[MàJ] WhatsApp de retour au Brésil après le blocage ordonné par un juge

[MàJ] WhatsApp de retour au Brésil après le blocage ordonné par un juge

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Vincent Hermann

Publié dans

Société numérique

17/12/2015 5 minutes
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[MàJ] WhatsApp de retour au Brésil après le blocage ordonné par un juge

Un tribunal brésilien a décidé de faire suspendre toutes les communications de WhatsApp au sein du pays pendant 48 heures, à compter d’aujourd’hui. L’objectif de ce blocage n’est pas connu avec précision, mais la situation est dommageable pour le service de Facebook. En attendant, une partie des utilisateurs lésés s’est dirigée vers Telegram.

WhatsApp est de loin, très loin même, l’application de messagerie instantanée la plus populaire au Brésil. Le service y possède pas moins de 93 millions d’utilisateurs actifs. Quand on sait que la population totale s’élève à environ 100 millions de personnes, on comprend l’ampleur du phénomène. Or, cette ampleur agace particulièrement les opérateurs de téléphonie à cause de la fonction VoIP incluse dans WhatsApp.

Rappelons en effet que l’application propose depuis un moment de pouvoir appeler ses correspondants en utilisant simplement le forfait data, à la manière d’un Skype. Cette fonctionnalité n’est arrivée que l’année dernière, mais à l’échelle d’un service aussi utilisé, elle est rapidement devenue très populaire. Au grand dam des opérateurs qui pestent contre un produit gratuit qui piétine leur pré carré, qu’il s’agisse des appels téléphoniques ou des SMS.

Un blocage de 48 heures pour ne pas avoir présenté les documents demandés

Au Brésil, une plainte a été déposée contre WhatsApp par un tiers dont le nom n’apparaît pas dans les documents du tribunal. Mais quel qu’en soit la raison sociale, cette entreprise a suffisamment appuyé ses dires pour qu’un juge réclame de WhatsApp certains documents précis en juillet et en août. Or, WhatsApp n’a pas produit ces informations dans les temps, bien que là encore la raison ne soit pas indiquée.

Conséquence, le tribunal a ordonné aux différentes fournisseurs d’accès et opérateurs de téléphonie de bloquer complètement le service pour 48 heures. Le début du blocage a commencé aujourd’hui à 2 heures GMT, soit depuis 3 heures du matin chez nous. Durant ce laps de temps, le service est totalement inactif, les utilisateurs ne pouvant plus ni envoyer de messages textuels, ni appeler leurs contacts.

Mark Zuckerberg, la décision est indigne du Brésil

Une situation qui a passablement agacé Mark Zuckerberg, PDG de Facebook : « C’est un jour triste pour le Brésil. Jusqu’à aujourd’hui, le Brésil a été un allié dans la mise en place d’un Internet ouvert. Les Brésiliens ont toujours été parmi les plus passionnés des échanges vocaux. Je suis stupéfait que nos efforts pour protéger les données des utilisateurs puisse aboutir à une décision aussi extrême d’un seul juge pour punir la moindre personne au Brésil qui utilise WhatsApp. Nous espérons que les tribunaux brésiliens inverseront rapidement la situation. Si vous êtes Brésilien, faites entendre votre voix et aidez le gouvernement à refléter la volonté de ses citoyens ».

Évidemment, Zuckerberg tente de prendre à parti les utilisateurs pour renverser la vapeur à sa manière, jetant une lumière blafarde sur la décision du tribunal, alors même que les détails de la décision ne sont pas connus. Le but du message reste cependant assez clair : WhatsApp protège les données de ses utilisateurs envers et contre tout, et n’est qu’une victime.

Telegram profite amplement de la situation

Mais le malheur des uns peut faire le bonheur des autres. WhatsApp ne manque clairement pas de concurrence, et Telegram a noté une différence assez nette dans les premiers temps qui ont suivi le début du blocage. Le service de messagerie enregistrait ainsi plus de 1,5 millions de nouvelles inscriptions en moins d’une heure au Brésil, signe que les utilisateurs cherchaient rapidement une autre solution.

