L'armée israélienne a lancé hier une opération de communication au goût doûteux. Les internautes sont en effet invités à suivre en direct sur Internet, via les réseaux sociaux, le déroulement de son offensive contre la bande de Gaza.
En marge de sa récente offensive militaire contre Gaza, l’armée israélienne vient d’assurer une opération de communication un peu particulière. En effet, celle-ci visait à relater ses exploits sur Internet. Notamment via le compte Twitter des Forces de défense israélienne, les internautes étaient invités à suivre le déroulement des opérations. «Le Dôme de fer [système de défense aérien, NDLR] a intercepté 13 roquettes tirées depuis la bande de Gaza », pouvait-on par exemple lire hier sur le réseau social.
Outre ce type de message au caractère plutôt informatif, l’armée israélienne a également revendiqué l’assassinat du chef militaire du Hamas, Ahmed Jabari, présenté sous forme de trophée de guerre (capture ci-dessus). Les administrateurs du compte sont même allés plus loin, en proposant aux internautes de visionner la vidéo de cette attaque sur YouTube. « Au cas où vous aviez manqué ça », indiquait le tweet renvoyant vers le film en question. On notera toutefois que la plateforme de vidéos l’a supprimé. Pourquoi ? « Car son contenu ne respecte pas les Conditions d'utilisation », explique YouTube. La célèbre plateforme prévient d'ailleurs ses utilisateurs que « les images violentes ou la violence gratuite sont interdites », et que « YouTube n'est pas un site destiné à choquer. Ne publiez pas de vidéos choquantes d'accidents, de cadavres ou autres choses de ce genre ».
Notons également, tout comme nos confrères de ArsTechnica, que l’armée israélienne utilise de longue date les réseaux sociaux pour toucher l’opinion publique, et dispose ainsi d’une page Facebook, qui retransmettait de nombreux messages identiques à ceux diffusés sur Twitter.
La « couverture numérique » de l’offensive d’hier a par ailleurs donné lieu à une réplique... elle aussi numérique. Les brigades Al-Quassam, une branche armée du Hamas qui dispose également d'un compte Twitter, a par exemple répondu à un tweet émis par le compte des IDF : « Nos mains bénies atteindront vos chefs et les soldats, où qu'ils soient (Vous ouvrez les portes de l'enfer sur vous-mêmes) ».
Une attitude compatible avec les conditions d'utilisation des réseaux sociaux?
Si YouTube a supprimé la vidéo publiée par l’armée israélienne, qu’en est-il de certains messages diffusés sur Facebook et Twitter ? Comme le note AllThingsD, Twitter indique par exemple à ses utilisateurs : « Vous ne pouvez pas publier ou envoyer de menaces directes ou spécifiques de violence à d'autres ». Du côté de Facebook, le réseau social prévient : « Vous ne publierez pas de contenu incitant à la haine ou à la violence, pornographique, ou contenant de la nudité ou de la violence gratuite ». Un porte-parole de la société de Mark Zuckerberg a néanmoins indiqué à nos confrères que Facebook ne prendrait pas de mesure spécifique contre les récentes publications de l’armée israélienne.