Twitter aiguise son bec contre les contenus violents et haineux

Faire de l'haineux, un mouton
Internet 3 min
Twitter aiguise son bec contre les contenus violents et haineux
Crédits : iStock/ymgerman

Sur son blog officiel, Twitter annonce qu’il vient de modifier ses conditions d’utilisation afin de lutter contre les « conduites odieuses » et autres « comportements abusifs ».

Épinglé pour sa passivité supposée face aux messages proférés après chaque attentat, le réseau social gonfle le torse et soigne son plumage. Megan Christina, responsable de la sécurité en ligne sur Twitter, indique dans un communiqué que « Twitter ne peut tolérer les comportements visant à harceler, intimider ou utiliser la peur pour réduire la voix d’un autre utilisateur ».

L’oiseau bleu veut se transformer en aigle de la liberté d’expression pour s’attaquer toutes griffes tendues aux abus. Sur la page dédiée, Twitter promet donc de bloquer, temporairement ou définitivement, les menaces violentes directes ou indirectes, « ce qui inclut les menaces terroristes et l'apologie du terrorisme ».

Violence, menace, harcèlement, conduite haineuse

Même sort pour le harcèlement. Pour ce chapitre, Twitter assure tenir compte de plusieurs critères, pas nécessairement cumulatifs. Le service en ligne a l’ergot sur la gâchette lorsque « le but principal du compte signalé est de harceler d'autres personnes ou de leur envoyer des messages inappropriés ; Le comportement signalé est unilatéral ou inclut des menaces ; Le compte signalé incite d'autres utilisateurs à harceler un tiers ; Le compte mis en cause envoie des messages visant à harceler un utilisateur à partir de plusieurs comptes », etc.

Quant à la « conduite haineuse », il est demandé aux utilisateurs de ne « pas directement attaquer ni menacer d'autres personnes, ni inciter à la violence envers elles sur la base des critères suivants : race, origine ethnique, nationalité, orientation sexuelle, sexe, identité sexuelle, appartenance religieuse, âge, handicap ou maladie ». Par ailleurs, « nous n'autorisons pas les comptes dont le but principal est d'inciter à faire du mal aux autres sur la base de ces catégories ».

Une pression venue du politique

Les appels ont été nombreux ces derniers mois pour susciter des réactions plus efficaces des acteurs du numérique. Ce fut le cas aux États-Unis début décembre, à la Commission européenne et en France où, après les attentats de janvier 2015, le ministre de l’Intérieur s’était demandé : « Quand je vois sur un certain nombre de réseaux sociaux, notamment sur Twitter mais pas seulement, des propos qui sont de véritables appels à la haine, des propos qui appellent au racisme, qui déploient sans limites l’antisémitisme dans sa forme la plus brutale et la plus inacceptable ; quand je vois aussi l’islamophobie qui atteint des musulmans qui sont de grands républicains, pourquoi laisser ces phrases qui blessent, qui atteignent ? Il y a une responsabilité collective ! » 

Que disaient les anciennes conditions générales d'utilisation ?

Seulement, pour mieux mesurer cette mise à jour, encore faut-il comparer avec les conditions générales d’utilisation (CGU) en vigueur dans le passé, notamment récent.

Pour cela, rien de plus simple, il suffit d'utiliser les services d'Internet Archive et spécialement sa Wayback Machine, qui permet de jauger les différentes versions d'un site dans le temps. Les CGU de septembre 2015, par exemple, traquaient déjà la promotion de la violence directe ou indirecte comme l’apologie du terrorisme, les attaques menées contre une personne ou un groupe de personne en raison de la race, l’ethnie, l’origine, la religion, l’orientation sexuelle, l’âge, le handicap, etc. Bref, les mêmes propos claironnés sur la page actuelle...

Et pour le harcèlement  ? Simple : on retrouvait là encore les critères aujourd’hui en vigueur, ceux qui font les gros titres de la presse. Si on remonte cette fois à décembre 2014, Twitter interdisait déjà ces contenus, en ciblant plus largement « les violences envers les autres personnes ». Seule nuance, de taille, il réservait ses coups de bec aux seuls atteintes « directes » et « spécifiques », laissant donc prospérer les attaques indirectes et plus généralistes.

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