Qobuz a enfin trouvé son repreneur, Xandrie (Allbrary)

Non, ils ne font pas de compote
Internet 4 min
Qobuz a enfin trouvé son repreneur, Xandrie (Allbrary)
Crédits : ocean yamaha (CC BY-ND 2.0)

Qobuz est désormais fixé sur le nom de son nouveau propriétaire. Il s'agit de Xandrie, le propriétaire du magasin de contenus en ligne Allbrary. Yves Riesel nous explique cette transition.

C'est officiel, Xandrie reprend Qobuz. Le tribunal a rendu sa décision aujourd'hui. Le propriétaire de la boutique en ligne de contenus culturels Allbrary (livres, films, séries, jeux vidéo...) est donc le nouveau propriétaire. Après plus d'un an de procédure de sauvegarde et un redressement judiciaire, l'entreprise est enfin fixée. Le tribunal avait le choix entre les quatre candidats qui se sont présentés, dont le propriétaire d'Allbrary et celui de Son-video.com.

L'offre de Xandrie « était clairement mieux-disante : finances, solidité, projet » nous explique le fondateur de Qobuz, Yves Riesel, qui estime qu'il s'agit d'« un business solide et responsable, un plan financé et pas délirant ». Après la transition, trois personnes quitteront l'entreprise. Qobuz deviendra une marque de Xandrie, qui rachète les actifs et non la société, affirme Riesel. Les conditions exactes de la transaction ne sont pas encore connues.

Un service qui se développe, dans un marché peu solide

Pour rappel, Qobuz est un service de streaming et de téléchargement de musique, qui mise sur la haute fidélité et une forte éditorialisation. L'entreprise s'est construite en contraste avec les services de streaming classiques, qui n'offriraient pas le même soin pour la musique, notamment en la distribuant dans des formats avec perte.

Si l'entreprise affiche chaque année un chiffre d'affaires en forte hausse et un panier moyen à 800 euros annuels sur l'une de ses offres, elle a peiné à trouver un repreneur. Certaines figures du milieu de la musique ont affirmé leur soutien, mais très peu ont donc osé faire une proposition.

Il faut dire que Qobuz détonne sur le marché du streaming, notamment par un positionnement et des ambitions bien différentes des autres services. « Nous disions aux investisseurs que nous nous adressons à des gens différents, avec des valeurs différentes. Ils n'y comprenaient rien ! D'autres leur expliquait que la musique, c'était pour les jeunes » nous expliquait Yves Riesel en novembre. L'âge moyen du client de Qobuz est de 44 ans, avec des publics assez différents, dont des jeunes qui préfèrent le téléchargement quand les plus âgés privilégient le streaming.

Les difficultés de Qobuz proviendraient ainsi du marché français de la musique en ligne, dont la société est encore dépendante. En cause, notamment, l'intégration des offres Deezer dans les forfaits mobiles Orange. « L'ensemble des services de musique en ligne français sont morts, parce qu'Orange a passé son temps à donner la musique au lieu de la vendre » assénait encore son fondateur dans nos colonnes le mois dernier.

Un avenir encore à définir pour la société et son fondateur

Dans les faits, Qobuz ne devrait pas changer si rapidement pour les utilisateurs. La semaine dernière, le service expliquait qu'il souhaitait une transition transparente, tant sur la plateforme que sur son contenu. Un distributeur a pourtant récemment retiré les albums de 20 labels, à la suite de l'annonce du redressement. Une situation qui devrait être bientôt résolue, nous promet-on.

Pour la suite, le service devrait évoluer pour devenir plus flexible, pour s'adapter à plus de publics. Comme nous l'expliquait Yves Riesel, Qobuz devrait ainsi permettre plus facilement d'explorer le catalogue par titre, plutôt que par album, comme aujourd'hui. Il compte aussi se différencier par la qualité de service, qui est aujourd'hui l'une de ses faiblesses, malgré quelques innovations comme la lecture haute fidélité (Hi-Res) sur Chromecast.

Dans tout cela, Yves Riesel se dit « content que le projet trouve enfin les moyens de se développer dans des conditions de sérénité normales ». Il tient d'ailleurs à remercier l'équipe du site, les « bailleurs de fonds historiques (Innovacom, puis Sigma Gestion), qui [...] sont les victimes de la situation » ainsi que les labels et la SACEM, qui auraient largement soutenu le service.

De son côté, le fondateur de Qobuz continuera à accompagner sa création, « pas en interne, pas au quotidien, en veillant que les éléments de stratégie soient bien définis et en aidant à les faire mettre en place ». Pour la suite, « je créerai une nouvelle start-up  - mais pas avant l'âge de 70 ans, car je me suis aperçu que j'avais encore des choses à apprendre. Et pas dans la musique. Enfin, on dit ça, et après... ».

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