Le chiffre a dû encore augmenter depuis cette nuit, mais Telegram n’a plus communiqué à ce sujet. Il semble en tout cas qu’un souci technique ait empêché la livraison des messages pendant un temps. L’incident est peut-être dû d’ailleurs à la masse des inscriptions. Dans tous les cas, si les opérateurs estimaient que WhatsApp nuisait au commerce des messages textuels, le problème n’a fait que se déplacer, tout du moins en partie. Après tout, on ne parle ici que des inscriptions, et il est probable qu’une partie des utilisateurs de WhatsApp possédait déjà les deux applications (ou même d’autres encore). On signalera quand même que si WhatsApp était utilisé par certains pour passer des appels, ils n’ont pas pu trouver leur bonheur dans Telegram, l’application ne proposant pas encore cette fonctionnalité.

Écrit par Vincent Hermann

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Un blocage de 48 heures pour ne pas avoir présenté les documents demandés

Mark Zuckerberg, la décision est indigne du Brésil

Telegram profite amplement de la situation

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

Fermer

Commentaires (26)


Si ils pouvaient bloquer Facebook/Google/WhatsApp/Snapshat en France, pour pousser un peu mes contacts en dehors de l’utilisation de ces services fermés (et très nazes) <img data-src=" />


Oh mon Dieu, comment vais-je raconter mes banalités ?


&nbsp; J’espère que la décision de couper l’accès a été diffusé au peuple Brésilien avant la coupure.


Deux mois pour fournir des documents et d’après le pauvre Mark Zuckerberg c’est le juge qui déconne <img data-src=" />



cette entreprise a suffisamment appuyé ses dires pour qu’un juge réclame de WhatsApp certains documents précis en juillet et en août. Or, WhatsApp n’a pas produit ces informations dans les temps





Et on est en décembre <img data-src=" />








CryoGen a écrit :



Deux mois pour fournir des documents et d’après le pauvre Mark Zuckerberg c’est le juge qui déconne <img data-src=" />





Je ne suis pas convaincu que la coupure d’un service aussi répandu soit proportiennel à l’absence de documents. Dans ce cas là, une amende semble plus indiquée, non ?&nbsp;









Folgore a écrit :



Oh mon Dieu, comment vais-je raconter mes banalités ?









clair que ton commentaire est plus intéressant!



Suite à l’édit : mais c’est magnifique… tu prends en otage la population et tu peux te torcher des demandes des tribunaux…








CryoGen a écrit :



Suite à l’édit : mais c’est magnifique… tu prends en otage la population et tu peux te torcher des demandes des tribunaux…





C’est le tribunal qui demande la coupure.









Pochi a écrit :



Je ne suis pas convaincu que la coupure d’un service aussi répandu soit proportiennel à l’absence de documents. Dans ce cas là, une amende semble plus indiquée, non ?







Ca dépend du problème et on a pas les détails. Seulement il faut bien un moyen de pression à un moment ou un autre. Une amende ? Pourquoi pas mais… qui va la payer ? Il y a un siège Facebook au Brésil ?









Pochi a écrit :



C’est le tribunal qui demande la coupure.







Oui et ? J’ai mal formulé c’est vrai : j’aurai plutôt du dire : sous pretexte de la masse tu peux faire ce que tu veux. Je rappel quand même qu’il existe d’autres services de messagerie et surtout le smartphone peut toujours envoyer des sms ou même (truc de fou) passer des appels <img data-src=" />









CryoGen a écrit :



J’ai mal formulé c’est vrai : j’aurai plutôt du dire : sous pretexte de la masse tu peux faire ce que tu veux.&nbsp;





Ce n’est pas WhatsApp qui utilise le prétexte de la masse pour faire ce qu’elle veut. C’est la masse qui fait réaliser au tribunal qu’il a fait un truc pas terrible. Et encore une fois, il y a d’autres moyens de punir l’entreprise pour absence de documents.









Pochi a écrit :



Ce n’est pas WhatsApp qui utilise le prétexte de la masse pour faire ce qu’elle veut. C’est la masse qui fait réaliser au tribunal qu’il a fait un truc pas terrible. Et encore une fois, il y a d’autres moyens de punir l’entreprise pour absence de documents.







