Après quasiment quatre ans de suspense, la justice néo-zélandaise a donné hier son feu vert à l’extradition de Kim Dotcom vers les États-Unis. Le célèbre fondateur de MegaUpload devrait cependant faire appel de cette décision.
C’est une déception pour l’Allemand. Au terme d’un procès de plusieurs mois, le juge Nevin Dawson a fini par constater mardi 22 décembre la « prépondérance accablante des preuves » à l’encontre de Kim Dotcom et de trois de ses complices : Mathias Ortmann, Bram Van der Kolk et Finn Batato.
D’après le NZ Herald, le magistrat en charge de ce dossier sensible a écarté les arguments des accusés pour retenir que ceux-ci devaient répondre de leurs actes devant les tribunaux américains – où ils font l’objet de poursuites pour atteintes au copyright, fraude, blanchiment d’argent et racket. Le juge Dawson a souligné que Dotcom aurait engrangé 42 millions de dollars (US) en 2010 grâce à son site de téléchargement direct, Ortmann 9 millions, Van der Kolk 2 millions et Batato 400 000 dollars. Rappelons que la célèbre plateforme a fermé ses portes en janvier 2012 suite à l’impressionnant raid des autorités néo-zélandaises, mené en lien avec le FBI.
Un feuilleton qui risque d’être encore long
Le départ des quatre compères n’est cependant pas pour demain. Comme l’explique le site spécialisé TorrentFreak, l’ordre d’extradition doit être donné par le ministre de la Justice. Kim Dotcom a de toute manière clairement indiqué qu’il tenterait tous les recours possibles pour éviter un transfert vers les États-Unis. En plus des charges pénales pesant à son égard, les majors américaines de la musique et du cinéma ont engagé des procédures pour réclamer plusieurs dizaines de millions de dollars de dommages et intérêts aux administrateurs de MegaUpload.
The @KimDotcom team looks forward to having the US request for extradition reviewed in the High Court.We have no other comments at this time
— Ira Rothken (@rothken) 23 Décembre 2015
En interjetant appel, l’Allemand s’attend toutefois à ce que la procédure dure encore « un an et demi, deux, trois ans ou plus ». Pendant ce temps, il reste placé sous contrôle judiciaire, tout comme ses complices.