.
Déployer ces technologies en 2014
Interrogé il y a quelques jours lors des 9e Assises du livre numérique par Édition Multimédi@, Vincent Montagne, le nouveau président du Syndicat national de l'édition (SNE), a affirmé à notre confrère que deux technologies pour ebooks seront choisies d'ici les prochaines semaines. Ces technologies auront pour but de protéger les ebooks du téléchargement et de l'affichage sur internet.
Ces technologies seront étudiées par le SNE pour ensuite être recommandées aux centaines d'éditeurs français adhérents au SNE début 2014. « Chacun sera ensuite libre de signer un contrat avec l’un des deux (fournisseurs d'outil anti-piratage, ndlr), et nous aurons au SNE les remontées des résultats des dispositifs » a précisé Vincent Montagne.
TMG n'aurait pas convaincu
D'après notre confrère, trois entreprises ont déjà été auditionnées l'an passé, dont le fameux Trident Media Guard, connu pour être la base d'Hadopi. TMG aurait toutefois été écarté par le SNE selon Édition Multimédi@, préférant deux autres sociétés, à savoir l'Américain Attributor et le Français Hologram Industries. Le premier servira à identifier les œuvres par mots-clés et méta-données, tandis que le second aura pour rôle de marquer numériquement les ebooks.
En décembre dernier, le géant Hachette, l'un des membres du SNE, a d'ailleurs signé un accord avec Attributor afin de lutter contre le piratage. Dans son communiqué, Hachette expliquait ainsi que son nouveau partenaire repèrera « les infractions concernant les titres qu’elle surveille par un balayage automatisé du web et une technologie d’identification sophistiquée des titres comme des sites indélicats. À ces outils s’ajoute un processus de vérification manuelle 24 heures sur 24. Une fois repérés, ceux-ci sont mis en demeure de cesser leur activité délictueuse, faute de quoi ils s’exposent à des poursuites. ». Cette méthode serait particulièrement dissuasive selon l'éditeur.
Le SNE compte pour sa part mettre en place une « procédure automatisée de notification et retrait des contenus illicites » et une « liste [qui] permettra par recoupement d’identifier les sites et réseaux les plus actifs dans le domaine du piratage de livres ».
Notons enfin que d'après Isabelle Ramond-Bailly, la présidente de la commission juridique du SNE, si le syndicat n'a pas encore rejoint Hadopi, ce n'est « qu'une question de temps ». Une intégration qui dépendra évidemment du sort d'Hadopi pour ces prochaines années.