Quel moyen ? Je rappel que la société n’est pas au Brésil :)



Disons qu’il y a aussi beaucoup d’avantages à passer par une telle appli (wifi only, multimedia, groupes), et qu’elle a un effet boule de neige (si tes contacts l’utilisent, tu dois aussi l’utiliser, et il y a de grandes chances pour que tout le monde se cantonne à une seule appli par simplicité).



C’est moins répandu en france, pour les raisons que tu cites et surement des raisons historiques, mais tous les pays n’ont pas la même façon d’utiliser les portables.



Bref, que ce soit du point de vue du juge ou de whatspapp, difficile de prendre autant de monde en otage.



Va peut-être falloir plancher sur un système de justice internationale <img data-src=" />


Je m’y attendais.

Pourquoi très naze. Cela permet d’envoyer des messages, des images, des vidéos, effectuer des appels vocaux via IP. Quand sur certains forfaits les sms sont facturés, les appels limité à 2H et la data facturé au Mo (oui tout le monde ne vit pas en france), on est bien content de discuter via une connexion wifi illimités.&nbsp;

Vivant à l’étranger, je suis bien content de ne pas être limité (2h d’appel inter chez free, coût des appels facturés à la minute chez moi) pour avoir des news de ma famille.


Il y a un moyen très simple … l’astreinte. Et pour une société américaine, il faut être aussi démeusuré qu’eux.

Astreinte pour produire les documents sous peine d’1 million par jour.


Le problème au Brésil est que ça va plus loin que WhatsApp.



Tous le web social est menacé par les conservateurs.



Brazilian Judge Shuts Down WhatsApp And Brazil’s Congress Wants To Shut Down The Social Web Next








barok a écrit :



Je m’y attendais.

Pourquoi très naze. Cela permet d’envoyer des messages, des images, des vidéos, effectuer des appels vocaux via IP. Quand sur certains forfaits les sms sont facturés, les appels limité à 2H et la data facturé au Mo (oui tout le monde ne vit pas en france), on est bien content de discuter via une connexion wifi illimités.&nbsp;

Vivant à l’étranger, je suis bien content de ne pas être limité (2h d’appel inter chez free, coût des appels facturés à la minute chez moi) pour avoir des news de ma famille.





Très nazes parce que fermés, pas interopérables, pas chiffrés de bout en bout.

Si tu veux des alternatives c’est pas ça qui manque. C’est pas google ou rien.



je comprend pourquoi les brésiliens on fait la tronche leur forfait tel mobil sont au niveau des forfaits français avant l’arrivé de free….et quand je dis au niveau c’est à dire en euro….eux ils gagnent des real.



c’est bien simple la première fois que j’y suis allé, ma belle soeur avait un iphone….sans forfait avec de la carte prépayé uniquement appel sms….très con pour un “smart”phone


Débile ton résonnement, parce que c’est fermé c’est naze. Dans ce cas une&nbsp;lamborghini c’est naze car&nbsp;l’ordinateur gérant le moteur est en code fermé et pas transposable sur une peugeot… mouais j’ai vu mieux comme argument.








barok a écrit :



Débile ton résonnement, parce que c’est fermé c’est naze. Dans ce cas une&nbsp;lamborghini c’est naze car&nbsp;l’ordinateur gérant le moteur est en code fermé et pas transposable sur une peugeot… mouais j’ai vu mieux comme argument.





Les comparaisons bagnolistique sont toujours foireuses. Le besoin n’est pas le même.



&nbsp;



barok a écrit :



Ah et :

http://www.silicon.fr/chiffrement-whatsapp-bascule-600-millions-clients-lanonyma…&nbsp;&nbsp;ou



&nbsp;&nbsp;http://korben.info/whatsapp-integre-maintenant-chiffrement-bout-en-bout-grace-au...&nbsp;Novembre 2014







J’avais zappé qu’ils avaient intégré le end to end. Sauf que : c’est intégré dans un logiciel proprio, donc l’implémentation et la sécurité c’est au bon vouloir de Facebook. Quid des audits ?



