La SEC a épinglé deux sociétés pour un schéma de Ponzi sur fond de Bitcoin

Si vous commentez en ayant juste lu le titre, ça va se voir
Economie 3 min
La SEC a épinglé deux sociétés pour un schéma de Ponzi sur fond de Bitcoin
Crédits : merznatalia/iStock/ThinkStock

L'autorité financière américaine (SEC) s'est saisie d'un dossier mettant en cause deux entreprises œuvrant dans le domaine des crypto-monnaies. Elles sont accusées d'avoir mis en place une arnaque pyramidale, qui a touché plus de 10 000 personnes.

Les crypto-monnaies n'ont pas toujours très bonne réputation et le dernier lièvre soulevé par la Securities and Exchange Commission aux États-Unis ne va pas arranger les choses. Elle est tombée sur le cas de deux entreprises, GAW Miners et ZenMiner, toutes deux fondées par le même homme : Homero Joshua Garza, qui a mis au point une très lucrative arnaque basée sur le principe de la Pyramide de Ponzi. 

Acheter de la puissance de calcul pour miner sans efforts

GAW Miners et ZenMiner proposaient à des investisseurs d'acheter des contrats baptisés « hashlets ». Ces contrats promettaient aux souscripteurs de récolter une part des revenus issus d'une activité de minage de bitcoins, en l'échange d'un paiement initial. Il était promis aux investisseurs qu'ils pourraient rapidement récupérer leur mise, mais surtout que l'opération serait largement rentable.

Problème, ni GAW Miners ni ZenMiner n'ont véritablement déployé la moindre puissance de calcul et ils en ont vendu bien plus que celle dont ils disposaient véritablement. Difficile dans ces conditions de tenir les promesses engagées auprès des investisseurs. Les deux entreprises se sont alors contentées de financer les intérêts des personnes déjà présentes avec les fonds injectés par les nouveaux arrivants. Un principe appelé « Pyramide de Ponzi », qui est bien évidemment illégal.

Entre août et décembre 2014, les deux entreprises sont parvenues à séduire plus de 10 000 personnes, qui ont engagé collectivement 20 millions de dollars dans des contrats vendus entre 10 et 50 dollars. Au plus fort de l'activité, Homero Joshua Garza a vendu 5 fois plus de puissance de calcul pour le minage de bitcoins que celle dont il disposait réellement et 100 fois plus que celle dont il disposait pour les crypto-monnaies alternatives (Litecoin, Dogecoin etc...)

Charité bien ordonnée commence par soi

Homero Joshua Garza est allé encore plus loin. En septembre 2014, il a vendu des hashlets commémoratifs en mémoire du 11 septembre 2001 via l'entreprise GAW Miners. Le matériel de minage devait arborer un logo « 9/11 » et le produit de la vente des 500 hashlets disponibles devait être remis à « The 9/11 memorial fund », et GAW Miners promettait de « ne profiter d'aucune façon du moindre revenu issu de cette vente ». 

Non seulement la société a vendu 2 290 hashlets au lieu des 500 prévus, mais la totalité des revenus issus de cette opération ne sont pas allés dans les caisses du mémorial. Un chèque de 10 000 dollars a bien été établi à destination de la charité, mais le total de la vente représentait, en comptant les exemplaires vendus en trop, 48 000 dollars. Une tromperie qui n'est pas du goût de la SEC.

Attention aux raccourcis

Il convient de rappeler que le minage de crypto-monnaies en lui-même ne s'apparente pas à un schéma de Ponzi. Certes, la puissance de calcul requise pour obtenir des revenus significatifs du minage de bitcoins est toujours croissante, et il était donc plus simple par le passé de se procurer ainsi des bitcoins, mais revenons à la définition d'un tel schéma.

Le Ponzi part du principe que ce sont les fonds investis par les nouveaux arrivants dans le système qui rémunèrent les sortants. Dans le cas de Bitcoin, le réseau est entièrement décentralisé, il n'y a donc personne à qui payer un ticket d'entrée ou qui en profiterait.

Deuxièmement, l'introduction d'un nouvel arrivant dans la chaîne de minage n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les mineurs déjà en place. Cela permet d'un côté de renforcer la sécurité du réseau face à une attaque de type « 51% » où un seul opérateur serait alors capable de valider des transactions lui-même et en tirer avantage. D'autre part, étant donné que le montant récolté en participant à la chaîne se répartit au prorata des efforts de chacun, l'arrivée d'un nouveau mineur réduit la part de ceux déjà présents. Tout le contraire d'un Ponzi où le cash apporté par les nouveaux sert à rémunérer les anciens.

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