Alors que la loi Macron a ouvert la voie à un démantèlement progressif des cabines téléphoniques, le gouvernement ne semble guère enclin à transformer les « publiphones » français en bornes d’accès Wi-Fi.
« Pourquoi ne pas mettre le Wi-Fi dans les cabines téléphoniques ? » s’était interrogée au mois de janvier la secrétaire d’État au Numérique, Axelle Lemaire, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Il faut dire que les initiatives dans ce domaine ne sont pas passées inaperçues. L’exemple de la ville de New York est régulièrement cité, son maire ayant lancé l’année dernière une reconversion des traditionnelles cabines en points d’accès gratuit au réseau.
L’avenir des publiphones installés en France se pose tout particulièrement depuis l’entrée en vigueur de la loi Macron, puisque celle-ci met fin à l’obligation qui incombait jusqu’ici à Orange de maintenir des cabines téléphoniques sur l’ensemble du territoire (au moins une cabine dans chaque commune, et deux pour celles dont la population dépasse les 1 000 habitants). Si certains pointent du doigt le coût d’enlèvement et de destruction des milliers appareils ainsi appelés à disparaître, la députée Marianne Dubois s’inquiétait en avril dernier de la saturation des filières de recyclage.
L’élue Les Républicains demandait surtout au travers d’une question écrite adressée à Emmanuel Macron quel était son « sentiment » sur cette « seconde vie » qu'il était possible d'offrir aux cabines téléphoniques, comme « à New York, Londres ou Bruxelles [où elles] servent notamment de points relais Wi-Fi ». La réponse du ministre de l’Économie se révèle toutefois très décevante, puisque celui-ci fait la sourde oreille, n’abordant absolument pas le sujet ! Le locataire de Bercy se contente d’évoquer le pendant du démantèlement des publiphones – à savoir une meilleure couverture mobile par les opérateurs d’ici fin 2016...
Lors de la consultation relative au projet de loi numérique, le gouvernement s’était également montré très discret sur ce sujet. Une façon de faire comprendre que l’idée restera dans les cartons ?