D’ailleurs l’article silicon le dis lui même : «Mais ce dernier point fait débat. Le code de WhatsApp étant

propriétaire, il est impossible de voir comment s’est effectuée

l’intégration de SecureText. Se pose alors la question d’éventuels

détournements des données personnelles, qui pourraient par exemple être

collectées par… Facebook (propriétaire de WhatsApp).

Des voix s’élèvent pour réclamer le passage en Open Source du client

WhatsApp afin de s’assurer que le chiffrement soit bien effectif avant

que les données atteignent les serveurs. On s’inquiète également des

collectes qui pourraient être effectuées «&nbsp;à la source&nbsp;», c’est-à-dire

directement dans l’application, dans l’optique de profiler les

utilisateurs en fonction des messages qu’ils envoient. Le flou est

d’autant plus grand que la politique de confidentialité de WhatsApp n’a

toujours pas été mise à jour pour dissiper ces doutes.»



Et oui, pour un logiciel de chat, prétendre la sécurité/chiffrement avec un code propriétaire c’est se foutre de la gueule du monde. Si on intègre le critère de vie privée dans l’analyse de la qualité d’un service, et bien whatsapp, google hangout & cie sont effectivement des logiciels mauvais et bien nazes. (et je parle même pas de l’interopérabilité)



Ils vont quand même pas envoyer l’armée aux Etats-Unis devant les bureaux de Facebook/Whatsapp &nbsp;<img data-src=" />


Par contre il y n’y a pas 100 millions d’habitants au brésil, mais 200 millions


De toute façon, une fois le téléphone déverrouillé ça peut être la fiesta de la pêche aux données et la communication peut être chiffrée de bout-en-bout mais les serveurs par lesquels l’info transit est le maillon faible.



Les applications comme Telegram, Whatsapp… sont, dans un sens, de la poudre aux yeux sécuritaire. L’objectif de ces sociétés est de faire de l’argent sur la data, le profil… des utilisateurs, sans avoir le minimum d’info pour définir des profils des utilsateurs quid de leur business modèle. Il y a nécessairement un moment où de l’info est stockée, traitée… Mais je peux lourdement me tromper <img data-src=" />








DotNerk a écrit :



De toute façon, une fois le téléphone déverrouillé ça peut être la fiesta de la pêche aux données et la communication peut être chiffrée de bout-en-bout mais les serveurs par lesquels l’info transit est le maillon faible.



Les applications comme Telegram, Whatsapp… sont, dans un sens, de la poudre aux yeux sécuritaire. L’objectif de ces sociétés est de faire de l’argent sur la data, le profil… des utilisateurs, sans avoir le minimum d’info pour définir des profils des utilsateurs quid de leur business modèle. Il y a nécessairement un moment où de l’info est stockée, traitée… Mais je peux lourdement me tromper <img data-src=" />





On est d’accord, sauf que Telegram n’entre pas dans la meme catégorie dans la mesure où son business model n’est pas de faire de l’argent sur les données perso, et également que ses api /protocole et applications sont en grande parti ouvertes.



Exact.




Par contre, quand Telegram annonce      







  • &nbsp;“In case you want a real Terms of Use, complete with lawyer-speak and all — we don’t have that yet, sorry. But we may be adding it in the future.

  • “We store messages, photos, videos and documents from your cloud chats on our servers, so that you can access your data from any of your devices anytime and use our instant server search to quickly access your messages from waaay back.”

  • “We store your contacts in order to notify you as soon as one of your contacts signs up for Telegram and to properly display names in notifications.”

  • “When you delete a message, you delete it from your message history. This means that a copy still stays on the server as part of your partner‘s message history. As soon as your partner deletes it too, it’s gone forever.”



    Is telegram really secure?&nbsp;

    Operational Telegram



    Je reste un brin dubitatif. La communication peut être chiffrée dans tous les sens, le problème/la solution réside de manière infime dans cette composante technique pour moi &nbsp;<img data-src=" />&nbsp;

    &nbsp;