Un nouveau code HTTP vient d'être approuvé par l'IESG (Internet Engineering Steering Group) : 451. En hommage au roman Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, il s'agit d'indiquer qu'un contenu ne peut pas être distribué « pour des raisons juridiques ».
Sur Internet, il arrive parfois que les requêtes effectuées sur un serveur ne donnent pas le résultat escompté, et ce, pour diverses raisons. Un code d'erreur HTTP (ou code de statut) composé de trois chiffres est alors renvoyé afin d'avoir de plus amples informations.
Il existe tout un classement des codes qui permet de savoir un peu plus précisément de quoi il en retourne. Ainsi la série 2xx indique que l'opération s'est terminée avec succès, 3xx qu'une redirection a été mise en place, tandis que 4xx et 5xx remontent des erreurs du côté du client et serveur respectivement. Le code le plus connu étant certainement « 404 » pour une page non trouvée.
En hommage à Fahrenheit 451, voici le code HTTP 451 pour la censure sur Internet
Désormais, un nouveau code vient d'être validé par l'IESG (Internet Engineering Steering Group), le comité responsable de la gestion technique et du processus de normalisation d'Internet au sein de l'IETF (Internet Engineering Task Force). Il porte le numéro 451 en « hommage » au roman Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, et il indique qu'un contenu n'est plus disponible « pour des raisons juridiques ».
Mark Nottingham, président du groupe HTTP de l'IETF, explique sur son blog que le premier brouillon a été envoyé par Tim Bray (qui travaillait alors pour Google) en 2012. Il ajoute que le but était alors de « mettre en évidence la censure en ligne. Le code 403 indique seulement « interdit » [NDLR : la requête est comprise par le serveur, mais il refuse de l'exécuter], mais ne précise pas "Je ne peux pas vous montrer que pour des raisons juridiques" ». Une différence importante pourtant.
« La censure est devenue plus visible et plus répandue sur le Web »
Depuis, le document a été mis à jour de temps en temps et certains sites ont même commencé à utiliser ce code HTTP, sans qu'aucun cadre ne soit réellement posé. Mark Nottingham ajoute que « la censure est devenue plus visible et plus répandue sur le Web, et nous avons commencé à avoir des retours de sites nous indiquant qu'ils aimeraient être en mesure de faire cette distinction ».
Mais ce n'est pas tout et, « plus important encore, nous avons commencé à entendre des membres de la communauté qu'ils voulaient être en mesure de découvrir ces cas de censure de manière automatisée ». Finalement, il y a quelques jours, un soutien de poids est arrivé en la personne de Jari Arkko, le président de l'IETF qui annonçait qu'il soutenait pleinement cette idée.
Toutes les censures en ligne ne seront évidemment pas estampillées 451
Dans tous les cas, le code HTTP 451 est désormais approuvé et il peut être aussi bien utilisé les intermédiaires de transit que par les serveurs web eux-mêmes. Mark Nottingham pense d'ailleurs que « des sites comme Github, Twitter, Facebook et Google qui sont obligés de censurer du contenu contre leur volonté dans certaines juridictions » pourraient largement utiliser cette fonctionnalité.
Néanmoins, il rappelle que, « de par sa nature, on ne peut pas garantir que toutes les tentatives de censurer le contenu soient correctement étiquetées ». « Dans certaines juridictions, je soupçonne que les gouvernements qui pratiquent la censure interdiront l'utilisation du code 451, pour cacher ce qu'ils font » ajoute-t-il.
Dans tous les cas, le document RFC (Request for comments) de l'IETF n'est pas encore publié, mais cela arrivera prochainement après quelques validations. Dans tous les cas, « vous pouvez commencer à l'utiliser maintenant » précise le président du groupe de travail HTTP de l'IETF.